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À La Une - fuites

WikiLeaks s'attaque à la Syrie

Le site annonce la publication de plus de deux millions de documents "embarrassants" pour le régime comme pour les opposants.

WikiLeaks a annoncé jeudi la publication de plus de deux millions de mails de personnalités politiques et de responsables officiels syriens.

WikiLeaks a commencé à dévoiler jeudi environ deux millions de mails sur la Syrie, mettant en cause notamment des entreprises occidentales qui ont collaboré, selon le site internet, avec Damas après le début de la répression.

 

Ces 2.484.899 mails écrits entre août 2006 et mars 2012, en arabe, en russe ou encore en anglais, proviennent "de personnalités politiques syriennes, de ministères et d'entreprises", a expliqué un porte-parole de WikiLeaks, Sarah Harrison, au cours d'une conférence de presse à Londres.
Baptisés "Syria Files" (Les Papiers syriens), ils "révèlent comment les sociétés occidentales disent une chose et en font une autre", a ajouté le site internet WikiLeaks, spécialisé dans la divulgation de documents confidentiels.


WikiLeaks affirme ainsi que le groupe de défense italien Finmeccanica, contrôlé par l'Etat italien, a continué de fournir, via sa filiale Selex Elsag, son assistance à Damas pour un système de communications ultra-sophistiqué après le début du conflit en mars 2011.


Cette information a été reprise en Italie jeudi par l'hebdomadaire L'Espresso dans un article intitulé "Finmeccanica aidait le dictateur".

Le journal cite un mail du 7 mai 2011 obtenu par WikiLeaks et envoyé par l'entreprise Intracom Syria pour demander l'envoi de 500 radios de Selex "à destination du dépôt de la police de Muadamia", ville en proie les jours précédents à de violents affrontements.
L'Espresso cite un autre mail très compromettant qui "annonce l'arrivée d'ingénieurs de Selex à Damas pour enseigner l'utilisation du réseau de communication et son emploi aussi sur les hélicoptères, en date de février 2012 quand le drame syrien est déjà une affaire mondiale".


WikiLeaks s'est déjà illustré ces deux dernières années par la publication de rapports confidentiels de l'armée américaine en Irak et en Afghanistan et de quelque 250.000 télégrammes diplomatiques américains, qui avaient provoqué le courroux de Washington.


Les derniers documents révélés par WikiLeaks "sont embarrassants pour la Syrie mais sont également embarrassants pour les opposants extérieurs à la Syrie", a estimé le fondateur du site, Julian Assange, dans une déclaration faite depuis l'ambassade de l'Equateur à Londres où il est réfugié depuis deux semaines.
Le "cyber-warrior" de l'information, sous le coup d'une extradition vers la Suède où il est recherché dans une affaire de viol et d'agression sexuelle présumés, se cache de crainte d'être extradé à terme vers les Etats-Unis qui pourraient le juger pour espionnage.


Pour sa nouvelle livraison de documents confidentiels, WikiLeaks a collaboré, comme à son habitude, avec plusieurs médias, notamment en France, en Espagne, en Italie, au Liban et en Allemagne.


Au Liban, le quotidien Al-Akhbar, considéré comme sympathisant du régime de Damas et de son allié libanais le Hezbollah, trie actuellement les courriels et vérifie leur véracité, a expliqué son rédacteur en chef, Ibrahim al-Amine.
"La Syrie traverse une période sensible et il est important de trier ce qui est vrai et ce qui est fabriqué", a-t-il dit, cité par le site internet du quotidien. "Une chose est claire", a-t-il toutefois souligné, "l'hypocrisie des politiques internationales est allée très loin en ce qui concerne la Syrie".


Le contenu des "dossiers sur la Syrie" est "une importante base de données", a estimé Sarah Harrison. "Cela prendra du temps avant que les histoires ne sortent", a-t-elle ajouté, refusant de dévoiler comment WikiLeaks avait obtenu ces documents.


La publication de ces courriels dont certains émanent selon WikiLeaks des ministères syrien des Affaires étrangères et des Affaires présidentielles, intervient à la veille d'une réunion internationale à Paris censée discuter du sort du président syrien Bachar el-Assad, mais boycottée par la Russie, alliée de Damas.

 

La Syrie est en proie depuis mars 2011 à une révolte populaire contre le régime de Bachar el-Assad qui s'est militarisée au fil des mois face à la répression menée par les troupes régulières. Plus de 16.500 personnes, en majorité des civils, ont été tuées en 15 mois, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

 

 

Pour mémoire :

 

The Guardian révèle le contenu de mails privés de Bachar et Asma el-Assad

WikiLeaks a commencé à dévoiler jeudi environ deux millions de mails sur la Syrie, mettant en cause notamment des entreprises occidentales qui ont collaboré, selon le site internet, avec Damas après le début de la répression.
 
Ces 2.484.899 mails écrits entre août 2006 et mars 2012, en arabe, en russe ou encore en anglais, proviennent "de personnalités politiques syriennes,...
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