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Économie - Crise

La Catalogne appelle à l’aide

L’Espagne de plus en plus proche du sauvetage ; Van Rompuy se veut encourageant.

Le président de l’Union européenne Herman Van Rompuy et le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, hier à Madrid. Sergio Perez/Reuters

L’Espagne, qui a entamé cette semaine un ballet diplomatique, s’est encore rapprochée hier d’une probable demande de sauvetage financier auprès de l’Europe, avec l’appel à l’aide de plusieurs milliards d’euros de la Catalogne.
Premier à se rendre à Madrid, le président de l’Union européenne Herman Van Rompuy s’est voulu encourageant : « Le gouvernement de Mariano Rajoy est lancé dans un programme d’ajustements très important, courageux et ambitieux » et « tous les États membres européens reconnaissent l’ampleur de l’effort de réformes budgétaires et structurelles déjà entrepris ». Des paroles de bon augure avant la venue jeudi du président français François Hollande, auquel emboîtera le pas la chancelière allemande Angela Merkel le 6 septembre.
Et malgré l’impatience des marchés, l’Espagne a réussi hier matin à lever 3,607 milliards d’euros à trois et six mois avec des taux d’intérêt en chute. Ce pays a profité des propos apaisants de la Banque centrale européenne (BCE), prête à acheter des obligations à courte échéance, un effet également ressenti par l’Italie, qui a pu emprunter 3,75 milliards à des taux en forte baisse sur les échéances 2014 et 2016. Mais le soulagement a été de courte durée, car, quelques heures plus tard, la Catalogne, par la voix de son gouvernement, mettait sur la table un chiffre encore plus élevé : 5,023 milliards, la somme qu’elle va demander à l’État central, éprouvant comme de nombreuses autres régions des difficultés pour se financer.
Croulant sous une ardoise de plus de 40 milliards d’euros fin mars, la Catalogne, qui a dû suspendre en juillet le versement des prestations sociales, est incapable d’affronter seule l’échéance de 5,75 milliards de dettes qui l’attend au second semestre. « Le gouvernement (régional) a décidé de demander à participer au fonds » de 18 milliards d’euros créé en juillet par Madrid pour aider les régions, a expliqué à la presse son porte-parole, Francesc Homs.
« Nous aiderons la Catalogne comme nous aiderons les autres régions », a répliqué Mariano Rajoy en conférence de presse, car « les régions, ce sont aussi l’Espagne, donc le gouvernement espagnol ne les laisse pas tomber ».
Les économistes s’attendent à d’autres demandes dans la foulée, la situation financière des régions, auxquelles incombent en Espagne les lourds budgets de la santé et de l’éducation, étant très fragile depuis l’éclatement de la bulle immobilière en 2008. Le pays lui-même ne semble pas en meilleure forme : les chiffres publiés mardi ont confirmé que l’Espagne s’était enfoncée un peu plus dans la récession au deuxième trimestre, avec un recul du PIB de 0,4 %. La récession devrait durer au moins deux ans, le gouvernement tablant sur une chute du PIB de 1,5 % en 2012, puis de 0,5 % en 2013.
Le 6 septembre, l’Espagne reprendra, après la pause estivale, son programme d’émissions obligataires à long terme, qui ne devraient, quant à elles, pas profiter de l’effet positif des propos de la BCE et seront donc le vrai test de la confiance des investisseurs envers la quatrième économie de la zone euro.
Dans la ligne de mire du marché : le goulet d’étranglement que peut constituer le mois d’octobre, quand Madrid fera face à des échéances de dettes particulièrement élevées (plus de 30 milliards d’euros). La zone euro espère bien régler la question espagnole au plus vite, car elle est déjà confrontée aux problèmes de la Grèce, qui souhaite un délai pour atteindre ses objectifs budgétaires, et du Portugal, qui pourrait saisir l’occasion de la visite, entamée mardi, de ses créanciers, pour négocier un allègement de son programme dans ce domaine.
Un Eurogroupe (réunion des ministres des Finances de la zone euro) informel aura lieu le 14 septembre à Chypre, peut-être une bonne occasion pour Madrid de formuler sa demande. L’Espagne a déjà décroché en juin la promesse par la zone euro d’une ligne de crédit de 100 milliards d’euros pour ses banques. La BCE s’est dit prête à lui venir en aide pour un sauvetage plus large, en commun avec les fonds de secours européen (FESF et MES), mais attend d’abord que ce pays fasse sa demande, qui sera assortie de strictes conditions. Sur ce dernier point, M. Rajoy a réaffirmé qu’il n’y avait « aucune négociation, parce que le gouvernement n’a fait aucune demande en ce sens ».
(Source : AFP)
L’Espagne, qui a entamé cette semaine un ballet diplomatique, s’est encore rapprochée hier d’une probable demande de sauvetage financier auprès de l’Europe, avec l’appel à l’aide de plusieurs milliards d’euros de la Catalogne.Premier à se rendre à Madrid, le président de l’Union européenne Herman Van Rompuy s’est voulu encourageant : « Le gouvernement de...

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