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À La Une - Conflit

Syrie : attentat meurtrier à la voiture piégée en banlieue de Damas

Des opposants jugent prématuré un gouvernement de transition.

Douze personnes ont été tuées dans l'attentat à la voiture piégée près de Damas le 28 août 2012. Joseph Eid/AFP

Douze personnes ont été tuées mardi dans l'explosion d'une voiture qui visait des funérailles dans la banlieue sud-est de Damas, a rapporté la télévision d'Etat syrienne en dénonçant une attaque "terroriste" ayant également fait 48 blessés, la plupart grièvement.

L'attaque survenue à Jaramana, une localité peuplée majoritairement de chrétiens et de druzes, visait les funérailles de deux partisans du régime syrien, a affirmé pour sa part l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

 

Par ailleurs, l'armée a pilonné la ceinture est de Damas dont la région d'Al-Ghouta, après avoir ouvert un nouveau front dans les quartiers est de la capitale, pour en chasser les insurgés, a précisé cette ONG.

 

Les habitants fuyaient en masse Al-Ghouta craignant un assaut de l'armée, a précisé l'ONG, qui s'appuie sur un réseau de militants sur place et de témoins. L'armée a aussi bombardé Harasta et Irbine, en banlieue est, selon le Conseil général de la révolution syrienne (CGRS), un réseau de militants sur place, alors que des hélicoptères survolaient la zone.

 

A Harasta, "on n'entend que le bruit des explosions et les avions de combat quadrillent le ciel", selon le CGRS. Les quartiers de Zamalka, Qaboun, Jobar, Aïn Tarma, Al-Hjeira, dans l'est de la capitale ont été la cible d'un violent pilonnage. De violents affrontements avaient également lieu à Zamalka et Jobar, où quatre soldats et cinq rebelles ont péri, selon l'OSDH.

 

Des habitants paniqués ont pris la fuite de Zamalka, où l'armée et sa milice alliée ont pris le quartier d'assaut, selon des militants. Dans la province de Damas, au moins cinq cadavres d'hommes non identifiés ont été trouvés, les découvertes macabres se poursuivant à travers le pays, a poursuivi l'OSDH.

 

 


Sur l'autre grand front syrien, celui d'Alep (nord), des bombardements intenses continuaient de viser, selon l'OSDH, les quartiers où sont retranchés les rebelles, engagés depuis plus d'un mois dans une bataille cruciale pour cette métropole commerçante.

 

Selon les médias officiels, l'armée a avancé dans Alep où elle a pourchassé et tué des "dizaines de mercenaires terroristes" et saisi des quantité d'armes. Plusieurs quartiers "ont été nettoyés des terroristes avec l'aide des habitants" dont celui d'Al-Izaa, selon l'agence Sana.

 

"Le contrôle de ce quartier ouvre la voie au nettoyage des quartiers de Zabdiyeh, Seif al-Dawla et Sukkari", selon le journal Al-Watan.

 

Les quartiers de Sukkari dans le sud et Hanano dans le nord-est ont été d'ailleurs la cible de bombardements. Un civil a péri dans le quartier de Khafssé alors que deux rebelles ont péri dans des combats dans les quartiers de Salaheddine et Seif al-Dawla, selon l'OSDH.

 

Dans la province d'Idleb (nord-ouest), au moins 13 personnes dont deux femmes ont péri dans le pilonnage de la localité de Kafar Nabel et quatre insurgés ont péri dans les affrontements dans la localité d'Ariha, a poursuivi l'ONG. Et sept personnes ont péri à Hama (centre) par des tirs de l'armée.

 

Au moins 37 personnes ont péri dans les violences à travers le pays, dont 22 civils, 11 rebelles et quatre soldats, selon un bilan provisoire de l'OSDH.

 

 

En dépit de l’escalade de la violence, le chef d'état-major de l'armée russe, Nikolaï Makarov, a indiqué que Moscou n'avait aucune intention de retirer ses conseillers militaires de Syrie et y poursuivait ses activités.

 

 

 

Au niveau politique, des opposants syriens ont jugé mardi prématuré à Berlin de former un gouvernement syrien de transition si ce dernier n'était par reconnu par toute la communauté internationale de façon unanime.

 

"Si la communauté internationale ne veut pas pour l'instant reconnaître un gouvernement de transition de façon unanime, alors ce serait gaspiller ses efforts de se jeter maintenant là-dedans", a déclaré Afra Jalabi, membre du Conseil national syrien (CNS, principale coalition de l'opposition), lors de la présentation d'un rapport pour préparer la transition démocratique dans ce pays.

 

Elle était interrogée sur la promesse faite lundi par le président français François Hollande de reconnaître "le gouvernement provisoire de la nouvelle Syrie lorsqu'il aura été formé" et la réaction américaine qui a suivi appelant l'opposition syrienne à mieux s'organiser avant de commencer à former un gouvernement provisoire.

