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Économie - Crise

La Grande-Bretagne s’enfonce bien plus que prévu dans la récession

La livre sterling a touché son plus bas en deux semaines vis-à-vis du dollar à la suite des statistiques.
L’économie britannique s’est contractée bien plus que prévu au deuxième trimestre 2012, une météo particulièrement humide et les jours fériés supplémentaires liés au jubilé de la reine ayant pesé sur une activité déjà plombée par la crise de la dette de la zone euro et l’austérité budgétaire. Le ministre des Finances, George Osborne, a cependant souligné que les éléments exceptionnels comme la météo ou le jubilé « n’excusaient pas » cette baisse de la production, ajoutant que ces statistiques décevantes ne faisaient que rappeler que le pays avait « des problèmes économiques profondément ancrés ».
Selon les chiffres publiés hier par l’Office national des statistiques (ONS), le produit intérieur brut (PIB) de la Grande-Bretagne a reculé de 0,7 % d’un trimestre à l’autre après un repli de 0,3 % sur les trois premiers mois de l’année ; les économistes prévoyaient en moyenne un recul de 0,2 %. Ces chiffres confirment que le pays est entré à la fin de 2011 dans sa deuxième récession en quatre ans. Il a désormais enchaîné trois trimestres consécutifs de contraction.
Ils devraient ajouter à la pression qui s’exerce sur le gouvernement pour qu’il pilote un retour à la croissance alors que la crise a appauvri de nombreux ménages outre-Manche, la hausse des prix et de la fiscalité ayant confisqué les maigres hausses de salaires dont ils ont pu bénéficier. La livre sterling a touché son plus bas en deux semaines vis-à-vis du dollar à la suite de ces statistiques, alors que l’emprunt souverain progressait sur des spéculations selon lesquelles la Banque d’Angleterre (BoE) devrait prendre des mesures de soutien à l’économie plus énergiques que prévu.
La BoE a annoncé au début du mois un troisième cycle d’assouplissement de sa politique monétaire, en annonçant 50 milliards de livres (62 milliards d’euros) de rachats d’actifs, mais ces chiffres devraient alimenter les spéculations d’une prochaine baisse des taux d’intérêt dans le courant de l’année.
« Ce sont des statistiques effroyables. Franchement, il ne ressort absolument rien de bon de ces chiffres », commente Peter Dixon, économiste chez Commerzbank. « L’économie semble s’être enfoncée sous la ligne de flottaison à ce stade. C’est bien pire au niveau de l’activité sur cette période que ce que nous attendions. »
La baisse du PIB d’un trimestre à l’autre est la plus marquée depuis le premier trimestre 2009 et l’ONS note que l’activité économique du pays est désormais inférieure de 0,3 % à son niveau du deuxième trimestre 2010, durant lequel est entrée en fonctions l’actuelle coalition au pouvoir composée de conservateurs et de libéraux-démocrates. La production dans les services, qui représente plus des trois quarts du PIB, s’est contractée de 0,1 % au second trimestre après une croissance de 0,2 % au premier. La production industrielle a baissé de 1,3 % avec, pour la construction – qui représente moins de 8 % du PIB –, un recul de 5,2 %, plus forte contraction depuis le premier trimestre 2009. Sur un an, la baisse du PIB est de 0,8 %, soit la plus forte depuis les trois derniers mois de 2009.
Avant ces chiffres, la plupart des économistes anticipaient un retour à la croissance au troisième trimestre, grâce au coup de pouce attendu des Jeux olympiques de Londres. Certains estiment que les chiffres de l’emploi suggèrent que l’économie est plus vigoureuse que ce qui ressort du PIB.
Quoi qu’il en soit, les perspectives sont moroses. La semaine dernière, le Fonds monétaire international (FMI) a fortement abaissé ses prévisions de croissance de la Grande-Bretagne, plus que celles des autres économies développées, et averti la BoE et le gouvernement qu’ils devraient revoir leur approche si l’économie ne se redresse pas d’ici au début de l’an prochain.

    (Source : Reuters)
L’économie britannique s’est contractée bien plus que prévu au deuxième trimestre 2012, une météo particulièrement humide et les jours fériés supplémentaires liés au jubilé de la reine ayant pesé sur une activité déjà plombée par la crise de la dette de la zone euro et l’austérité budgétaire. Le ministre des Finances, George Osborne, a cependant souligné que...

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