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Économie - Éclairage

L’économie allemande maintient l’écart avec le reste de la zone euro

L’économie allemande, bien que ralentie au deuxième trimestre, a une nouvelle fois fait mieux que les autres pays européens, un écart de performance persistant qui inquiète les économistes. Le produit intérieur brut (PIB) allemand a progressé de 0,3 % entre avril et fin juin par rapport à janvier-mars, selon un chiffre provisoire de l’Office fédéral des statistiques Destatis publié hier. C’est moins que la hausse de 0,5 % du premier trimestre, mais mieux que la prévision moyenne de 0,2 % sur laquelle tablaient les économistes consultés par l’agence Dow Jones Newswires.
Surtout, l’économie allemande se détache une nouvelle fois de la zone euro dans son ensemble, dont l’activité a baissé de 0,2 % après avoir stagné en début d’année, selon l’Office européen de statistiques Eurostat. Sur la même période certains pays se sont enfoncés dans la récession comme l’Espagne et l’Italie. La France a stagné pour le troisième trimestre consécutif. La force de l’économie allemande repose en grande partie sur la vigueur de ses exportations, avec l’industrie automobile et les machines-outils en fer de lance, notamment vers l’Asie et l’Amérique du Nord. La baisse de l’euro face au dollar ces derniers mois les ont rendues encore plus compétitives.
Le PIB allemand a aussi profité au printemps de la consommation privée et des dépenses publiques, selon Destatis. Habituellement terne en Allemagne, la consommation des ménages jouit d’un contexte favorable avec un marché du travail dynamique et des hausses de salaires.
Les importations allemandes restent cependant largement en deçà des exportations du pays : sur les 6 premiers mois de l’année, l’excédent commercial a augmenté de 18,4 % comparé à la même période l’an dernier, pour atteindre 93,3 milliards d’euros en volume cumulé. Selon une estimation de l’institut IFO, l’Allemagne devrait même réaliser cette année le plus grand excédent de balance des comptes courants au monde, coiffant la Chine : 212 milliards de dollars (171,5 milliards d’euros), soit 6 % de son PIB, un seuil limite fixé par Bruxelles au nom de la convergence économique des pays de l’Union européenne. Car un tel déséquilibre peut s’avérer dangereux. Pour les voisins de l’Allemagne, qui contractent de plus en plus de dette vis-à-vis de Berlin et sont pénalisés par la faible consommation allemande. Pour l’Allemagne elle-même, qui risque de s’isoler en Europe et de se retrouver avec des débiteurs insolvables.
« L’Allemagne se tire une balle dans le pied avec son modèle d’activité », a estimé Heiner Flassbeck, chef économiste allemand de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), dans un entretien au Financial Times Deutschland paru lundi. « Le plus tragique c’est que Berlin continue de saluer (les excédents commerciaux) comme des succès », a-t-il ajouté.
L’OCDE n’a de cesse d’encourager l’Allemagne à stimuler les investissements des entreprises pour réduire les écarts. Or ceux-ci ont baissé au deuxième trimestre. « Un excédent commercial n’est pas en soi une raison d’agir au niveau européen » a rétorqué lundi le porte-parole du gouvernement fédéral Steffen Seibert. « On devrait dire aux autres d’essayer d’atteindre la même chose (un excédent commercial) plutôt que de nous demander de réduire le nôtre. »
Début juillet le Fonds monétaire international (FMI) avait invité Berlin à « réussir la transition vers une croissance tirée par la demande », tout en saluant ses performances. L’enjeu est de taille puisque la dépendance de l’économie allemande aux exportations la rend ultrasensible aux soubresauts de la conjoncture mondiale. L’indice Zew, baromètre de confiance des milieux financiers en Allemagne, a d’ailleurs reculé en août pour le 4e mois d’affilée, les experts des marchés financiers pronostiquant un assombrissement des exportations dans les mois à venir.
(Source : AFP)
L’économie allemande, bien que ralentie au deuxième trimestre, a une nouvelle fois fait mieux que les autres pays européens, un écart de performance persistant qui inquiète les économistes. Le produit intérieur brut (PIB) allemand a progressé de 0,3 % entre avril et fin juin par rapport à janvier-mars, selon un chiffre provisoire de l’Office fédéral des statistiques...

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