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À La Une - Témoignages

L'image qu'ils garderont de Ghassan Tuéni

Ils ont connu Ghassan Tuéni à des époques différentes, dans des contextes différents. Ils se souviennent.

Ghassan Tuéni.

Michel Eddé, PDG de L’Orient-Le Jour

 

"C’est un homme qui a beaucoup souffert, il a perdu toute sa famille. Ce que je retiens de lui, entre autres, c’est son attachement au Christ. C’est ça qui lui a permis de tenir le coup.

Ghassan était aussi un homme très pudique".

 

 

Issa Goraieb, éditorialiste de L’Orient-Le Jour

 

"Les voyages, l’aventure ? Détrompez-vous mon jeune ami, c’est dans une vie monacale que vous êtes en train d’entrer !". C’est ce que Ghassan Tuéni m’avait dit en m’engageant, en mai 1965, au quotidien Le Jour.

 

 

Nagib Aoun, rédacteur en chef de L’Orient-Le Jour

 

"J'ai fait mes premiers pas dans le journal sous sa direction. Je me souviens d’un homme plein d’affection et d’autorité. Il m’a appris le sens de la liberté d’expression et de la nécessité d’une justice pleine. Tout au long de mon parcours, il n’a cessé de m’encourager. Et dans les moments durs, il était toujours disponible".

 

 

Najla Chéhab, secrétaire de Ghassan Tuéni

 

"Ghassan Tuéni, c'est une leçon de vie. Un homme humble dans sa grandeur".

 

 

Alexandre Najjar, avocat et écrivain

 

"La première image qui me vient à l'esprit est celle d'un homme à la vaste culture en conversation avec les écrivains français invités au Salon du Livre de Beyrouth. Son érudition les éblouissait; la qualité des ouvrages qu'il publiait ou éditait les impressionnait toujours. La seconde image, plus douloureuse, est celle de cet homme accablé mais digne face aux coups du sort, lors des funérailles de son fils Gebran…

Ghassan Tuéni était la conscience du Liban. C'est sans doute, avec Charles Hélou et Said Akl, l'intellectuel libanais qui m'a le plus marqué".

 

 

Gisèle Khoury, journaliste et épouse de Samir Kassir

 

"J’ai cette image de lui et Samir (Kassir), dans le bureau de Ghassan, au Nahar. Chaque soir, ils prenaient un verre de Cognac et discutaient de la marche du monde.

J’ai l’image, aussi, du visage de Ghassan, à l’aéroport de Beyrouth, alors que je revenais des Etats-unis où je me trouvais quand Samir a été tué.

Et j’ai l’image du visage de Ghassan, trois mois plus tard, quand lui débarquait à l’aéroport de Beyrouth, alors que Gebran venait de se faire tuer".

 

 

Haykal Imad, employé au Nahar

 

"C'est un homme historique. Un homme qui accordait plus de respect à un employé (au sein de l'entreprise) qu'à un chef d'Etat.

Quand ma mère est décédée, il m'a appelé plusieurs fois par jour de Paris pour voir si j'avais besoin de quelque chose... C'est l'homme le plus grand de l'Histoire."

 

 

Farès Souhaid, ancien député

 

"Ghassan Tuéni, c'est la liberté..."

 

 

Ali Fayad, député, membre  du bloc parlementaire du Hezbollah

 

"Ghassan Tuéni était un homme d'une grande valeur morale. Un homme qui se caractérisait par une approche humaine de la politique."

 

Pierre Haski, Président de Rue89.com

 

"On croise parfois (rarement) dans sa vie quelqu'un dont on peut dire "voilà un grand Monsieur". Ghassan Tueni appartenait à cette catégorie. J'avais été invité dans sa grande demeure dans les années 90, alors que je me trouvais à Beyrouth à l'occasion d'une visite du président Jacques Chirac que je suivais pour le quotidien Libération. Il était fatigué mais accueillant et attentif à ses hôtes, et on sentait à ses paroles qu'elles s'appuyaient sur le poids des ans, de l'expérience, du vécu trop souvent tragique, des responsabilités... J'ai mieux connu son fils Gebran, plus proche de moi par son age, et que je croisais dans des endroits improbables comme le Forum de Davos, en Suisse, ou par hasard dans des cafés parisiens. Et à travers la disparition du père, je pense aussi au fils et à cette histoire libanaise, surtout au moment où le voisin syrien vit ces heures terribles.