 

Amr Al-Azm, également membre du CNS, a insisté sur le fait que ce gouvernement devait être "représentatif et refléter les diverses forces politiques". Il a toutefois dit s'attendre à ce qu'il y ait "dans un futur proche un gouvernement de transition". Berlin a demandé à l'opposition de s'unifier avant de former un gouvernement de transition.

 

Baptisé "le jour d'après : soutenir une transition démocratique en Syrie", le rapport présenté mardi est le premier projet détaillé du genre et est le fruit de six mois d'"intenses discussions" entre une cinquantaine d'anciens généraux, experts économiques et juridiques, et représentants de toutes les composantes ethniques ou religieuses de la Syrie. "Ce sont une série de suggestions qui seront reprises ou non par un gouvernement provisoire. Elles ne sont pas écrites dans le marbre", a dit Murhaf Jouejati, membre du CNS.

 

Le 31 juillet dernier, l'opposant syrien Haytham al-Maleh avait annoncé avoir été chargé par une coalition de Syriens "indépendants sans affiliation politique" de former un gouvernement en exil qui sera basé au Caire.

 

Mais la rébellion syrienne avait toutefois rapidement annoncé que ce gouvernement était "mort-né" car non représentatif. "Ce gouvernement d’exil est issu d’un seul groupe qui ne représente pas l’ensemble de l’opposition et ne répond pas aux revendications du peuple", avait affirmé le colonel rebelle Kassem Saadeddine, porte-parole de l’Armée syrienne libre (ASL) à l’intérieur de la Syrie.

 

Depuis le début de la crise, l'opposition syrienne a du mal à surmonter ses divisions. Ces divisions s'expliquent, selon Khattar Abou Diab, qui enseigne les relations internationales à l'Université de Paris-Sud, "par l'absence de vie politique en Syrie depuis une demi-siècle, par les ego de certains opposants et aussi par le fait que des composantes de l'opposition dépendent de forces extérieures.

 

Enfin, le vice-président syrien Farouk al-Chareh a estimé que la solution en Syrie passait par "un arrêt des violences de la part de toutes les parties" afin de permettre "un dialogue national". Son ministre des Affaires étrangères Walid Mouallem a accusé pour sa part les Etats-Unis d'exacerber les violences dans le pays.

 

"Nous croyons que les Etats-Unis sont l'acteur principal contre la Syrie et les autres sont des instruments", déclare Walid Muallem, dans une interview publiée mardi par le quotidien britannique The Independent.

Selon lui, les Américains utilisent la Syrie pour contrer l'influence de l'Iran au Moyen-Orient et ont exagéré les capacités nucléaires de Téhéran dans le but de vendre des armes aux pays du golfe.

"Des émissaires occidentaux nous ont dit au début de cette crise que les relations entre la Syrie et l'Iran, la Syrie et le Hezbollah (libanais), la Syrie et le Hamas (palestinien) sont les éléments majeurs derrière cette crise", explique le ministre. "Mais personne ne nous a dit pourquoi il est interdit pour la Syrie d'avoir des relations avec l'Iran quant la plupart, mais pas tous, des pays du Golfe ont de très importantes relations avec l'Iran", ajoute M. Muallem.


 

 

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Douze personnes ont été tuées mardi dans l'explosion d'une voiture qui visait des funérailles dans la banlieue sud-est de Damas, a rapporté la télévision d'Etat syrienne en dénonçant une attaque "terroriste" ayant également fait 48 blessés, la plupart grièvement.
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commentaires (2)

Durant la campagne électorale et dans un entretien sur France 2 , M. Sarkozy, alors président, avait dit que tout ce qu'il a fait pour amadouer Assad, y compris l'inviter en 2008 à assister au défilé du 14 juillet, n'avait pour seul but que celui de casser la relation entre la Syrie et l'Iran. On ne saurait être plus clair! Le sang qui coule, les vies et les familles brisées, à part satisfaire quelque petits revanchards qui s'étaient bien aplatis sous la botte syrienne en son temps, ne sont que des fadaises. Des fadaises dont on se moquerait bien aujourd'hui s'il n'y avait pas eu ce drame sanglant qui se déroule sans fin le long de nos frontières.

Henoud Wassim

05 h 49, le 28 août 2012

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Commentaires (2)

  • Durant la campagne électorale et dans un entretien sur France 2 , M. Sarkozy, alors président, avait dit que tout ce qu'il a fait pour amadouer Assad, y compris l'inviter en 2008 à assister au défilé du 14 juillet, n'avait pour seul but que celui de casser la relation entre la Syrie et l'Iran. On ne saurait être plus clair! Le sang qui coule, les vies et les familles brisées, à part satisfaire quelque petits revanchards qui s'étaient bien aplatis sous la botte syrienne en son temps, ne sont que des fadaises. Des fadaises dont on se moquerait bien aujourd'hui s'il n'y avait pas eu ce drame sanglant qui se déroule sans fin le long de nos frontières.

    Henoud Wassim

    05 h 49, le 28 août 2012

  • Parceque tous les deux vous êtes des pays NON-ALIGNÉS ! LA RIGOLADE DU SIÈCLE...

    SAKR LEBNAN

    05 h 45, le 28 août 2012

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