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À La Une - Crise

L'armée syrienne aurait abattu un avion d'attaque turc

Erdogan dit que Damas a présenté des excuses pour le crash; Annan estime que "l'Iran devrait faire partie de la solution" en Syrie.

Des enfants qui jouent au cerf-volant sur lequel est écrit "assez de tuerie". Muhammad Hamed/

L'état-major des armées turques a annoncé vendredi avoir perdu le contact radar avec un de ses appareils au-dessus de la Méditerranée orientale, dans un secteur proche de la Syrie.

 

"Le contact radar et radio avec un de nos appareils qui avait décollé à 10H30 (07H30GMT) de Malatya (est de la Turquie) a été coupé à 11H58 en mer au sud-ouest de la province de Hatay (sud)", riveraine de la Syrie, a affirmé l'état-major dans un communiqué diffusé sur son site internet.

"Les opérations de recherche et sauvetage ont immédiatement été lancées", a-t-il ajouté.

 

Interrogé par l'agence de presse Anatolie, le gouverneur de Malatya, Ulvi Saran, a indiqué que l'appareil en question était un avion d'attaque F-4, avec deux pilotes à son bord.

 

Selon CNN Turk, l'appareil s'est abîmé dans les eaux territoriales syriennes. La chaîne de télévision précise que les autorités turques ont demandé à Damas l'autorisation d'entamer des recherches.

 

Deux membres d'équipage se trouvaient à bord du F-4, précise l'Agence de presse anatolienne.

 

La chaîne de télévision libanaise pro-iranienne Al Maïadine, qui cite des sources turques, assure quant à elle qu'il a été abattu par la défense antiaérienne syrienne. "Des sources proches des services de sécurité syriens ont confirmé au correspondant d'al-Manar à Damas que les forces de défense syriennes avaient abattu un chasseur turc", a, de son côté, dit la chaîne du Hezbollah.

 

A Ankara, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a convoqué une réunion de crise avec le chef de l'état-major des armées et plusieurs ministres à Ankara, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

 

M. Erdogan a déclaré que la Syrie avait présenté des excuses à la Turquie après la disparition d'un de ses avions de chasse au large des côtes syriennes, confirmant implicitement que l'avion a été abattu par la Syrie, a rapporté le quotidien Habertürk. M. Erdogan a "affirmé que la Syrie avait fait part de sa grande tristesse et du fait qu'il s'agissait d'une erreur", a écrit l'éditorialiste de Habertürk Fatih après une discussion avec le Premier ministre.

 

Une manifestation anti-Assad à Deraa. Shaam News Network/Reuters

 

Parallèlement, sur le terrain, les troupes syriennes ont tiré vendredi sur les manifestants anti-régime à travers le pays, en tuant au moins neuf dans la région d'Alep, tandis que 26 partisans du président Bachar el-Assad ont péri dans une embuscade dans la province de cette ville du nord. "Voici les chabbihas du régime d'Assad", affirme une personne filmant une vidéo de la scène, en référence aux miliciens pro-régime accusés de semer la terreur dans le pays depuis la révolte.

 

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté, notamment dans la province rebelle d'Idleb (nord-ouest), pour réclamer une nouvelle fois la chute du régime qui poursuit sa guerre sans merci contre la contestation pacifique et les rebelles armés qu'il assimile à des "terroristes".

 

"Silence arabe et international en dépit des massacres et du massacre du peuple syrien", ont dénoncé des manifestants dans la province de Hassaka (nord-est).

 

Les violences ont fauché la vie à plus de 250 personnes ces deux derniers jours. Jeudi a été "la journée la plus sanglante depuis l'instauration du cessez-le-feu, et l'une des plus sanglantes depuis le début de la révolte" le 15 mars 2011, selon Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.

Et selon cette ONG, plus de 15.000 personnes, en majorité des civils, ont péri en plus de 15 mois de révolte dans le pays.

 

L'escalade, notamment à Homs, a fait échouer jeudi deux tentatives du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et du Croissant rouge syrien pour évacuer des blessés et des civils de cette troisième ville de Syrie de nouveau pilonnée et théâtre de combats entre soldats et rebelles. Le Croissant rouge est en revanche toujours sur place pour tenter d'entrer dans les quartiers sensibles.

Selon Abou Bilal, militant sur place, "70% de l'infrastructure de Homs a été détruite" et la ville est presque vidée de ses habitants.

Dans ce contexte, le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), a annoncé que plus de 1,5 million de personnes ont désormais besoin d'aide humanitaire en Syrie. "La situation humanitaire continue de se détériorer".

 

Une photo de l'avion de chasse syrien de type MiG-21 qui a atterri

jeudi en Jordanie. AmmonNews/Reuters

 

Face à une situation qui se dégrade au fil des jours, l'émissaire international Kofi Annan a indiqué vendredi que "l'Iran devrait faire partie de la solution" en Syrie, estimant que Téhéran doit pouvoir participer à une éventuelle prochaine réunion. Il a également appelé la communauté internationale à augmenter la pression sur les parties engagées dans le conflit. Au cours d'une conférence de presse à Genève, M. Annan a expliqué que les détails de la réunion n'étaient pas finalisés et qu'il n'était donc pas en mesure de dire si la conférence pourrait avoir lieu le 30 juin à Genève, comme l'ont évoqué la France et la Suisse.

 

Occidentaux et Russes sont à couteaux tirés sur le dossier syrien, les premiers réclamant un départ de M. Assad et des sanctions à l'ONU pour le forcer à appliquer le plan Annan et les deuxièmes, alliés du régime, rejettent toute ingérence étrangère dans ce pays.

Moscou, qui semble avoir pris ses distances ces dernières semaines avec Assad, a toutefois appelé Damas "à faire plus".

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a toutefois rappelé que la Russie n'a "pas l'intention de se justifier" face aux Etats-Unis sur ses livraisons d'armes à la Syrie.

 

Le président russe Vladimir Poutine se rend la semaine prochaine en Israël et en Jordanie pour défendre sa position sur les crises dans la région, essentiellement syrienne.

 

Après la première défection jeudi d'un pilote de chasse syrien qui a atterri aux commandes de son MiG-21 en Jordanie où il a obtenu l'asile politique, les Etats-Unis ont espéré de nouvelles désertions du genre, leur ambassadeur à Damas appelant les soldats à ne plus soutenir le régime Assad.

 

La France s'est félicitée de la défection, estimant qu'il a "fait le choix de la dignité et de la lutte pour la liberté face à la barbarie du régime syrien". "Cette défection de jeudi nous amène à appeler les membres de l'armée et des forces de sécurité syrienne à poursuivre ces désertions et à ne plus obéir aux ordres criminels du régime de Damas", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero.

 

Et le Royaume-Uni a refusé d'accorder un visa au président du Comité olympique syrien, le général Mowaffak Joumaa, qui ne pourra pas assister aux Jeux de Londres de juillet-août, selon la BBC, en raison de ses liens avec le régime de M. Assad.

 

L'état-major des armées turques a annoncé vendredi avoir perdu le contact radar avec un de ses appareils au-dessus de la Méditerranée orientale, dans un secteur proche de la Syrie.
 
"Le contact radar et radio avec un de nos appareils qui avait décollé à 10H30 (07H30GMT) de Malatya (est de la Turquie) a été coupé à 11H58 en mer au sud-ouest de la province de Hatay (sud)",...

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