L’abaissement de la note de l’Italie par l’agence de notation Moody’s a provoqué une levée de boucliers dans la péninsule, même si le chef du gouvernement, Mario Monti, en voyage aux États-Unis, ne s’est pas prononcé. « La notation de Moody’s est complètement injustifiée et trompeuse, elle ne tient pas compte du travail effectué par notre pays », a notamment commenté le ministre du Développement économique Corrado Passera. « Je pense que notre pays, un pays manufacturier, est bien plus fort que ce qui ressort de la notation de Moody’s », a renchéri le président du patronat italien, Giorgio Squinzi.
La Commission européenne a mis en cause le « moment » choisi par l’agence Moody’s pour dégrader la note de l’Italie, juste avant une émission de dette. Le porte-parole du commissaire européen chargé des Affaires économiques, Olli Rehn, a par ailleurs salué les actions « déterminées » de ce pays pour rétablir ses finances.
L’impact de la dégradation de la note italienne sur l’émission obligataire a cependant été limité car « il n’y a plus d’acheteurs étrangers », a souligné l’analyste Ugo Bertone, du site d’informations financières italien, Firstonline.info. La principale émission, qui portait sur 3,5 milliards d’euros à échéance 2015, a enregistré un franc succès avec une demande pratiquement doublée et des taux en nette baisse, à 4,65 % contre 5,30 % lors de la dernière émission du même type. Les trois autres échéances, à 2019, 2022 et 2023, ont en revanche enregistré des résultats plus mitigés, les deux dernières émissions ayant été réalisées à des taux pratiquement stables, tandis que la première a vu ses taux grimper à 5,58 % contre 4,30 % en mars. « Une fois de plus, le Trésor a réussi à vendre sa dette, ce qui est la priorité en ce moment, a déclaré Nicolas Spiro, directeur général de Spiro Sovereign Strategy, mais son coût est encore élevé et reflète les risques croissants en Italie. »
En revanche, la dégradation de deux crans a eu un effet sur les taux d’emprunt à 10 ans de l’Italie sur le marché secondaire, qui sont repassés vendredi au-dessus des 6 %. Le chef du gouvernement italien Mario Monti n’a pas exclu que Rome ait recours à un moment donné aux fonds de secours de la zone euro pour faire face à la flambée de ses taux d’emprunt, une option qu’il avait écartée jusqu’ici.
Le prochain test sur le marché obligataire à long terme aura lieu à la rentrée, le Trésor italien ayant annulé l’émission obligataire à moyen et long terme prévue le 14 août en raison de « l’évolution positive des entrées fiscales », explique un communiqué.
(Source : AFP)
commentaires (0)
Commenter