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Culture - Rencontre

Qu’est-ce qui fait courir Nadine Labaki ?

À l’occasion de sa participation à la 69e édition de la Mostra de Venise en qualité de membre du jury de la prestigieuse sélection Orizzonte, Nadine Labaki parle de ce cinéma qui l’anime et qui coule dans ses veines. Moteur.

La réalisatrice au cours du tournage de « Et maintenant on va où ? ».

Elle a été invitée à faire partie du jury de la Mostra de Venise et nommée parallèlement au prix Gucci dont la cérémonie aura lieu au courant de cet événement qui se déroule du 29 août au 8 septembre. Certains détracteurs diront : « Elle est partout, sur toutes les affiches. » Et pourquoi pas !
Depuis les débuts de Nadine Labaki dans la Bosta de Philippe Aractingi et sa fulgurante ascension, depuis son Caramel fondant qui avait ébloui les organisateurs du festival de Cannes et auparavant sa productrice Anne-Dominique Toussaint, Nadine Labaki, chrysalide devenue papillon, déploie se ailes. Elle ne chôme pas et porte haut le nom du Liban. Dans son récent film Et maintenant on va où ?, sélectionné dans la section « Un certain regard » face à de grands réalisateurs comme Kim Ki-duck ou Gus Van Sant, ou encore sa nomination à la 36e édition du Festival du Film de Toronto qui lui a décerné le prix du public, Labaki, devenue globe-trotteuse du cinéma, parcourt les différents coins du monde pour faire la promotion de son long métrage et faire connaître le visage du 7e art libanais.

Travelling
Cinéaste aux manières simples, à la vision claire d’un certain cinéma entre le populaire et l’art-message, la jeune scénariste-réalisatrice poursuit infatigablement un parcours qui s’enrichit tous les jours d’expériences nouvelles. Nommée actuellement pour le prix Gucci et désignée à siéger au jury « d’Orizzonte », Labaki avoue néanmoins être en perpétuel questionnement. Elle fait part de ses angoisses et de ses inquiétudes, dans un milieu qu’on qualifierait d’intolérant. Car comment expliquer que la cinéaste dont le film a été acclamé partout, de la France au Brésil en passant par Londres, le Canada ou le Qatar, soulève encore des critiques acerbes ne relevant en aucune façon d’une éthique professionnelle. L’adage libanais « la plus proche église ne guérit pas » serait-il vrai ? « Pourquoi le Libanais n’aurait-il pas confiance dans son capital humain laissant toujours les autres en juger ?

Gros plan sur...
On referme cette petite parenthèse (nécessaire quand même) pour reparler des différentes activités de la réalisatrice dont le moteur qui porte le nom de passion continue à carburer malgré les émissions télévisées mal informées et les journalistes médisants.
Contactée par les organisateurs de l’une des plus prestigieuses compétitions européennes, la Mostra, Nadine Labaki a répondu présent. « Ce n’est pas la première fois que je participe à un jury, mais cette fois, c’est différent. C’est une expérience magnifique et gratifiante, dit-t-elle avec enthousiasme. Être tous les jours dans une salle de cinéma et porter son jugement sur des films qui sont souvent de grande qualité et faire partie de cette grande famille de réalisateurs et d’artistes me touchent énormément. Depuis que je cours pour la promotion de mon film, ajoute-t-elle, je n’ai pas eu le temps de me reposer. Aujourd’hui, cette tâche qui m’incombe est une pause dans ma vie trépidante. Une sorte de répit où je me plonge dans une salle obscure où est projetée une œuvre cinématographique faite de larmes et de rires, de fatigue et de joie. Car c’est ça un film », signale-t-elle.
Nadine Labaki qui, jusqu’à présent, a coécrit ses scénarios, considère avoir de la chance de pouvoir participer à l’écriture. « En écrivant, j’ai la tête pleine d’images et de rêves à réaliser. On sent parfois son cœur battre très fort et on a une sensibilité à fleur de peau. Je n’arrive pas, avoue-t-elle, à accepter des scénarios des autres car le film est un mode d’expression. C’est d’ailleurs le lieu où je m’exprime le mieux en sachant que je vais être écoutée. »
Elle qui est à la veille de juger d’autres films, que pense-t-elle de ces critiques qui lui sont adressées ? « Si ces critiques sont justifiées, répond-elle, je les accepte car cela m’aide à améliorer mon travail et à progresser, mais critiquer rien que pour faire à la fois du mal et un buzz médiatique, cela je ne l’admets pas. » Et d’ajouter : « J’ai moi-même fait partie de divers jurys. Je sais qu’il est difficile de porter un jugement sur un film. Pour ma part, je rentre dans une salle obscure en ayant l’envie d’aimer ce film. »
Enfin, dit Nadine Labaki, « la maternité m’a rendue plus responsable et faire du cinéma ou participer au lancement d’un film font partie de cette responsabilité. Ils contribuent à créer un monde meilleur pour mon enfant ». Utopique, Nadine Labaki ? Non, mais fabricante de rêves. On en a besoin.
Elle a été invitée à faire partie du jury de la Mostra de Venise et nommée parallèlement au prix Gucci dont la cérémonie aura lieu au courant de cet événement qui se déroule du 29 août au 8 septembre. Certains détracteurs diront : « Elle est partout, sur toutes les affiches. » Et pourquoi pas !Depuis les débuts de Nadine Labaki dans la Bosta de Philippe Aractingi et...

commentaires (4)

Ce qui nous fait courir à nous c'est sa beauté .....artistique, hey! what did you expect ??

Jaber Kamel

05 h 11, le 30 août 2012

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Commentaires (4)

  • Ce qui nous fait courir à nous c'est sa beauté .....artistique, hey! what did you expect ??

    Jaber Kamel

    05 h 11, le 30 août 2012

  • J'ai préféré caramel à "et maintenant on va où"....que j'ai trouvé plus message que art...la patte est là,mais sans la légèreté et la fluidité de sukkar ya banat...peut-être un peu trop fifty/fifty aussi...la réalité,elle ne l'est pas.par contre ce film met en exergue ce que j'ai souvent pensé et dit:"Libanais dites merci beaucoup à vos femmes...elles sont le ciment qui tient le pays debout"Mais cette femme est un don de Dieu pour le Liban et son rayonnement...merci beaucoup donc...

    GEDEON Christian

    23 h 20, le 29 août 2012

  • Bravo a Mme Labaki et on attend son prochain Oscar pour le meilleur film etranger. Pourquoi pas? Ses films le meritent. Ne soyez pas "inquiete" par rapport aux gens qui vous critiquent. Qu'ils essaient de faire mieux! Tous vos films ont connu un grand succes. Mais evidemment, la reussite, il faut l'assumer et vos responsabilites grandissent. Bonne continuation:)

    Michele Aoun

    02 h 18, le 29 août 2012

  • Bravo et surtout courage à notre jeune scénariste-réalisatrice Nadine Labaki qui a vraiment donné un nouveau sang pour le cinéma libanais agonisant. Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    00 h 08, le 29 août 2012

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