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Économie - Indicateur

La France évite de justesse la récession, mais l’économie est au point mort

Le gouvernement a reconnu hier qu’il devra travailler « durement » pour atteindre ses objectifs.
La France échappe pour l’instant de justesse à la récession mais, avec une croissance nulle au printemps pour le troisième trimestre consécutif, l’économie est au point mort.
Le produit intérieur brut (PIB) a stagné au deuxième trimestre 2012, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Si elle est conforme aux dernières prévisions de l’Insee, cette « croissance zéro » est légèrement meilleure que la contraction de 0,1 % attendue par la Banque de France et de nombreux économistes. « C’est une croissance nulle donc une croissance trop faible », a commenté sur Europe 1 Pierre Moscovici. « En même temps, ce que je constate, c’est qu’en effet, la France n’est pas en récession » contrairement à « la plupart de ses partenaires », a poursuivi le ministre de l’Économie et des Finances, citant l’Espagne, l’Italie et le Royaume-Uni.
L’économie française fait mieux que la moyenne européenne : la zone euro a, elle, fait un pas vers la récession au deuxième trimestre, avec un PIB en recul de 0,2 %. Mais la France reste à la traîne par rapport à son principal partenaire, l’Allemagne, qui enregistre une progression de 0,3 %. « C’est l’encéphalogramme plat, on est dans le ventre mou du championnat européen », relève le chef économiste de la banque Exane BNP Paribas, Pierre-Olivier Beffy. « L’économie française n’est pas aussi robuste que l’économie allemande, mais ça reste une performance honorable dans un environnement qui n’est pas très positif », explique-t-il.
Le couperet n’est toutefois pas passé très loin : l’évolution exacte du PIB français par rapport au premier trimestre est en fait de -0,045 %, un chiffre arrondi à zéro conformément aux règles statistiques. Et plusieurs économistes pensent que l’entrée en récession est seulement repoussée à plus tard.
« Nous ne sommes pas à l’abri de ça », a reconnu Pierre Moscovici. Le ministre a maintenu la prévision gouvernementale d’une croissance de 0,3 % cette année. Pour 2013, sans revenir sur ses objectifs, il a admis que la tâche serait ardue. « Soyons clairs, il y a une prévision aujourd’hui qui est de 1,2 %, elle n’est pas de 0 %, ce qui suppose que nous travaillions durement au retour de la croissance », a prévenu Pierre Moscovici. Le gouvernement a tout intérêt à y parvenir. Un ancrage dans la stagnation le contraindrait sinon à durcir encore davantage sa cure de rigueur pour ramener le déficit public à 3 % du PIB l’an prochain.
Le patron de Bercy veut voir dans le léger rebond de l’investissement (+0,6 % au deuxième trimestre après -0,8 % au premier) et dans la reconstitution des stocks des entreprises des signes « raisonnablement positifs » pour l’avenir. Mais de nombreux indicateurs sont au rouge. Les dépenses de consommation des ménages ont reculé au printemps (-0,2 % après +0,2 %), la production de biens et services a stagné et le commerce extérieur continue de plomber l’activité, avec des importations en nette accélération (+1,8 % après +0,6 %) et des exportations encore peu dynamiques (+0,2 % après +0,1 %).
Résultat de cette atonie, 11 700 emplois marchands ont été détruits au deuxième trimestre en France, selon l’Insee. Autant de détails qui « confirment un sombre tableau de l’activité française », estime Tullia Bucco, économiste de la banque Unicredit, qui table sur une contraction du PIB au troisième trimestre, « avant une reprise progressive vers la fin de l’année ». « Le problème ce sera, au second semestre, le pouvoir d’achat des ménages », rogné par le chômage et les hausses d’impôt, prévient Pierre-Olivier Beffy. Selon lui, les Français risquent de devoir bientôt renoncer à certaines dépenses, ce qui affaiblira encore plus la croissance.
(Source : AFP)
La France échappe pour l’instant de justesse à la récession mais, avec une croissance nulle au printemps pour le troisième trimestre consécutif, l’économie est au point mort.Le produit intérieur brut (PIB) a stagné au deuxième trimestre 2012, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Si elle est conforme aux dernières prévisions...

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