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Liban - Environnement

Green Globe : L’environnement n’est pas accessoire, mais une priorité

L’ONG Green Globe œuvre depuis une dizaine d’années pour sensibiliser à l’écologie. La population libanaise est réceptive à son message, l’État libanais beaucoup moins.

Samir Skaf, président de Green Globe (au centre), entouré de membres de l’ONG.

« La vie est une décision, prenons-la ensemble. » Voilà la philosophie selon laquelle l’ONG Green Globe agit au Liban. Son objectif est de donner à l’écologie l’importance qu’elle mérite en créant une conscience écologique chez les citoyens et chez les politiques libanais. Dans un pays où les décharges sauvages s’étalent de jour en jour, où les constructions défigurent anarchiquement les paysages et où les gaspillages d’énergie et d’eau sont monnaie courante, cette ONG, créée en 2000, ne cesse de sensibiliser et d’alerter les pouvoirs publics pour améliorer la situation.
« Au Liban, l’environnement est considéré comme accessoire, déplore Samir Skaf, président de Green Globe. L’État et les habitants savent que la situation est inquiétante, mais ils n’ont pas conscience du danger que cela représente. Quand on n’a pas conscience d’un problème, on n’agit pas, c’est ce qui est en train de se passer pour l’environnement au Liban. »
Ainsi, l’ONG mise sur la sensibilisation pour défendre la cause environnementale. Elle travaille sur différents axes, tels que la formation de jeunes volontaires à la sensibilisation. Elle leur apprend à communiquer, à défendre une cause, à collaborer avec les médias et à développer leur propre leadership, pour qu’ils puissent sensibiliser les générations présentes et celles à venir aux différents problèmes environnementaux. « Nous cherchons à créer une prise de conscience écologique chez les citoyens, souligne M. Skaf. L’État ne s’intéresse que superficiellement à ce problème. En revanche, si les gens sont informés et sensibilisés, ils s’engageront en faveur de cette cause et feront pression sur le gouvernement pour que la situation évolue. »
L’ONG travaille aussi avec le ministère de l’Éducation afin d’apporter aux enseignants des connaissances concrètes en matière d’écologie et d’éducation à l’environnement. Elle organise différents événements et festivals pour rassembler la population autour de l’écologie. À l’image de la plus grande mosaïque au monde constituée de déchets triés qu’elle a installée à Zahlé durant cinq jours. Par ailleurs, l’ONG collabore avec les municipalités pour favoriser la création de structures écoresponsables, telles que des villages écologiques et des centres de tri. Enfin, elle est en train de créer un réseau pour rassembler les nombreuses ONG et autres associations libanaises qui œuvrent pour les droits de l’homme et pour la défense de valeurs écologiques et citoyennes.

À contre-courant, mais optimistes
Ce sont de beaux projets, mais leur réalisation demeure difficile : « Nous nous retrouvons sans cesse confrontés aux mêmes difficultés, déplore M. Skaf. Manque de financement, recul du volontarisme, désintérêt de l’État et des municipalités qui considèrent ces problématiques comme étant esthétiques et secondaires... Et puis notre discours va à l’encontre des intérêts de nombreux acteurs très influents : les constructeurs immobiliers, les propriétaires de décharges, les exploitants de carrières, ceux qui pensent que les problèmes de sécurité sont prioritaires... »
« C’est pourtant une cause à la fois sociale, économique et liée à la santé publique que nous défendons, rappelle le président de l’ONG. Malheureusement, les victimes et les dégâts causés ne semblent pas assez médiatiques pour que l’État agisse réellement. Les quelques décisions prises par le gouvernement sont de simples déclarations qui sont restées sans suite, poursuit-il. Par exemple, lors du sommet de Copenhague (sur le changement climatique) en 2009, l’État libanais s’était engagé à produire d’ici à 2020 près de 12 % de son électricité à partir de sources renouvelables. Mais si l’on se base sur le plan national relatif au secteur de l’électricité annoncé en 2010 par le ministre de l’Énergie Gebran Bassil, les moyens prévus pour produire de l’énergie “verte” fourniront au maximum 6,5 % de la production nationale
d’électricité. »
Face à ce constat, l’ONG reste optimiste et déterminée. Elle propose des solutions pour améliorer la situation : permettre au secteur privé de produire et revendre de l’électricité issue de sources renouvelables (projet difficile à réaliser tant que la loi réservera à l’État le monopole de la production d’électricité) ; améliorer la récupération des eaux de pluie qui sont, selon M. Skaf, « une richesse extrême pour le Liban, qui pourrait à la fois générer des revenus considérables et permettre de produire de l’énergie propre » ; favoriser la production agricole locale et renforcer la notion de l’identité locale des produits alimentaires...
Green Globe réunit une centaine de bénévoles qui participent à son action de sensibilisation. Comme le dit Roxana, une étudiante de 19 ans qui contribue depuis plus d’un an au travail de l’ONG : « C’est une expérience très enrichissante, on apprend à monter des projets, à travailler avec différents interlocuteurs sociaux, officiels ou politiques. Cela me permet aussi d’acquérir une expérience qui me sert pour mes études, tout en répondant à mon envie d’agir pour l’environnement, de sensibiliser les Libanais à cette cause qui nous concerne tous
directement. »
L’ONG est donc ouverte à toute proposition d’aide ou de soutien car, comme le répète son président, « l’État considérera cette problématique comme secondaire et négligeable tant que les citoyens n’exerceront pas de pression sur les leaders politiques par l’intermédiaire d’associations ou d’autres structures de la société civile ».
D’ici là, chacun peut utiliser les quelques bennes de tri installées à Beyrouth pour contribuer à l’amélioration du traitement des déchets, limiter sa consommation d’eau et d’électricité, inciter à la prise de conscience écologique en disséminant l’information autour de soi, devenir volontaire pour l’une des nombreuses ONG de protection de l’environnement.

Le site de l’association
Pour soutenir ou rejoindre les rangs de Green Globe, consulter le site Internet : www.greenglobe-int.org
« La vie est une décision, prenons-la ensemble. » Voilà la philosophie selon laquelle l’ONG Green Globe agit au Liban. Son objectif est de donner à l’écologie l’importance qu’elle mérite en créant une conscience écologique chez les citoyens et chez les politiques libanais. Dans un pays où les décharges sauvages s’étalent de jour en jour, où les constructions défigurent...

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