La résistance de l’économie allemande à la crise européenne tenait pour beaucoup jusqu’ici à la bonne santé de son marché du travail, accompagnée d’accords salariaux plus généreux que les années précédentes, ce qui garde à flot la consommation et soutient la croissance. Mais les premiers signes d’essoufflement de la première économie européenne apparaissent. Le moral des consommateurs allemands mesuré par le baromètre GfK devrait ainsi stagner en septembre. Il y a une semaine, l’Office fédéral des statistiques Destatis avait aussi confirmé un ralentissement de la croissance du PIB allemand, limitée à 0,3 % au deuxième trimestre par rapport au premier, où elle avait été de 0,5 %. Selon Sylwia Hubar, économiste chez Natixis, cette dégradation du marché du travail allemand va se poursuivre au troisième trimestre « principalement à cause des risques et des incertitudes sur la crise de la dette dans la zone euro ».
Les mesures de chômage partiel annoncées par des groupes comme Opel ou Thyssenkrupp sont un autre signe de détérioration de la conjoncture. Le constructeur automobile a ainsi décidé d’y avoir recours sur trois de ses usines allemandes à partir de septembre. De son côté, le numéro un allemand de l’acier a annoncé hier qu’il étendait les mesures de chômage partiel sur plusieurs usines. Le puissant syndicat allemand IG Metall a d’ailleurs appelé à rétablir en Allemagne un dispositif de chômage partiel de crise, qui prévoit que l’État prenne en charge pendant 6 mois au maximum l’indemnisation de salariés mis à pied temporairement pour cause de carnets de commandes vides.
Sur fond de croissance solide, ce dispositif avait été levé au printemps dernier. Mais le tableau de l’emploi en Allemagne est encore loin d’être sombre, surtout en comparaison avec ses voisins européens. Les économistes soulignaient notamment qu’au mois de juillet, malgré la hausse du chômage, le nombre d’emplois avait progressé de 16 000.
(Source : AFP)