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À La Une - Liban

Sit-in de Saïda : cheikh Assir campe sur ses positions, menace d'une escalade

Une source au sein du Hezbollah, accuse des services de renseignements arabes de soutenir le dignitaire sunnite afin de "susciter la discorde au Liban".

Le cheikh intégriste Ahmad el-Assir. Photo an-Nahar.

Le cheikh intégriste Ahmad el-Assir a affirmé dans un entretien publié dimanche qu'il ne suspendra pas le sit-in organisé à Saïda avant que ses "demandes ne soient exaucées". "Le sit-in sera suivi par d'autres mesures que je ne vais pas divulguer pour le moment", a-t-il déclaré dans son entretien avec le quotidien pan-arabe al-Charq al-Awsat.

 

Et d'ajouter : "Nous n'avons toujours pas vu des mesures tangibles qui pourraient aider à inclure les armes illégitimes dans la stratégie de défense nationale". Le cheikh a notamment affirmé qu'il n'a "aucun doute que le Hezbollah n'est pas content qu'un petit groupe de sunnites soient devenus la coqueluche du pays".

 

Dans le même temps, une source au sein du Hezbollah, citée dimanche par le quotidien an-Nahar a condamné l'"approche fondamentaliste" d'el-Assir. Cette source a également accusé des services de renseignements arabes de soutenir le dignitaire sunnite afin de "susciter la discorde au Liban".

 

Samedi, el-Assir a affirmé avoir été contacté par de nombreuses personnalités politiques, dont le ministre libanais de l’Intérieur Marwan Charbel, qui lui ont demandé de "rouvrir la route de Saïda". "Je n’ai pas été convaincu par leur demande", a répliqué le dignitaire sunnite qui, depuis mercredi soir, bloque avec ses partisans l’une des entrées de Saïda, au niveau de la mosquée Bahaeddine Hariri, dans un sit-in "ouvert et pacifique" contre les armes "illégales" du Hezbollah.

 

"La peur de l’hégémonie du Hezbollah hante les esprits des gens, a ajouté cheikh Assir dans un entretien accordé à la chaîne LBC. Pour éradiquer la peur, cette hégémonie doit disparaître". Il a également tenu à s’excuser auprès des habitants de Saïda et du Liban-Sud pour le blocage des routes, tout en rappelant que l’accès au sud du pays reste accessible via la route maritime.

 

Cheikh Assir a par ailleurs invité les responsables politiques à avoir une approche "équilibrée et courageuse" vis-à-vis de son mouvement qui, selon lui, reste ouvert à toutes les confessions. "Je parle au nom de tous les druzes, chrétiens, chiites et sunnites libres, a-t-il assuré. Chaque soldat ou policier sait que je me place dans l’œil du cyclone pour restaurer la dignité de ce pays".

 

Les propriétaires des magasins qui sont affectés par le sit-in à Saïda ont organisé samedi une contre-manifestation, a rapporté la radio Voix du Liban (VDL).

 

Les protestataires se sont approchés de la mosquée Bahaëddine Hariri où a lieu le sit-in du cheikh Assir, en présence d'un grand nombre d'agents des Forces de sécurité intérieure (FSI).

 

Les partisans du cheikh étaient sur leur garde et auraient averti les autres manifestants ainsi que les citoyens de ne pas s'approcher d'eux, selon la même source.

 

Vendredi, le ton est monté entre cheikh Assir et de nombreuses personnalités sunnites. "Nous respectons l’appel à un sit-in à Saïda, mais nous refusons que les routes soient bloquées", a déclaré l’ancien Premier ministre et actuel député de Saïda, Fouad Siniora, à l’issue d’une réunion de plusieurs personnalités de Saïda. "Bloquer des routes porte atteinte à la sécurité des citoyens et dépasse les formes acceptables de la liberté d’expression", a-t-il martelé.

 

Parallèlement, à Beyrouth, les partisans de Chaker el-Berjaoui, chef du Parti du courant arabe, sunnite proche du Hezbollah, se sont rassemblés sur la route de l'ambassade du Koweït, à Bir Hassan, à Beyrouth, en guise de protestation contre le discours de cheikh el-Assir.

Chaker el-Berjaoui a par la suite fixé un ultimatum de 48 heures aux partisans de cheikh al-Assir afin de lever leur campement à Saïda, menaçant, le cas échéant, de lancer un contre-mouvement. M. Berjaoui a par ailleurs invité le gouvernement à assumer ses responsabilités de protéger les citoyens, selon la LBC.

 

Dans ce contexte politico-sécuritaire très tendu, le mufti de la République libanaise cheikh Mohammed Kabbani a mis en garde contre l’éclatement d’un conflit confessionnel dans le pays. "Le feu de la discorde risque d’embraser tout le Liban, de la montagne au littoral, si les Libanais ne parviennent pas à s’entendre entre eux", a-t-il averti. "Nous devons rester vigilants et ne pas tomber dans le piège qui pourrait ramener le pays au temps de la guerre (civile) qui a duré plus de 15 ans", a ajouté le mufti. "L’insécurité rampante représente le plus grand danger actuel, un danger qui risque de détruire le Liban", a conclu le haut dignitaire sunnite.

 

Jeudi, cheikh Assir avait indiqué que son mouvement "se poursuivra pacifiquement jusqu’à la mort".

 

 

Le cheikh intégriste Ahmad el-Assir a affirmé dans un entretien publié dimanche qu'il ne suspendra pas le sit-in organisé à Saïda avant que ses "demandes ne soient exaucées". "Le sit-in sera suivi par d'autres mesures que je ne vais pas divulguer pour le moment", a-t-il déclaré dans son entretien avec le quotidien pan-arabe al-Charq al-Awsat.
 
Et d'ajouter : "Nous n'avons...

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