 

J'ai été particulièrement impressionné par l'attitude de Ghassan Tueni après l'assassinat de son fils Gebran, exprimée dans son livre +Enterrer la haine et la vengeance+ (ed. Albin Michel, 2009). Je retiens cette phrase : +Si je peux comprendre l’idée de vengeance, intellectuellement, connaissant la nature humaine, je ne l’ai jamais comprise avec mon coeur. J’aurais été en droit de comprendre la vengeance, ayant vécu plus de drames que la moyenne au cours de mon existence. Cependant, même le jour de l’assassinat de Gebran, l’idée de vengeance m’est apparue comme une impasse+. Voilà une phrase digne d'un +Grand Monsieur+ ".

 

  

Mohammad Baalbaki, président de l'Ordre de la Presse

 

"Il était mon étudiant en 1941 à l'Université américaine de Beyrouth. En fait, j'ai eu la chance d'avoir été son professeur. C'était un jeune homme d'une intelligence supérieure et d'une politesse sans égal. Dès le début, je lui ai prédit un avenir brillant..."

 

 

Abdallah el-Cheikh, employé au Nahar

 

"Ghassan Tuéni est mon père. Je le connais depuis 50 ans, j'avais alors 17 ans quand je suis entré au Nahar. J'ai vécu avec lui plus qu'avec mon vrai père. Les souvenirs se bousculent dans ma tête. Je me rappelle surtout quand il me chargeait de raconter une histoire à Gebran, son fils, l'enfant de 6 ans, pour qu'il puisse dormir..."

 

 

 

 

 

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Michel Eddé, PDG de L’Orient-Le Jour
 
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Ghassan était aussi un homme très pudique".
 
 
Issa Goraieb, éditorialiste de L’Orient-Le Jour
 
"Les voyages, l’aventure ? Détrompez-vous...

commentaires (2)

Je retiendrai de lui, en plus de sa Classe, de son intelligence et de sa culture, son grand Coeur, sa gentillesse à l'égard des plus humbles. Dommage qu'il n'ait pu être Président du Liban... «La guerre des autres» n'aurait pu avoir lieu et la situation du Moyen-Orient ne serait peut-être pas aussi dramatique si les politiciens l'avaient ECOUTE. Hélas, des êtres de sa dimension et de son intégrité ne sont peut-être pas encore nés... Il faut relire «Enterrer la haine et la vengeance» pour que «l'esprit de convivence» naisse un jour au Pays des Cèdres qu'il aimait tant. En plus du Christ, c'est Marie (et surtout Marie-Madeleine, plus accessible), qui le consolait de tant de drames inhumains.

Favre Gilberte

08 h 39, le 08 juin 2012

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Commentaires (2)

  • Je retiendrai de lui, en plus de sa Classe, de son intelligence et de sa culture, son grand Coeur, sa gentillesse à l'égard des plus humbles. Dommage qu'il n'ait pu être Président du Liban... «La guerre des autres» n'aurait pu avoir lieu et la situation du Moyen-Orient ne serait peut-être pas aussi dramatique si les politiciens l'avaient ECOUTE. Hélas, des êtres de sa dimension et de son intégrité ne sont peut-être pas encore nés... Il faut relire «Enterrer la haine et la vengeance» pour que «l'esprit de convivence» naisse un jour au Pays des Cèdres qu'il aimait tant. En plus du Christ, c'est Marie (et surtout Marie-Madeleine, plus accessible), qui le consolait de tant de drames inhumains.

    Favre Gilberte

    08 h 39, le 08 juin 2012

  • Les chrétiens doivent tenir leur rang. Ils doivent avant tout renoncer à ce complexe de persécution qui est le propre des minorités ne cessait de redire et redire Ghassan Tuéni . Le danger pour les chrétiens du Liban est de considérer que la fin de leurs privilèges signifie la fin de leurs droits et de leurs obligations. Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    08 h 34, le 08 juin 2012

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