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Culture - Spectacle

Un air de Gershwin souffle sur le (festival du) Printemps de Beyrouth

Coup d’envoi allègre et dynamique du 4e festival du Printemps de Beyrouth avec « Lalala Gershwin ». Une pétillante fantaisie chorégraphique inspirée de l’univers de George Gershwin, tout droit venue du Théâtre national de Chaillot.

Mélange de danses en direct et de projection d’images géantes sur fond de scène.

Conçu par le couple de chorégraphes français Dominique Hervieu et José Montalvo (à la tête du Théâtre de Chaillot jusqu’en 2011), ce Lalala Gershwin vaut bien son... « Lalala ». On en sort joyeusement revigoré, les rythmes pleins la tête, des fourmillements dans les jambes, oublieux, le temps d’un soir, du marasme dans lequel on baigne.
C’est que ce spectacle, créé en 2010 à Paris par ce duo d’inconditionnels de Gershwin, est réellement jubilatoire ! Cinquante minutes de pur bonheur visuel et auditif. Une œuvre adressée, au départ, au public jeune – en tant que version raccourcie du fameux Good Morning Mr Gershwin, grand succès d’Herview-Montalvo –, mais qui réussit à captiver tous les âges.

Hip-hop sur jazz et ragtime
Car Lalala Gershwin, c’est une scène – en l’occurrence, celle du théâtre al-Madina – balayée par une énergie, une vitalité et un souffle de liberté incroyables. Liberté des corps des danseurs qui, sur les musiques de Gershwin – ses standards jazz et ragtime des années 30 –, mixent, dans une parfaite harmonie, danses contemporaines, urbaines et africaines.


Mais aussi, liberté du langage de ces talentueux chorégraphes qui, outre le mélange des genres auquel ils se livrent (hip-hop, danse moderne et afro sur jazz, ragtime et envolées lyriques tirées de Porgy and Bess, l’opéra de Gershwin), s’amusent à dédoubler les performances des danseurs au moyen d’une projection d’images géantes sur fond de scène. Des images vidéo superbement filmées qui reprennent, façon ballet aquatique, les mouvements exécutés en direct.
Et des séquences variées qui font de ce spectacle un patchwork de styles, de techniques et de talents artistiques déployés avec un remarquable sens de la synchronisation. Cela va des époustouflantes contorsions acrobatiques au sol des hip-hopeurs au virtuose numéro d’un danseur de claquettes, en passant par les poétiques ondulations en ombres chinoises d’une sculpturale et étonnamment gracieuse « beauté botérienne », la fluidité des mouvements et performances de groupe ou encore par les sketches humoristiques, genre prestidigitation et gargarismes de certains interprètes...


Un spectacle qui, par son mélange des genres, rend hommage au grand compositeur américain des années 30. Gershwin, dont les standards jazz empruntent leurs sonorités aux influences mêlées des musiques savantes et populaires, des rythmes africains et des harmonies klezmer... Mais aussi une œuvre chorégraphique qui, à travers quelques-unes des plages musicales du fameux Porgy and Bess, dont le célébrissime Summertime, évoque les États-Unis au début du XXe siècle : New York et Broadway entre jazz et ragtime, mais aussi la ségrégation des Noirs et leurs difficiles conditions de vie dans les ghettos urbains.


Une période douloureuse de l’histoire afro-américaine rappelée dans un intermède émouvant en deuxième partie, où l’expression des corps est soutenue par les mélopées entonnées en chœur par les danseurs et danseuses ainsi que par un défilé d’images d’archives fortes. Mais l’on revient vite, dans la foulée des amours de « Porgy et Bess », aux cadences jazzy nées des fertiles alchimies de Gershwin qui, alliées à la fantaisie métissée de la chorégraphie, enrobent d’un souffle trépidant et plein de peps l’ensemble de ce spectacle. Et en font, tout simplement, un moment jubilatoire !

Conçu par le couple de chorégraphes français Dominique Hervieu et José Montalvo (à la tête du Théâtre de Chaillot jusqu’en 2011), ce Lalala Gershwin vaut bien son... « Lalala ». On en sort joyeusement revigoré, les rythmes pleins la tête, des fourmillements dans les jambes, oublieux, le temps d’un soir, du marasme dans lequel on baigne. C’est que ce spectacle,...

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