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Économie - France

Après le choc PSA, le gouvernement Ayrault mise sur le vert pour la filière auto

En échange de son aide, l’exécutif va demander aux constructeurs automobiles la « pérennisation des sites de production ».

Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a convaincu deux cinéastes, Cédric Klapisch et Luc Besson, de réaliser des « publicités en faveur de l’automobile française ». Rémy de la Mauvinière/Pool/Reuters

Confronté à son premier test majeur avec une restructuration sévère chez le constructeur PSA Peugeot-Citroën, le gouvernement socialiste a dévoilé hier un plan d’aide au secteur basé sur les voitures « propres » en échange d’engagements sur la production en France.
Le plan « s’inscrit avec une très, très grande détermination dans le redressement de la filière automobile », a assuré le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, alors que le premier constructeur automobile français a annoncé la suppression de 8 000 emplois et de lourdes pertes financières. Pour soutenir le secteur, le gouvernement prévoit de faire passer le « bonus écologique » pour les véhicules électriques de 5 000 à 7 000 euros et de 2 000 à 4 000 euros pour les hybrides, mais ce bonus sera conditionné au maintien des prix de vente alors que ces voitures peinent à percer en France. Il envisage également des facilités de financement pour les équipementiers et constructeurs en difficulté face à la baisse des ventes automobiles en Europe, et de réorienter des investissements vers la recherche et le développement.
En échange de son aide, le gouvernement va demander aux constructeurs automobiles la « pérennisation des sites de production », a insisté le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg. Paris va aussi demander la mise sous surveillance de l’accord de libre-échange UE-Corée, M. Montebourg dénonçant des « actes de concurrence déloyale » des constructeurs sud-coréens. Dans cette défense du « Made in France », M. Montebourg a aussi convaincu deux cinéastes, Cédric Klapisch et Luc Besson, de réaliser des « publicités en faveur de l’automobile française ».
Deux mois après son arrivée au pouvoir, le gouvernement tente d’éviter un désastre pour l’ensemble de la filière après l’annonce choc d’un plan de suppression de 8 000 postes chez PSA, avec la fermeture en 2014 du site d’Aulnay-sous-Bois, près de Paris. Cette annonce avait provoqué la colère du nouvel exécutif, François Hollande jugeant le plan de restructuration « en l’état inacceptable » et Arnaud Montebourg s’en prenant avec virulence aux dirigeants de PSA et à son principal actionnaire, la famille Peugeot. Ces critiques ont été dénoncées par l’opposition de droite qui a jugé hier le plan gouvernemental décevant car « il ne s’attaque pas au vrai sujet, la baisse du coût du travail », selon l’ex-ministre du Budget, Valérie Pécresse.
Bien qu’il n’entende pas revenir sur les suppressions de postes, le président de PSA, Philippe Varin, a estimé avoir été « entendu » par les pouvoirs publics sur les difficultés traversées par le groupe. PSA a annoncé avoir subi une perte nette de 819 millions d’euros au premier semestre, nettement supérieure à celle attendue par les analystes. L’action du groupe progressait toutefois en mi-journée, les marchés saluant les mesures d’économies de 1,5 milliard d’euros annoncées à l’horizon 2015.
Outre les réductions de postes en France, dont l’impact est estimé à 600 millions, PSA va réduire ses investissements de 550 millions d’euros. 350 millions supplémentaires viendront d’une « optimisation des coûts de production » grâce à l’alliance conclue cette année avec l’américain General Motors.
Plusieurs centaines de salariés ont manifesté devant le siège parisien, au pied d’une banderole « Non à la fermeture de PSA Aulnay ». Lors d’un comité d’entreprise hier, les élus du personnel ont demandé la désignation d’un expert-comptable pour examiner les finances du groupe, ce qui permet de repousser l’exécution du plan de suppression d’emplois. « C’est un petit point, mais dans la longue guerre qu’on va mener, il n’y a pas de petits pas », selon Jean-Pierre Mercier, délégué CGT, pour qui « ce n’est pas aux salariés du groupe de payer la note ».

(Source : AFP)
Confronté à son premier test majeur avec une restructuration sévère chez le constructeur PSA Peugeot-Citroën, le gouvernement socialiste a dévoilé hier un plan d’aide au secteur basé sur les voitures « propres » en échange d’engagements sur la production en France.Le plan « s’inscrit avec une très, très grande détermination dans le redressement de la filière...

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