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Économie - Crise de la dette

La zone euro se mobilise pour éviter un nouvel été meurtrier

Les hypothèses vont bon train sur les mesures que la BCE pourrait sortir de son escarcelle.

« La BCE est prête à faire tout ce qui est nécessaire pour préserver l’euro », a déclaré le président de la Banque centrale européenne Mario Draghi.  Thierry Charlier/AFP

La zone euro, France et Allemagne en tête, s’est mobilisée hier pour éviter un nouvel été meurtrier sur les marchés, au lendemain des propos volontaires du patron de la BCE, Mario Draghi.
« La France et l’Allemagne sont fondamentalement attachées à l’intégrité de la zone euro. Elles sont déterminées à tout faire pour la protéger », ont déclaré la chancelière Angela Merkel et le président François Hollande dans un communiqué commun diffusé à l’issue d’un entretien téléphonique. Ces propos font écho à ceux tenus la veille à Londres par le président de la Banque centrale européenne (BCE) et semblent annoncer une action concertée entre les gouvernements de la zone euro et les autorités monétaires. « La BCE est prête à faire tout ce qui est nécessaire pour préserver l’euro », a dit Mario Draghi, ajoutant un mystérieux : « Et croyez-moi, ce sera suffisant. » Ces déclarations ont soulagé les marchés européens et mondiaux sous forte pression depuis le début de la semaine.
Et depuis, les hypothèses vont bon train sur les mesures que l’institution monétaire de Francfort pourrait sortir de son escarcelle.
Certains estiment qu’elle pourrait reprendre ses achats de dette publique sur le marché secondaire (où s’échangent les titres déjà émis), à l’arrêt depuis des mois, pour tenter de contenir l’envolée des taux espagnols. D’autres qu’elle pourrait accorder une licence bancaire au fonds de secours européen provisoire FESF et à son successeur le MES pour qu’ils puissent venir emprunter à ses guichets et leur offrir ainsi une puissance d’action décuplée. En échange, il leur reviendrait d’intervenir sur le marché obligataire, comme cela a déjà été acté par les responsables politiques européens sans que cela puisse encore être mis en pratique. Selon le quotidien français Le Monde, la BCE est en train de préparer un « plan concerté » avec les États, sans l’engagement desquels elle ne veut pas aller au feu. Une porte-parole de la BCE a refusé tout commentaire sur le sujet.
Les déclarations franco-allemandes – qui ont apporté un nouveau souffle sur les marchés tant boursiers qu’obligataires, tandis que l’euro a repris son ascension face au dollar – suggèrent qu’ils se sont mis au diapason. Déjà, en début d’après-midi, M. Draghi avait reçu le soutien du ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble, qui s’est félicité de sa prise de position. Les déclarations de M. Draghi s’inscrivent « dans le cadre du mandat de la BCE qui est de prendre les mesures nécessaires à la préservation de l’euro », a souligné le ministre. Or le mandat de la BCE, outre le combat contre l’inflation, mentionne bien qu’elle doit contribuer à la stabilité financière de la zone euro, sérieusement mise à mal actuellement. M. Schäuble a toutefois jugé que la BCE devait intervenir à la condition que des réformes soient menées dans les pays en difficulté. Il a salué à ce titre les mesures d’assainissement des finances publiques prises par l’Espagne, comme les réformes prises par l’Italie. Quant au Portugal et à l’Irlande, « leurs programmes sont en bonne voie », a-t-il dit.
Face à ce front, la Banque centrale allemande apparaît bien esseulée dans son opposition au programme de rachat de dette publique de la BCE, qu’elle assimile à un financement des États interdit par ses statuts. La Buba n’est par ailleurs pas opposée à ce que le FESF puisse racheter de la dette publique, même si elle rejette l’idée de lui accorder une licence bancaire. Si les propos de Mario Draghi, de Berlin et Paris, ont permis aux marchés de repartir à la hausse, la rigueur imposée aux pays de la zone euro pour endiguer la crise de la dette continue ses effets dévastateurs.
En Espagne, le chômage a atteint le niveau record de 24,63 % au 2e trimestre. Et le FMI a abaissé ses prévisions pour l’Espagne, tablant désormais sur un recul du PIB de 1,7 % en 2012 et de 1,2 % en 2013 en raison des nouvelles mesures de rigueur. Madrid a cependant réaffirmé que le pays n’avait pas besoin « de plan de sauvetage » global.
À Athènes, les créanciers de la Grèce continuaient vendredi leurs entretiens avec les dirigeants du pays sur les nouvelles mesures de rigueur qu’ils veulent voir adopter avant de donner leur feu vert à la poursuite de leur aide. Jeudi, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a réclamé « des résultats » aux Grecs, condition essentielle à leur maintien dans la zone euro. De son côté, un porte-parole du gouvernement allemand a répété que sa position n’avait pas changé et qu’il souhaitait voir la Grèce rester dans la zone euro, tout en réaffirmant que le versement de la prochaine tranche d’aide au pays serait soumis à la mise en place des réformes et au rapport des experts de la troïka (UE-BCE-FMI).
(Source : AFP)
La zone euro, France et Allemagne en tête, s’est mobilisée hier pour éviter un nouvel été meurtrier sur les marchés, au lendemain des propos volontaires du patron de la BCE, Mario Draghi.« La France et l’Allemagne sont fondamentalement attachées à l’intégrité de la zone euro. Elles sont déterminées à tout faire pour la protéger », ont déclaré la chancelière...

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