Rechercher
Rechercher

Abus sexuels contre les enfants : transparence, confiance et suivi, clés de toute protection rationnelle

Questions autour de la pédophilie

Classée par l’Organisation mondiale de la santé comme un trouble de la préférence sexuelle, la pédophilie est une attirance sexuelle vers un enfant prépubère. Quelles sont les caractéristiques de cette maladie ? Comment les parents doivent-ils agir ? Le point avec Karine Nassar, psychologue clinicienne et psychothérapeute au Clemenceau Medical Center (CMC).

Q. Existe-t-il un ou des types de pédophiles ?
R. Parler de pédophilie, c’est parler nécessairement d’un abus sexuel exercé par un adulte sur un enfant. Tous les pédophiles ne sont pas démunis de conscience. Le pédophile névrosé, à titre d’exemple, est en constante lutte contre cette pulsion d’abuser d’un enfant et peut, par conséquent, ne pas passer à l’acte. Il est néanmoins considéré comme pédophile, parce que son attirance sexuelle va vers un enfant. Dans ce genre de perversion sexuelle, la personne pédophile aurait intégré un pseudo-interdit. Elle sait que c’est un acte mauvais et hors normes.
Parmi les pédophiles qui passent à l’acte, on distingue trois types : ceux qui ont une attirance exclusive pour les enfants, qui sont l’objet de leur désir ; ceux qui ont un attrait préférentiel pour un enfant, mais peuvent être avec un adulte ; et les pédophiles situationnels, c’est-à-dire ceux qui vont se retrouver dans une situation qui va déclencher cette pulsion.

Pourquoi devient-on pédophile ?
On ne le sait pas encore. Néanmoins, selon certaines études, des personnes ayant été abusées dans leur enfance reproduisent cet abus sur autrui lorsqu’elles grandissent. Ce qui est sûr, c’est que la personne pédophile a subi une perturbation au niveau du développement psychosexuel. Cependant, la personne abusée ne devient pas nécessairement un abuseur.

Quel est le profil d’un pédophile ?
C’est un être qui a un attrait sexuel envers les enfants prépubères. C’est un prédateur très manipulateur puisqu’il arrive à manipuler un enfant et son entourage pour obtenir ce qu’il veut. Des fois, il n’est pas conscient de ce qu’il fait. Il pense que c’est quelque chose de normal et que son désir est normal.
Par ailleurs, le pédophile a tendance à penser que l’enfant est en train de le séduire. Ce qui est faux, puisque l’enfant n’a pas le même langage qu’un adulte.
Sándor Ferenczi parle de « confusion de langage », parce que le langage de l’adulte, c’est l’amour, voire l’amour sexuel, alors que le langage de l’enfant c’est la tendresse, et le pédophile ne le perçoit pas de cette manière. Il pense que l’enfant est en train de le séduire et qu’il a comme lui des intentions sexuelles.
Par ailleurs, le pédophile va jouer sur un sentiment très précis. Quand c’est récurrent, il va faire croire à l’enfant qu’il est complice de ce qui se passe. C’est la raison pour laquelle beaucoup d’enfants ne parlent pas. Ils ont peur. Ils vont se dire que c’est de leur faute. La situation est encore plus dure lorsqu’il s’agit d’un parent, parce que ce dernier est supposé protéger et non pas abuser.

Quel est le rôle des parents ?
Il est important que les parents expliquent aux enfants d’une manière simple qu’il est nécessaire de les avertir si une personne inconnue leur demande quelque chose et qu’il ne faut pas accepter ce qu’elle leur demande. Il faut apprendre aux enfants à raconter ce qui se passe d’étrange avec eux et de ne pas avoir honte et peur de le dire.
Une bonne communication est une des bases de la relation de confiance entre parent-enfant. Il faut que les parents sachent comment parler à leurs enfants de la sexualité et les avertir des dangers des personnes adultes malveillantes sans pour autant les traumatiser. L’enfant perçoit ainsi ses parents comme étant protecteurs et garants de son bien-être.
Classée par l’Organisation mondiale de la santé comme un trouble de la préférence sexuelle, la pédophilie est une attirance sexuelle vers un enfant prépubère. Quelles sont les caractéristiques de cette maladie ? Comment les parents doivent-ils agir ? Le point avec Karine Nassar, psychologue clinicienne et psychothérapeute au Clemenceau Medical Center (CMC). Q. Existe-t-il un ou des...