Rechercher
Rechercher

Culture - Musique

Bayreuth ouvre en pleine tempête avec un « Vaisseau fantôme », sans star russe

L’édition 2012 du festival de Bayreuth, temple dédié à l’œuvre de Wagner, s’ouvre mercredi en pleine tempête, après le départ inattendu de la star russe de la production inédite du « Vaisseau fantôme ».

Thieleman, nouveau chef d’orchestre.

Le baryton-basse Evgueni Nikitine, 38 ans, rôle principal de l’unique nouveauté de cette édition, a dû annuler sa venue en raison de tatouages à connotation nazie, à quatre jours de la première.
« J’ai décidé de renoncer à mon rôle au festival de Bayreuth (...) Je n’avais pas conscience de la portée des irritations et des blessures que ces signes et symboles, particulièrement à Bayreuth, dans le contexte du festival, pouvaient engendrer », a-t-il dit.
Des médias allemands ont fait état d’au moins trois tatouages à connotation nazie sur le buste du chanteur : une croix gammée (sur laquelle avait été retatoué un autre motif) et deux runes.
Les liens du festival avec les hauts dignitaires de la dictature nazie font partie des chapitres les plus sombres de l’histoire de la musique allemande : Adolf Hitler, invité régulier, s’y laissait fêter. Compositeur préféré du Führer, Richard Wagner (1813-1883) est considéré comme un musicien génial et un antisémite notoire.
La décision de Nikitine de se retirer est « complètement en harmonie avec la politique du festival de rejeter l’idéologie nationale-socialiste sous n’importe quelle forme », ont déclaré les organisateurs du festival.
Le metteur en scène allemand de 31 ans, Jan Philipp Gloger, a jugé que « les conséquences artistiques étaient immenses » pour cette production, avec à la baguette Christian Thielemann, officieusement considéré comme le patron musical du festival.
Dimanche, le festival a annoncé avoir trouvé un remplaçant à M. Nikitine pour le premier rôle du Vaisseau fantôme : le Sud-Coréen de 40 ans, Samuel Youn. Le baryton, qui a étudié le chant à Séoul, Milan et Cologne, occupe également le rôle du « héraut du roi » dans la production de Lohengrin, programmée le 27 juillet notamment au festival, deux jours après la première du Vaisseau fantôme.
Pour de nombreux fans, 2012 devrait être également le prélude aux célébrations de l’an prochain qui doivent marquer le bicentenaire de Wagner.
À cette occasion, c’est le metteur en scène allemand Frank Castorf, à la réputation controversée, qui a été choisi pour monter la tétralogie dite du « Ring », c’est-à-dire l’ensemble des quatre opéras inspirés de légendes nordiques que sont L’or du Rhin, La Walkyrie, Siegfried et Le crépuscule des dieux.
Uniquement dédié à Wagner, le festival de Bayreuth, bourgade reculée de Bavière (Sud), réunit pendant un mois les aficionados du
compositeur.
La soirée d’ouverture fait figure de réunion du gratin politique et mondain allemand qui, chaque année, gravit « la colline verte », le lieu-dit qui abrite le « Festspielhaus », une salle spécialement conçue par Wagner pour ses œuvres.
Bayreuth est l’un des festivals classiques les plus prisés au monde avec, au marché noir, des enchères galopantes pour ses billets (prix officiel : de 35 à 280 euros).
Mais depuis plusieurs années, Bayreuth semble avoir perdu de son éclat. En cause, plusieurs productions impopulaires, mais aussi des prestations vocales jugées insuffisantes.
Ainsi, alors que Wagner se trouve souvent magnifiquement célébré sur d’autres scènes lyriques, dans son temple, l’improbable s’est produit l’an passé : des sièges vides pour le Tannhäuser version Baumgarten ! Une première depuis que les petits-fils du compositeur, Wolfgang et Wieland, ont relancé le festival après la Seconde Guerre mondiale.
Pour certains, la responsabilité du déclin incombe aux filles de Wolfgang, les demi-sœurs Katharina Wagner, 34 ans, et Eva Wagner-Pasquier, 67 ans, qui ont pris les rênes en 2008, succédant à leur père qui avait régné sans partage 58 ans.
Le baryton-basse Evgueni Nikitine, 38 ans, rôle principal de l’unique nouveauté de cette édition, a dû annuler sa venue en raison de tatouages à connotation nazie, à quatre jours de la première.« J’ai décidé de renoncer à mon rôle au festival de Bayreuth (...) Je n’avais pas conscience de la portée des irritations et des blessures que ces signes et symboles,...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut