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Moyen Orient et Monde - Révolte

Lakhdar Brahimi « effrayé » par la tâche

Le régime s’est déchaîné hier : plusieurs bastions rebelles pilonnés ; au moins 180 morts, et 4 000 en trois semaines...

Le conflit en Syrie a atteint son paroxysme avec au moins 4 000 morts en trois semaines, les combats n’épargnant personne, pas même les enfants. Malgré l’escalade, les Syriens sont descendus par milliers dans les rues, comme chaque vendredi, pour crier leur haine du régime et leur déception face à l’incapacité de la communauté internationale : « Le monde nous dégoûte ! » ont-ils ainsi scandé à Deraa. Aris Messinis/AFP

L’aviation et les chars du régime de Bachar el-Assad se sont déchaînés hier sur plusieurs bastions rebelles à travers la Syrie. Et le conflit semble s’être tellement durci que le successeur de Kofi Annan, l’Algérien Lakhdar Brahimi, s’est dit « effrayé » par la tâche...
Hier, les obus et les roquettes se sont abattus sur les provinces de Deraa, Idleb, Alep, Homs et Hama, la banlieue de Damas ainsi que Deir ez-Zor, a précisé l’OSDH. Au moins 180 personnes ont été tuées en ce vendredi, selon la chaîne satellitaire al-Arabiya, dont 21 personnes, parmi elles 12 femmes et un enfant, qui ont péri dans l’effondrement de deux immeubles pilonnés par l’armée à Mayadine. La télévision officielle syrienne a évoqué pour sa part la mort de « dizaines de terroristes » dans cette ville de 55 000 habitants située dans la région de Deir ez-Zor. En outre, plus de 50 cadavres de personnes tuées par balles ont été retrouvés ces dernières 24 heures à Damas, à Alep, mais aussi dans différentes régions en proie aux violences.
Les violences se concentrent près de Damas, place forte du régime, et à Alep, poumon économique du pays ravagé par plus d’un mois d’une bataille cruciale pour tous les protagonistes. « Dans cette zone, la plupart des gens sont partis. Ils sont pauvres, alors ils n’ont pas grand-chose à nous donner. En fait nous essayons d’aider un peu ceux sont qui sont restés. Mais ils nous soutiennent tous », a assuré un combattant rebelle dans la vieille ville d’Alep.

« Le monde nous dégoûte ! »
Malgré l’escalade, les Syriens sont descendus par milliers dans les rues, comme chaque vendredi depuis mars 2011, pour crier leur haine du régime et leur déception face à l’incapacité de la communauté internationale à mettre fin au bain de sang. « Le monde nous dégoûte ! » ont crié des manifestants à Deraa.
Les violences ont atteint un pic en août avec au moins 4 000 morts : « Avant même sa fin, août est le mois le plus meurtrier avec la mort de plus de 3 000 civils armés ou non, de 918 soldats et de 38 déserteurs », a déclaré Rami Abdel Rahmane, président de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). « À ce bilan, s’ajoutent plus de 200 corps qui ont été enterrés sans qu’on puisse les identifier », a-t-il ajouté. À Alep, « le conflit prend des allures de guerre civile car il y a des clans prorégime qui se battent contre des rebelles », a-t-il poursuivi.
Les militants antirégime des Comités locaux de coordination (LCC) ont par ailleurs indiqué redouter que le producteur de cinéma syrien Orwa Nyrabia, qui a disparu alors qu’il s’apprêtait à partir pour l’Égypte, ait été arrêté. Des proches de M. Nyrabia, 34 ans, affirment qu’il n’a plus donné de nouvelles depuis jeudi, quand il s’est rendu à l’aéroport international de Damas pour prendre un vol pour Le Caire, tandis que la compagnie EgyptAir assure qu’il n’a pas embarqué, selon les LCC. Et un journaliste américain indépendant, Austin Tice, 31 ans, entré clandestinement en Syrie, y a disparu depuis plus d’une semaine, selon le Washington Post et le groupe de presse McClatchy, ses plus récents employeurs, inquiets pour sa sécurité.

