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Liban

Épuisement généralisé

Un séjour prolongé des réfugiés syriens au Liban exigera de leur part des efforts accrus pour intégrer le terrain qui les accueille, en repérant notamment les occasions économiques qui s’y offrent, fussent-elles minimes. S’agissant de Ersal précisément, l’activité économique du village s’est toujours basée sur le trafic vers et à partir de la Syrie de ce que les habitants locaux désignent comme « produits légaux de première nécessité », entendre toute sorte de produits alimentaires (la margarine, l’huile, le sucre, mais aussi le mazout), précise le maire de Ersal, Mohammad Hassan al-Hujeiry... Un trafic « entièrement bloqué depuis plusieurs semaines ».
Mais le maire fait également état de « 400 scieries de pierres, qui supportent un nombre important d’effectifs ». « Au lieu qu’un homme costaud vienne me demander d’où il peut se procurer gratuitement des couches pour ses enfants, qu’il canalise son énergie là où il le faut ! »
Néanmoins, la réalité paraît plus complexe, à en croire les plaintes des réfugiés, surtout des femmes, que le maire reçoit à longueur de journée. « C’est la troisième fois que vous me demandez de descendre au dépôt (lieu où sont amassées les aides distribuées par les associations internationales), mais au dépôt on me renvoie chez vous », lui lance une mère de famille, égratignant quelque peu l’attitude sérieuse et reculée du maire en abaya bleu nuit. « C’est bon, laissez-moi vous signer un papier pour le dépôt », convient-il finalement. Satisfaite, la brave femme ne manque pas de lancer : « Nos hommes sont prêts à travailler, à condition d’être sûrs de toucher leurs salaires à la fin du mois, ce qui n’est pas toujours garanti. »

Engagement humain
À une centaine de mètres, au siège de la municipalité, Abdel Hamid Houjairy, fonctionnaire, accueille dans son bureau les réfugiés et leurs demandes. Des scènes poignantes défilent devant lui à la minute, comme cette veuve démunie, mère de cinq enfants, se plaignant de partager un hangar délabré et étroit avec trente autres personnes. Abdel Hamid enregistre ces demandes « dans sa tête », avant de les communiquer aux ONG concernées. S’il salue les efforts de celles-ci, il leur reproche « leur retard à cause des formalités bureaucratiques, ou le gaspillage de fonds au profit d’expertises souvent inutiles, comme pour l’aménagement de toilettes communes ». « Mais jamais nous ne lâcherons ces réfugiés, auxquels nous sommes liés d’abord par un devoir humain », ajoute-t-il. De son côté, le maire appelle plus que jamais à l’intervention du gouvernement pour reconnaître le statut de réfugiés aussi bien aux Syriens qu’aux Libanais ayant vécu toute leur vie en Syrie et qui ont également fui les violences.

S.N.
Un séjour prolongé des réfugiés syriens au Liban exigera de leur part des efforts accrus pour intégrer le terrain qui les accueille, en repérant notamment les occasions économiques qui s’y offrent, fussent-elles minimes. S’agissant de Ersal précisément, l’activité économique du village s’est toujours basée sur le trafic vers et à partir de la Syrie de ce que les...

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