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À La Une - Sécurité

Liban : Assir veut poursuivre le sit-in à Saïda "jusqu'à la mort"

Les responsables politiques soulignent à l'unisson leur refus du chaos.

Cheikh Assir refuse de lever le sit-in à Saïda. Mahmoud Zayyat/AFP

L’imam de la mosquée de Bilal ben Rabah de Saïda, cheikh Ahmad al-Assir, dont les partisans observent un sit-in dans cette ville du Liban-sud pour protester contre la prolifération des armes non contrôlées par l’Etat, a affirmé jeudi qu’il ne mettra pas un terme à son mouvement.

 

"Je n’ai pas été convaincu. Cette manifestation ne provoque pas de tensions, mais les armes le font", a déclaré cheikh Assir à la presse après un entretien avec le mouhafez par intérim du Liban-sud Nicolas Daher, et le chef des Forces de sécurité intérieure (FSI) dans le sud, Tarek al-Abdallah.

 

Les deux responsables avaient été dépêchés par le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, afin de convaincre cheikh Assir de mettre fin au sit-in observé depuis mercredi à l’entrée est de Saïda.

L’imam a souligné que le sit-in était pacifique et l’a comparé aux manifestations de la place Tahrir en Egypte, qui ont précipité la chute du président Hosni Moubarak.

 

"Si nos demandes ne sont pas exaucées, nous aurons recours à l’escalade. Nous ne traitons pas avec des gens normaux, mais avec des gens qui se prennent pour des dieux", a néanmoins ajouté cheikh Assir, en allusion au Hezbollah.

 

"Je jure que nous ne rentrerons pas à la maison avant de savoir que la question des armes sera sérieusement traitée. La manifestation se poursuivra jusqu’à la mort. Nous ne pouvons pas vivre sans dignité et les armes de la résistance nous ont privé de toute dignité", a-t-il souligné.

 

Ces déclarations interviennent au lendemain d’un mercredi particulièrement riche en incidents sécuritaires divers, et ce alors même qu'il s'agissait du jour d'entrée en vigueur du "mois sécuritaire", visant à rétablir l'ordre à travers le Liban.

 

C'est dans ce contexte que le Conseil des ministres, réuni au palais présidentiel de Baabda, a convoqué mercredi les chefs des services de sécurité. Une réunion au cours de laquelle le président Michel Sleiman leur a signifié qu’il était "formellement interdit de bloquer la route de l’aéroport", prise pour cible quasi-quotidiennement depuis un mois par les manifestants.

 

Aujourd'hui, le chef de l’Etat a enfoncé le clou, appelant "les politiciens à n’assurer aucune couverture à ceux qui violent la loi".

 

Le Premier ministre, Nagib Mikati, a abondé dans le même sens, soulignant que "la patience du gouvernement a des limites et nous l’avons atteinte". "Nous avions adopté une attitude laxiste dans l’espoir d’un règlement pacifique", a-t-il reconnu.

 

Le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, qui avait souligné mercredi qu’aucun débordement ne serait toléré, a assuré jeudi que la situation sécuritaire au Liban s’améliorera à la faveur de son plan. "La sécurité sera restaurée cet été à la faveur des efforts déployés par les politiques et les responsables sécuritaires", a-t-il dit au magazine al-Ousbou al-Arabi. "Tout le monde est parvenu à la conclusion que couper les routes provoquait le chaos, surtout quand il s'agissait de la route de l’aéroport", a souligné le ministre.

 

Il a par ailleurs affirmé à la télévision LBC que le Hezbollah et le mouvement Amal ne soutenaient en aucun cas "ceux qui bloquent les routes ou qui violent la loi".

 

L’ancien Premier ministre, Saad Hariri, a également condamné les récents incidents, affirmant qu’ils portaient atteinte à l’autorité de l’Etat. "Ces incidents menacent la paix civile et la stabilité (…) certains les planifient et les orchestrent dans le but de répandre le chaos", a-t-il dit dans un communiqué publié par son bureau de presse.

 

L’imam de la mosquée de Bilal ben Rabah de Saïda, cheikh Ahmad al-Assir, dont les partisans observent un sit-in dans cette ville du Liban-sud pour protester contre la prolifération des armes non contrôlées par l’Etat, a affirmé jeudi qu’il ne mettra pas un terme à son mouvement.
 
"Je n’ai pas été convaincu. Cette manifestation ne provoque pas de tensions, mais les...

commentaires (3)

Alors espérons que ça se termine très vite!

Ali Farhat

18 h 53, le 28 juin 2012

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Commentaires (3)

  • Alors espérons que ça se termine très vite!

    Ali Farhat

    18 h 53, le 28 juin 2012

  • J'aurais jamais cru voir des gens attifés comme çà au Liban...d'un côté et de l'autre,il faut assaut de new look islamiste...franchement çà suffit comme çà...ce n'est pas dans nos traditions ni dans nos moeurs...

    GEDEON Christian

    17 h 52, le 28 juin 2012

  • Peut-on le blâmer ? Toute réaction attire une contre réaction. Si le Dialogue ne reprenne pas très vite et une Entente agréée par tous, je crains que d'autres Assir n'apparaissent sur la scène. L'Etat doit impérativement s'imposer à TOUS, sans exception aucune, et non recoudre des trous. 7ARAM IL BALAD YIA CHABAB ! WALLA 7ARAM !

    SAKR LEBNAN

    11 h 41, le 28 juin 2012

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