Arrivé jeudi à Beyrouth, M. Fabius s’était entretenu au premier jour de sa visite avec le chef du législatif Nabih Berry, le Premier ministre Nagib Mikati et le ministre des Affaires étrangères, Adnane Mansour. Dans la matinée d’hier, le chef du Quai d’Orsay a été reçu au palais présidentiel d’été de Beiteddine par le président Michel Sleiman. Selon les informations rapportées par le bureau de presse de la présidence, le chef de l’État a demandé au ministre français d’intervenir auprès des dirigeants turcs afin qu’ils redoublent d’efforts pour obtenir la libération dans les plus brefs délais des onze pèlerins chiites libanais enlevés en mai dernier à Alep. De son côté, M. Fabius a réaffirmé au président Sleiman l’attachement de la France à « la souveraineté, l’indépendance, la stabilité et l’unité du Liban ».
Avant de prendre l’avion pour la Turquie, le ministre français a tenu au salon d’honneur de l’aéroport Rafic Hariri une conférence de presse au cours de laquelle il a notamment mis en garde contre le débordement de la crise syrienne au Liban, après les derniers incidents survenus sur la scène locale.
Faisant allusion aux événements survenus au cours des dernières quarante-huit heures à Beyrouth, notamment les enlèvements de Syriens dans la banlieue sud et la fermeture temporaire de la route de l’aéroport, M. Fabius a déclaré : « Ce qui se passe au Liban et les événements qui ont lieu depuis quelques jours et quelques heures favorisent malheureusement cette contagion (de la crise syrienne au Liban). Bien sûr, c’est une grave préoccupation, et la position des responsables libanais que j’ai rencontrés et que j’approuve très fortement, c’est de faire en sorte qu’il y ait le moins de contagion possible entre ce qui se passe dramatiquement en Syrie et ce qui se passe ici au Liban. »
« Il faut faire le maximum d’efforts pour que le Liban soit à l’écart de cette contagion », a-t-il réitéré, lors du point de presse à l’aéroport. « Nous sommes attachés à la sécurité et l’intégrité du Liban, et nous espérons que la crise syrienne n’aura pas de retombées négatives sur ce pays », a-t-il ajouté.
Le chef de la diplomatie française a indiqué aussi avoir notamment discuté avec les responsables libanais de la question des réfugiés syriens au Liban. « Je salue les efforts du Haut Comité de secours et d’autres organisations pour l’aide qu’ils apportent aux réfugiés », a-t-il dit, précisant que la France avait contribué financièrement aux efforts des autorités libanaises dans ce domaine.
Le chef du Quai d’Orsay a d’autre part indiqué qu’il était entré en contact par téléphone avec le leader du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, ainsi qu’avec le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, à qui il a transmis « un message d’amitié de la part de la France », réaffirmant sur ce plan « l’attachement de la France aux chrétiens d’Orient ». « Nous estimons qu’il est vital de garantir la protection des minorités dans cette région », a déclaré dans ce cadre M. Fabius.
Il convient de rappeler que, jeudi, le chef de la diplomatie française avait appelé au départ du président syrien Bachar el-Assad, qu’il a qualifié de « bourreau de son peuple ». Il avait par ailleurs indiqué à l’AFP détenir des informations selon lesquelles de nouvelles défections « spectaculaires » se produiraient prochainement au sein du régime syrien.
commentaires (4)
Delegue fabius vient nous dire " regardez la ou on peut vous entrainer " et on lui repondra " vous en faites pas pour nous, avec des amis comme vous on a pas besoin d'ennemis".
Jaber Kamel
05 h 26, le 18 août 2012