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À La Une - Portraits

Pussy Riot : Une contestataire extrême, une écolo poète et une informaticienne

Parmi les trois jeunes femmes, deux mères.

Nadejda Tolokonnikova (droite), Maria Alekhina (centre) et Ekaterina Samoutsevitch, trois membres des Pussy Riot condamnées à deux ans de camp de travail. REUTERS/Maxim Shemetov

Les trois jeunes femmes du groupe de punk russe Pussy Riot sont passées en quelques mois de l'anonymat à une célébrité internationale grâce à leur "prière anti-Poutine".

Nadejda Tolokonnikova, Ekaterina Samoutsevitch, et Maria Alekhina, quasiment inconnues jusqu'alors, ont été condamnées à deux ans de camp de travail pour "hooliganisme" et "incitation à la haine religieuse" pour avoir chanté en février, encagoulées, avec guitares et sonorisation, une "prière punk" dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou, demandant à la Sainte Vierge de "chasser Poutine".

 

 

------------- Nadejda Tolokonnikova, 22 ans --------

 

Membre également du groupe d'art contestataire Voïna (La guerre), comme son mari, Piotr Verzilov, Nadejda Tolokonnikova a participé à de nombreuses actions de ce groupe connu notamment pour avoir dessiné en 2011 un gigantesque phallus en face du siège du Service fédéral de sécurité (FSB, ex-KGB) à Saint-Pétersbourg, deuxième ville de Russie.

En 2008, alors enceinte de neuf mois, Tolokonnikova a posé nue dans une position suggestive avec son mari dans un musée de Moscou pour protester contre l'élection de Dmitri Medvedev à la présidence russe, lors d'une performance intitulée "Naissance d'un ourson" ("Medved" veut dire "ours" en russe).

Brune aux yeux noirs, "très belle", selon ses admirateurs, Nadejda a participé à de nombreuses manifestations contre le régime de Vladimir Poutine ou en faveur des droits des homosexuels.

Dans sa dernière déclaration, elle a affirmé que l'action des Pussy Riot était "un art d'opposition, dans un contexte de répression des droits de l'homme et des libertés" en Russie.

Née à Norilsk (Grand Nord russe), cette étudiante à la faculté de philosophie de la prestigieuse université d'Etat de Moscou répète depuis son enfance qu'elle aime les "situations extrêmes".

Sa fille de 4 ans, Héra, a été baptisée ainsi en l'honneur de la déesse grecque épouse de Zeus, pour que l'enfant puisse "se défendre contre ses ennemis" comme ce fut le cas dans la mythologie grecque, selon ses amis.

 

 

--------------Maria Alekhina, 24 ans-------------------------

 

Maria Alekhina, jeune femme mince aux cheveux châtain clair, est une militante écologiste active. Cette Moscovite s'est fait connaître à travers ses actions pour la défense du lac Baïkal (Sibérie), classé au patrimoine mondial par l'Unesco, et contre l'abattage de la forêt de Khimki, dans la banlieue de Moscou, pour construire une autoroute à péage reliant la capitale russe à Saint-Pétersbourg.

Se déclarant orthodoxe, elle écrit des poèmes et travaille en tant que bénévole dans un hôpital psychiatrique pour enfants à Moscou.

Dans sa dernière déclaration, Alekhina a critiqué le patriarche orthodoxe Kirill en le qualifiant "d'ancien collègue" de Vladimir Poutine, allusion aux liens que le futur patriarche aurait eu avec le KGB (où a servi Vladimir Poutine) à l'époque soviétique.

Etudiante à la Haute école de journalisme et de littérature de Moscou, elle élève seule son fils de cinq ans, Philippe.

 

 

-------------Ekaterina Samoutsevitch, 30 ans------------

 

Ekaterina Samoutsevitch, la plus âgée des trois prévenues, a fêté son 30e anniversaire il y a quelques jours en détention préventive.

Diplômée de l'Institut de l'Energie de Moscou, elle a travaillé comme informaticienne dans une entreprise du secteur militaire, notamment sur la mise au point de logiciels pour le sous-marin nucléaire Nerpa.

Mais elle a quitté cette société pour une école de photographie et de multimédia (2007-2009).

Avec sa meilleure amie Nadejda Tolokonnikova, Samoutsevitch, qui se considère comme une "peintre faisant de l'art politique", a participé à tous les coups d'éclat du groupe Voïna, jetant des cancrelats dans les locaux d'un tribunal à Moscou en 2010 et embrassant des policières dans le métro de la capitale l'année suivante.

 

Les trois jeunes femmes du groupe de punk russe Pussy Riot sont passées en quelques mois de l'anonymat à une célébrité internationale grâce à leur "prière anti-Poutine".
Nadejda Tolokonnikova, Ekaterina Samoutsevitch, et Maria Alekhina, quasiment inconnues jusqu'alors, ont été condamnées à deux ans de camp de travail pour "hooliganisme" et "incitation à la haine...

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