Rechercher
Rechercher

Économie - Énergie

Tensions au Moyen-Orient et craintes sur l’offre dopent les prix du pétrole

Depuis fin juin, les prix se sont envolés de plus de 30 % à Londres et de quelque 25 % à New York.
Les prix du pétrole évoluent à des niveaux plus vus depuis le mois de mai, dopés par une escalade des tensions au Moyen-Orient mais aussi par la perspective de perturbations de la production en mer du Nord et les espoirs de mesures de relance dans les grands pays consommateurs.
Le baril de Brent échangé à Londres s’est hissé jeudi dernier à 117,03 dollars, un sommet depuis le 3 mai, avant de décroître légèrement, tandis que le brut texan (WTI) coté à New York a dépassé hier la barre des 97 dollars le baril pour la première fois depuis trois mois.
Depuis fin juin, les prix du pétrole se sont envolés de plus de 30 % à Londres et de quelque 25 % à New York, dans un volume d’échanges pourtant limité par la trêve estivale.
« Les tensions géopolitiques au Moyen-Orient continuent d’être le principal moteur du marché, car elles alimentent les inquiétudes persistantes sur le niveau de la production mondiale », a expliqué Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
Alors que l’offre de pétrole de l’Iran a déjà été durement affectée par les sanctions internationales, les pays du Golfe ne sont pas parvenus à compenser ce repli et « le marché est de plus en plus nerveux à l’idée d’une aggravation des perturbations dans la région », a abondé Leo Drollas, économiste au centre d’études
londonien CGES.
Ainsi, Téhéran menace toujours de fermer le stratégique détroit d’Ormuz, qu’il contrôle et par lequel transite un tiers du trafic maritime pétrolier mondial.
L’évocation récurrente par les médias israéliens d’une attaque d’Israël contre les installations nucléaires iraniennes est venue attiser ces derniers jours la nervosité des investisseurs, qui s’inquiètent par ailleurs d’une contagion de l’explosion de violences en Syrie.
Dans ce contexte, « si vous prenez les récents commentaires de responsables iraniens » – qualifiant Israël de « tumeur cancéreuse » –, « et que vous ajoutez l’évocation par (le président américain) Barack Obama d’une possible intervention militaire en Syrie, vous comprenez qu’un opérateur mise sur une hausse des prix », a commenté David Hufton, du courtier PVM.
Mais la fièvre du marché est également exacerbée par l’approche d’opérations de maintenance d’une ampleur exceptionnelle sur de nombreuses plateformes de la mer du Nord – une région déjà pénalisée en juillet par une grève des ouvriers norvégiens du secteur.
« Ces opérations de maintenance devraient provoquer un recul de 17 % de la production de brut en mer du Nord en septembre par rapport à août », à un niveau historiquement bas, ont estimé les experts de Commerzbank.
Sur le front de la demande, le marché bénéficie par ailleurs d’un optimisme prudent de la part des opérateurs, rassurés notamment par le fort recul, semaine après semaine, des stocks de brut aux États-Unis, qui avaient atteint début juillet leur plus haut niveau depuis 22 ans.
« La consommation mondiale de pétrole semble relativement robuste, en dépit du ralentissement économique et des incertitudes sur la zone euro », a remarqué Mme Sokou.
De plus, « les marchés ont été poussés ces dernières semaines par les espoirs grandissants d’interventions des autorités aux États-Unis, en Chine et en Europe pour aider leur relance économique, ce qui stimulerait les achats de pétrole », avance-t-on au CGES.
La prudence restait toutefois de mise, l’actuelle hausse des prix reflétant surtout un intérêt des investisseurs spéculatifs plus qu’un bond de la consommation réelle d’or noir, selon David Hufton.
L’envolée des prix pourrait même in fine miner une demande fragilisée par un environnement économique morose – en particulier dans les pays de la zone euro, alors que les cours du pétrole exprimés en euros dépassaient la semaine dernière leurs pics de 2008, à près de 95 euros le baril, et approchaient du record absolu enregistré en mars.

(Source : AFP)
Les prix du pétrole évoluent à des niveaux plus vus depuis le mois de mai, dopés par une escalade des tensions au Moyen-Orient mais aussi par la perspective de perturbations de la production en mer du Nord et les espoirs de mesures de relance dans les grands pays consommateurs.Le baril de Brent échangé à Londres s’est hissé jeudi dernier à 117,03 dollars, un sommet depuis le...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut