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Liban - Sécurité

Cri d’alarme des milieux politiques face à la dégradation rampante à Tripoli

Les développements dramatiques dans la ville de Tripoli ont suscité une série de réactions alarmantes dont certaines ont mis en garde contre la propagation du chaos à l’ensemble du pays.

S’exprimant sur les derniers accrochages qui ont fait une dizaine de morts à Tripoli, durant le week-end, le ministre de la Défense, Fayez Ghosn, a estimé que la situation sur le terrain « est désormais hors de contrôle et nécessite de redoubler d’efforts pour un retour à la normale ». « C’est ce qu’a fait d’ailleurs le Premier ministre qui a été sur place, déployant des efforts exceptionnels pour trouver une solution », a-t-il dit.


Le député Robert Fadel a révélé que lors de la réunion qui s’est déroulée samedi au domicile du chef du gouvernement, il a été convenu de lever la couverture politique sur toutes les personnes armées. « Je n’ai pas peur d’une guerre civile mais je crains que la rue n’échappe désormais aux leaders politiques », a-t-il dit.


Le ministre des Finances, Mohammad Safadi, a affirmé pour sa part que l’armement à Tripoli « parvient à tous les protagonistes ». Selon lui, si « l’État perd son prestige à Tripoli, il le perdra dans toutes les régions ». M. Safadi a soutenu que l’aide à apporter aux réfugiés syriens « est un devoir humanitaire ». Par contre, la contrebande des armes ne devrait pas avoir lieu à partir du Nord qui ne doit absolument pas se transformer en une zone servant de prolongement à la crise syrienne, a-t-il dit.


Le chef du mouvement al-Ihtidal, l’ancien député Misbah el-Ahdab, a mis en garde contre ceux qui tentent de décrire la situation à Tripoli comme étant un problème entre sunnites et alaouites, à l’instar de ce qui se passe en Syrie. D’après lui, le vrai problème réside dans le fait que l’armée n’a pas été mandatée pour remplir sa mission comme il se doit, alors que pour l’instant, son action se résume à séparer les deux camps belligérants. L’ancien député a fait part de son pessimisme et a mis en garde contre une nouvelle escalade si une solution en profondeur n’est pas adoptée.
Pour le courant du Futur, c’est le régime syrien qui serait derrière la dégradation de la situation à Tripoli. S’exprimant au nom du Futur, l’ancien député Moustapha Allouche a estimé que la reprise des combats entre Bab el-Tebbaneh et Jabal Mohsen est le fruit d’une décision prise au niveau des services de renseignements syriens. Ils sont aidés en cela par des parties locales, a-t-il assuré.


M. Allouche a déploré le fait que « la situation à Tripoli dépend étroitement de la situation du régime syrien. Il en sera ainsi jusqu’à ce qu’il soit décapité », a-t-il dit, précisant que l’autre solution serait de « retirer toutes les armes illégales de la capitale du Nord ». D’après son analyse, le régime syrien chercherait à prouver « sa capacité à semer le chaos à n’importe quel moment, comme l’avait laissé entendre le président Bachar el-Assad lorsqu’il avait affirmé qu’il pouvait enflammer la région de l’Afghanistan jusqu’aux côtes méditerranéennes ».


Dans un entretien à la NTV, le député du bloc du Changement et de la Réforme, Alain Aoun, a partiellement rejoint M. Allouche dans son analyse pour dire qu’il y existe une cinquième colonne qui œuvre à Tripoli que « les forces de l’ordre sont appelées à dévoiler ». À l’instar de Misbah el-Ahdab, il a estimé que l’armée joue un rôle semblable à la Finul en se tenant entre les deux parties rivales, « ce qui est inacceptable et ne constitue pas une solution. De cette manière, l’armée ne pourra pas retirer les armes des mains des citoyens ».


Le député du bloc du Futur, Nidal Tohmé, a indiqué de son côté que l’État semble incapable de répondre à la question de savoir qui est derrière la reprise des accrochages à Tripoli, accusant les responsables politiques de « poursuivre une politique sécuritaire de gré à gré ». Et de se demander « qui sont donc les politiciens auquels l’État a demandé d’intervenir auprès des milices armées ? N’est-ce pas une manière explicite d’accuser certains hommes politiques d’être responsables de l’exacerbation de la tension à Tripoli »?

S’exprimant sur les derniers accrochages qui ont fait une dizaine de morts à Tripoli, durant le week-end, le ministre de la Défense, Fayez Ghosn, a estimé que la situation sur le terrain « est désormais hors de contrôle et nécessite de redoubler d’efforts pour un retour à la normale ». « C’est ce qu’a fait d’ailleurs le Premier ministre qui a été sur place, déployant des...

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