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À La Une - Attentat

Attaque anti-israélienne en Bulgarie : l'enquête progresse pas à pas

L'hypothèse d'un complice envisagée.

Les Etats-Unis et Israel ont pointé du doigt le Hezbollah dans l'attentat. Jack Guez/AFP

Aidés par les services secrets israéliens, la CIA, le FBI et Interpol, les enquêteurs bulgares progressaient pas à pas samedi vers l'identification de l'auteur de l'attentat suicide anti-israélien de mercredi.

 

Vendredi soir, le ministre de l'Intérieur Tsvetan Tsvetanov a pu annoncer la nature de l'explosif utilisé : trois kilogrammes de trolite, appelé aussi tolite, un explosif à usage militaire fabriqué à partir du trinitrotoluène (TNT), fréquemment utilisé par différents mouvements.

 

L'attentat de Bourgas sur la mer Noire, le premier de ce genre en Bulgarie, a tué cinq touristes israéliens et un Bulgare, le conducteur de l'autocar qui devait prendre en charge les touristes à leur arrivée à l'aéroport.

 

Le kamikaze, un homme d'environ 36 ans, repéré par une caméra de surveillance, a également été tué.

Israël à désigné l'Iran comme commanditaire de cet attentat, ce que Téhéran dément avec véhémence, et le Hezbollah comme exécutant.

 

Le ministre de l'Intérieur a affirmé que le suspect n'était "pas un ressortissant bulgare" et n'a pas exclu l'existence d'un complice. Le suspect aurait "séjourné pas moins de quatre jours" en Bulgarie, a précisé le ministre.

 

Le journal Pressa et la télévision privée bTV ont indiqué que les enquêteurs envisageaient l'hypothèse d'un complice ayant déclenché à distance depuis un téléphone mobile l'explosif porté par l'auteur de l'attentat suicide.

 

L'enquête sur les lieux de l'attentat à l'aéroport de Bourgas, au bord de la mer Noire, et dans les localités voisines, a permis de pister le suspect, qui a été reconnu par un loueur de voitures et son épouse, ainsi que par deux chauffeurs de taxi.

 

L'homme s'est vu refuser une location de voiture, bien qu'il disposait d'une liasse de "billets de 500 euros", mais le loueur a eu des doutes sur l'authenticité du permis de conduire américain présenté, qui s'est avéré depuis être un faux.

 

D'après des témoins, l'homme "parlait anglais avec un léger accent, peut-être arabe", a rapporté le Procureur régional de Bourgas, Kalina Tchapkanova.

 

L'épouse d'un des propriétaires de l'agence de location de voiture, Afrodita Petrova a affirmé : "L'homme avait l'air d'un Arabe, je suis catégorique". Cette dernière l'a décrit avec "le crâne presque rasé", mais il porte des cheveux longs sur la photo du permis de conduire et dans la vidéo d'une caméra de surveillance de l'aéroport, ce qui laisse penser aux enquêteurs qu'il a pu utiliser une perruque.

 

Le seul document d'identité trouvé sur le kamikaze est un faux permis de conduire américain délivré dans l’État du Michigan au nom de "Jacques Felipe Martin, 103 France St, Baton Rouge, LA 70802", en Louisiane.

 

Les enquêteurs bulgares, aidés par la CIA et le FBI, tentent de retrouver la piste du faux permis de conduire américain. Appelé en renfort, Interpol a dépêché à Sofia une équipe de spécialistes de son unité de Sécurité et antiterroriste, composée de deux spécialistes un Français et un Suisse, et d'un Américain expert en explosifs.

 

Des enquêteurs de l'Office européen de police Europol assistent également leurs collègues bulgares, a indiqué à l'AFP un porte-parole d'Europol.

 

Les empreintes digitales sur une main du suspect ont été prélevées et les enquêteurs espèrent pouvoir identifier rapidement le kamikaze grâce à un test ADN en cours,.

 

Parmi les pistes suivies, sans que les enquêteurs disposent d'indice précis, figurent des Libanais résidant en Bulgarie, compte tenu de l'implication éventuelle du Hezbollah, indiquaient vendredi des sources proches de l'enquête,.

 

Tandis que les cinq Israéliens ont été enterrés vendredi à Tel-Aviv et à Saint-Jean d'Acre, en présence de centaines de personnes, les trois blessés israéliens les plus graves, ainsi que 36 autres Israéliens blessés ont été hospitalisés dans différents hôpitaux du pays, notamment à Tel-Aviv.

 

Si, selon Belgrade, "aucune organisation n'a revendiqué l'attentat", le Premier ministre israélien a dès mercredi désigné Téhéran. "Tous les signes mènent à l'Iran", avait déclaré Benjamin Netanyahu, mettant explicitement en cause dès le 19 juillet la République islamique comme commanditaire et le Hezbollah comme exécutant.

 

Vendredi, le porte-parole du Pentagone George Little a à son tour accusé le Hezbollah, mais sans être aussi affirmatif : "L'attentat porte effectivement certaines marques du Hezbollah, mais nous ne sommes pas en mesure de déterminer exactement qui en est l'auteur".

 

Téhéran a dénoncé les accusations israéliennes, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparast, affirmant que l'Iran condamnait "tout acte terroriste". En revanche, le Hezbollah s'est abstenu jusqu'à présent de toute réaction.

 

L'attentat a coïncidé jour pour jour avec le 18e anniversaire de celui commis en 1994 contre la Mutuelle juive argentine (Amia) à Buenos Aires, qui avait fait 85 morts et 300 blessés, un attentat aussi imputé par Israël à l'Iran et au Hezbollah.

Aidés par les services secrets israéliens, la CIA, le FBI et Interpol, les enquêteurs bulgares progressaient pas à pas samedi vers l'identification de l'auteur de l'attentat suicide anti-israélien de mercredi.
 
Vendredi soir, le ministre de l'Intérieur Tsvetan Tsvetanov a pu annoncer la nature de l'explosif utilisé : trois kilogrammes de trolite, appelé aussi tolite, un...

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