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Culture - Musique

Avec « LeBam », la démocratisation de la musique en bonne voie

Pour la quatrième année consécutive, LeBam a organisé un camp d’été musical sous la houlette de grands chefs d’orchestre internationaux.*

Répétition par groupe.

C’est à Baskinta – au tournant d’une route où se blottit l’école des Frères – qu’a eu lieu le camp d’été de musique organisé, pour la quatrième année consécutive, par l’association à but non lucratif « LeBam ». Comment se perdre alors qu’une multitude de sonorités, de notes de toutes parts caracolant, joyeuses, indiquent le chemin. Cela fait dix jours que ces enfants de 12 à 20 ans, entourés également de parents, sont rassemblés dans cette localité proche de Sannine afin de suivre un apprentissage musical approfondi, couronné par deux concerts le week- end. Une manière de finir en beauté l’année.

La famille s’agrandit
On compte dans cet établissement 190 enfants issus des trois branches fondées par LeBam (Beit-Méry, Jdeidé et Baskinta), mais aussi de la Jordanie, et plus d’une dizaine d’enseignants étrangers ( États-Unis, Russie et Chine) et libanais qui encadrent ces musiciens en herbe ainsi que des invités d’honneur venus pour l’occasion donner des conférences, ou plutôt faire part de leur vécu. Ainsi, le professeur et chef d’orchestre vénézuélien Edgard Saumé est présent pour leur parler de « El Sistema ». Ce programme d’éducation musicale, publiquement financé au Venezuela et originellement appelé « Action sociale pour la musique », a été fondé il y a 35 ans par José Antonio Abreu. Non seulement il supervise actuellement les 125 orchestres pour la jeunesse du Venezuela et les programmes de formation instrumentale qui les accompagnent, mais El Sistema regroupe aussi 30 orchestres symphoniques. Sa plus grande réalisation demeure pourtant la fréquentation par 250 000 enfants des écoles de musique à travers le pays, dont 90 pour cent sont issus de milieux socio-économiques défavorisés. Embryonnaire à ses débuts, tout comme LeBam, « El Sistema » est donc un exemple
à suivre.

Collectivité et partage
L’école des Frères ressemble à une ruche, mais ici pas de brouhaha ou de cris de jeunes adolescents. En franchissant le perron, seul le bruit mélodieux de la musique se fait entendre. Les participants sont regroupés selon trois niveaux, mais aussi en fonction de l’instrument qu’ils jouent. Voici un groupe de tubas et plus loin la famille de la clarinette, et celle des saxos ou encore des percussions. Tout le monde s’entraîne dans une ambiance chaleureuse et légère. La musique n’est plus une corvée, mais un style de vie pour tous ces participants qui sont aussi enthousiastes qu’au premier jour. Vers 13 heures, tout le monde se retrouve dans le grand réfectoire. Ici, on déjeune, mais on parle aussi... musique. On a pu ainsi aborder la famille Succar qui est un cas particulier. Chez les Succar, ce sont les enfants qui ont commencé avec LeBam et qui, par la suite, ont entraîné le père et la mère à jouer un instrument. Si le papa dit avoir déjà des notions de musique, la maman, elle, avoue être une novice. Aujourd’hui, elle est contente de faire partie de la famille LeBam.
Outre l’éducation pratique, des cours théoriques sont également donnés aux élèves qui ont fait des progrès sérieux depuis la création de LeBam. Un groupe de jeunes musiciens s’est même exercé à la musique jazz et aux chants, et présentera, au cours des concerts, un florilège de compositions apprises.
Ce camp d’été est rassembleur, formateur. Il a été créé à l’initiative d’un ancien chef d’orchestre de l’armée américaine, le Dr Jane, actuellement à Baskinta « pour soutenir tous les enseignants », dit Serguei Bolun, l’un des maestros qui ont suivi les premiers pas de LeBam. « Depuis sa création en 2008, nous n’osions pas rêver d’un tel succès. Les participants, d’abord au nombre de trente, rassemblés dans l’école des Frères à Beit-Méry, n’avaient qu’un seul instrument pour un groupe de quatre. Aujourd’hui, ils sont 200 adhérents et le niveau a beaucoup progressé. » Quelle est la recette de ce succès ? Il répond sans hésiter : « La passion et la discipline. »
Et d’ajouter : « Actuellement, LeBam s’est enrichie de deux autres branches et parvient à procurer aux élèves tous les instruments nécessaires. Grâce aux concerts effectués (dernièrement à Beiteddine et l’an dernier à Genève) et au mécénat local (banques et sponsors...), nous arrivons à nous maintenir.
Ghassan Moukheiber, un des cofondateurs de LeBam avec feu Ghassan Tuéni et feu Walid Gholmieh, peut aujourd’hui être fier de cette initiative qui se développe. « Le but de cette association est de démocratiser la musique afin qu’elle atteigne chaque village du Liban », souligne-t-il.
On peut dire que le parcours de LeBam est déjà bien entamé.

*Cette session sera clôturée par deux concerts : demain samedi à La Sagesse de Jdeideh (de 18 h à 19h30) et dimanche au collège des Frères de Baskinta, également de 18h à 19h30.
C’est à Baskinta – au tournant d’une route où se blottit l’école des Frères – qu’a eu lieu le camp d’été de musique organisé, pour la quatrième année consécutive, par l’association à but non lucratif « LeBam ». Comment se perdre alors qu’une multitude de sonorités, de notes de toutes parts caracolant, joyeuses, indiquent le chemin. Cela fait dix jours...

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