Homs aussi
Depuis le début de la révolte, les violences en Syrie ont fait 25 000 morts, en grande majorité des civils, selon un bilan de l’OSDH, et poussé plus de 200 000 Syriens à fuir dans les pays voisins, selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR). En Jordanie, les autorités ont annoncé qu’un nombre record de 2 324 réfugiés avaient franchi la frontière dans la nuit de jeudi à vendredi. En outre, plus de 2 millions de personnes en Syrie ont besoin d’aide, selon le HCR, qui a expliqué que les violences dans le pays même et les affrontements liés à la crise syrienne au Liban voisin compliquaient sa mission.
Toujours sur le plan humanitaire, le Conseil national syrien (CNS) a rappelé que même si les projecteurs médiatiques étaient tournés vers Alep, la situation de Homs restait dramatique. La ville est « assiégée depuis 80 jours » et des milliers de civils manquent de nourriture et de médicaments. « Les maisons, les abris, les hôpitaux sont bombardés », a insisté le CNS dans un communiqué.
Devant le blocage au Conseil de sécurité de l’ONU entre Occidentaux d’un côté et Russes et Chinois de l’autre, Paris et Berlin ont fait ensemble pression pour que cette instance prenne des décisions au moins sur l’aspect « humanitaire ». Face à l’ampleur de la situation, l’aide apportée par l’Union européenne aux pays voisins de la Syrie pour l’accueil des réfugiés a atteint 40 millions d’euros tandis que la France a porté sa dotation à trois millions, a indiqué hier la présidence française dans un communiqué.
Parallèlement, l’Iran fera une proposition pour un règlement du conflit lors du sommet des non-alignés la semaine prochaine à Téhéran, a annoncé le ministre des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi. Il n’a donné aucune précision sur la nature de cette « proposition », mais il a affirmé qu’elle était « rationnelle et acceptable » par toutes les parties et qu’il serait « très difficile de s’y opposer ».

« Avant tout : le peuple »
Dans ces circonstances, le nouveau médiateur des Nations unies et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, a déclaré être « flatté, touché et effrayé » par sa mission, lors d’un entretien avec le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. M. Brahimi, qui avait été critiqué par l’opposition syrienne pour ne pas appeler au départ du président syrien, a aussi assuré que le peuple syrien serait sa priorité. Le peuple « passera avant tout. Nous mettrons ses intérêts au-dessus de tout. Nous tâcherons d’apporter de l’aide autant que nous pourrons, nous n’économiserons pas nos efforts », a déclaré M. Brahimi. La rencontre avec M. Ban constituait le premier geste officiel de l’ancien ministre algérien des Affaires étrangères depuis sa nomination au poste de médiateur le 14 août.
(Sources : agences et rédaction)
L’aviation et les chars du régime de Bachar el-Assad se sont déchaînés hier sur plusieurs bastions rebelles à travers la Syrie. Et le conflit semble s’être tellement durci que le successeur de Kofi Annan, l’Algérien Lakhdar Brahimi, s’est dit « effrayé » par la tâche...Hier, les obus et les roquettes se sont abattus sur les provinces de Deraa, Idleb, Alep, Homs et...

commentaires (7)

A 78 ans ,il devrait prendre sa retraite....., c'est 'drôle' si ce n'était pas triste ...que Ban Ki Moon recycle sur ce dossier ,que les vieux cactus qui végètent dans des placards onusiens...

M.V.

00 h 57, le 26 août 2012

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Commentaires (7)

  • A 78 ans ,il devrait prendre sa retraite....., c'est 'drôle' si ce n'était pas triste ...que Ban Ki Moon recycle sur ce dossier ,que les vieux cactus qui végètent dans des placards onusiens...

    M.V.

    00 h 57, le 26 août 2012

  • Flatté,touché,effrayé???le verbiage arabe habituel...décidé aurait été mieux,non?

    GEDEON Christian

    20 h 56, le 25 août 2012

  • Y en a franchement qui de l'humour à en revendre!

    Ali Farhat

    14 h 45, le 25 août 2012

  • Lakhdar ne veut pas dire "LE VERT". En arabe courant c'est : KHODER, et KHODER chez les Musulmans " c'est Saint George en qui l'Islam croit. Donc, l'égal de George. A moins que je me trompe, mais je ne le crois pas.

    SAKR LEBNAN

    10 h 55, le 25 août 2012

  • Je n'ai pas l'impression vues ses déclarations! Mais... personne ne lui a mis le pistolet sur la tempe pour qu'il l'accepte. Ce genre de mission redonne un peu de pêche et beaucoup d'oseilles à fonctionnaire retraité. Ce serait franchement mal venu de dire qu'il est vert de trouille juste parce qu'il porte un nom comme le sien que d'ailleurs, ses parents ont dû choisir candidement pour lui dans le lointain 1934.

    Ali Farhat

    05 h 32, le 25 août 2012

  • Le Pauvre Lakhdar Ibrahimi ! Que peut-il faire ? Je vais vous le dire : Il va réussir un TROU dans L'EAU ! Voilà ce qu'il va faire... Je ne sais pourquoi TOUS, Occidentaux, Arabes, Russes comme Chinois veulent gagner du temps, chacun, peut-être, ayant ses propres calculs. Le Perdant ? Le Peuple Syrien qu'on abat comme des chiens chaque jour. Dans le cas d'un nouveau Nuremberg les pourvoyeurs d'armes, au régime, qui servent à massacrer le Peuple, devraient être JUGÉS comme des Criminels de Guerre aussi...

    SAKR LEBNAN

    03 h 01, le 25 août 2012

  • De grâce que quelqu'un envoie la photo de cet enfant à Poutine et à Lvrov, pour qu'ils se délicient de leur particpation aux crimes contre l'humanité du régime de Damas qu'ils soutiennent.

    Halim Abou Chacra

    23 h 04, le 24 août 2012

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