Karen Chammas : « Remporter une médaille est plutôt utopique, mais je garde espoir »

Karen Chammas a 19 ans, et est étudiante en gestion à l’Université américaine de Beyrouth après avoir terminé ses études scolaires à l’École allemande de Jounieh.
Elle pratique sa passion, le judo, depuis l’âge de cinq ans, et a été récompensée de tous les efforts et sacrifices effectués jusqu’à présent en recevant une Wild Card (invitation spéciale) de la part du Comité international olympique (CIO) pour participer aux Jeux olympiques de Londres (27 juillet-12 aout).
Un rêve qui se réalise, mais un rêve mérité pour une judoka qui n’a pas de rivale actuellement sur le plan local dans sa catégorie des moins de 63 kilogrammes.

L’OLJ - Comment as-tu appris la nouvelle de ta participation aux Jeux olympiques ?
Karen Chammas - C’est le président de la Fédération de judo, M. François Saadé, qui m’a appelée pour m’annoncer la bonne nouvelle. À vrai dire je m’y attendais un peu car elle m’a été décernée au vu des résultats, très bons d’ailleurs, que j’avais réalisés ces dernières années tant sur le plan local qu’international.
Il faut dire également que M. Saadé a mis tout son poids pour m’obtenir cette Wild Card, et il était très optimiste sur ce sujet depuis le début. C’est à lui que revient donc principalement le mérite de ma participation, et je ne le remercierai jamais assez pour tout ce qu’il a fait.

Comment tu te prépares à ces Olympiades et qui est responsable financièrement de tes entraînements et ta préparation ?
C’est la Fédération libanaise qui prend en charge tous les frais et dépenses nécessaires pour toute la préparation, les entraînements, ainsi que mes voyages pour participer aux tournois et championnats à l’étranger.
Pour les entraînements personnels, J’ai un coach hongrois, M. Joseph Csak (également rémunéré par la fédération) qui me prépare un programme spécial pour arriver dans une forme optimale le 31 juillet, date de mon entrée en lice dans ces Jeux.

Qu’espères-tu de ces Jeux sur le plan personnel ?
Je ne vous cache pas que la concurrence dans ma catégorie est très rude. Donc rêver d’une médaille relève de l’utopie, mais ça ne m’empêchera pas de tout essayer pour y arriver.
J’espère toutefois avoir un tirage favorable lors du premier tour et éviter une des grosses favorites car c’est un système à élimination directe sans repêchage. Donc celle qui perd quitte le tournoi directement et immédiatement. Gagner le premier combat est très important car, après, tout devient possible.
Je veux juste souligner que pour accéder au podium, il faudra remporter pas moins de quatre combats, face à des judokas dont la plupart sont des professionnelles. Le niveau est très élevé, comme le démontre le fait que je suis la seule représentante arabe dans ma catégorie, sur 36 participantes. Mais je garde espoir.