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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

Fabius invite les pays voisins de la Syrie à la réunion de l’ONU du 30 août

Meetings tous azimuts pour préparer l’après-Assad ; Paris n’exclut pas l’hypothèse d’une zone d’exclusion aérienne.
Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a annoncé hier, lors d’une conférence de presse, avoir invité les pays voisins de la Syrie – Liban, Turquie, Irak et Jordanie – à participer à la réunion ministérielle du Conseil de sécurité de l’ONU convoquée à New York le 30 août et consacrée à l’aide humanitaire. Cette rencontre, « centrée sur les aspects humanitaires », a rappelé Laurent Fabius, est organisée par la France en sa qualité de présidente en exercice en août du Conseil de sécurité. « Il faut un accès humanitaire au sein de la Syrie », a ajouté le ministre, sans dire comment cet accès pourrait être imposé au régime syrien en l’absence d’unanimité du Conseil de sécurité pour prendre des mesures coercitives contre Damas, tout en réaffirmant que pour la France toute intervention militaire ne pouvait se faire que sous couvert de « la légalité internationale » de l’ONU.
Toujours du côté de l’Hexagone, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a évoqué hier la possible instauration d’une zone d’exclusion aérienne sur une partie du territoire syrien, jugeant que cette hypothèse méritait « d’être étudiée ». Comme on lui demandait sur la chaîne de télévision France 24 si une zone d’exclusion aérienne allant « de la frontière turque à Alep » était envisageable, le ministre français a d’abord expliqué qu’une « no fly zone globale » en Syrie était exclue. Cela voudrait dire, a-t-il souligné, « interdire tout vol sur le territoire syrien, ce qui veut dire clouer l’aviation syrienne au sol, ce qui veut dire, en fait, entrer en guerre. Cela ne pourrait se faire que s’il y avait une coalition internationale capable de le faire. Pour l’instant, elle n’est pas réunie ». En revanche, a poursuivi M. Le Drian, « l’hypothèse d’une zone particulière autour de laquelle il pourrait y avoir une espèce d’interdit, hypothèse émise par Hillary Clinton (la secrétaire d’État américaine), mérite d’être étudiée ».

Réunion en Italie
 Parallèlement, le chef de la diplomatie italienne, Giulio Terzi, a annoncé hier dans un journal la tenue « dans les prochains jours » à Rome de pourparlers internationaux sur l’avenir d’une Syrie post-Assad, qui réunira, ont précisé les services du ministre, des « hauts responsables » de pays partageant le même point de vue. La réflexion concernera « la sécurité, le renouveau des institutions, la reconstruction économique et les aspects humanitaires », a-t-il précisé. Pour M. Terzi, la chute d’Assad est « inévitable », et la communauté internationale a « le devoir moral » de soutenir le processus démocratique en Syrie.

Coopération turco-US
 Dans ce contexte, des responsables américains et turcs se sont réunis hier à Ankara pour jeter les bases d’un « mécanisme opérationnel » visant à préparer l’après-Assad en Syrie, a-t-on indiqué de source diplomatique turque. Le principe d’un tel mécanisme avait été décidé lors d’une visite à Istanbul, le 11 août, de la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton, dont le pays a annoncé vouloir accélérer la fin du régime de Damas. Les entretiens de ce groupe de travail doivent aussi porter sur la menace causée par l’arsenal chimique à la disposition du régime du président Bachar el-Assad et sur le risque que la Syrie devienne un sanctuaire pour des mouvements armés tel el-Qaëda. Turcs et Américains doivent aussi se pencher sur des questions humanitaires, et notamment prévoir et coordonner l’éventuelle création d’une zone tampon à la frontière turque en cas d’afflux majeur de réfugiés syriens, a-t-on précisé côté turc.
Par ailleurs, la Syrie coopérera avec le nouvel émissaire international Lakhdar Brahimi afin de mettre en place « un dialogue national » au « plus vite », a affirmé hier le vice-ministre des Affaires étrangères Fayçal Meqdad. « Nous avons informé les Nations unies de notre position sur la coopération » avec M. Brahimi « et nous sommes impatients (...) de découvrir les idées qu’il va proposer pour résoudre les problèmes ici », a dit M. Meqdad à l’issue d’une ultime rencontre avec le général Babacar Gaye, chef de la mission d’observation de l’ONU qui a pris fin dimanche. Voyant dans « l’ingérence étrangère » la « principale » cause de la crise syrienne, il a exhorté M. Brahimi à « jouer un rôle actif » face aux « parties qui ne veulent pas d’une résolution de la crise et en particulier les parties qui arment et financent les terroristes, les extrémistes et les salafistes ». M. Brahimi a remplacé Kofi Annan comme émissaire de la Ligue arabe et de l’ONU. M. Annan avait démissionné après l’échec de ses efforts pour un règlement du conflit en Syrie qui dure depuis plus de 17 mois.
Enfin, le Premier ministre britannique, David Cameron, le président américain, Barack Obama, et le chef de l’État français, François Hollande, ont parlé des moyens à mettre en œuvre pour aider l’insurrection syrienne, lors d’un entretien téléphonique mercredi soir, rapportait hier le 10 Downing Street. Jugeant un éventuel recours à des armes chimiques ou la menace de leur usage « complètement inacceptable », David Cameron et Barack Obama ont estimé qu’un tel événement les amènerait à « revoir leur approche » du conflit. M. Cameron a aussi parlé avec M. Obama et le président français François Hollande de la nécessité de travailler « plus étroitement » pour « déterminer comment soutenir l’opposition et aider un possible gouvernement après l’inévitable chute d’Assad ».

(Sources : agences)
Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a annoncé hier, lors d’une conférence de presse, avoir invité les pays voisins de la Syrie – Liban, Turquie, Irak et Jordanie – à participer à la réunion ministérielle du Conseil de sécurité de l’ONU convoquée à New York le 30 août et consacrée à l’aide humanitaire. Cette rencontre, « centrée sur les aspects...
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