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Cinema- - Rencontre

Ahmad Ghossein et son monde en cassettes

Meilleur réalisateur au Beyrouth Film Festival en 2004 pour « Operation N », Ahmad Ghossein est subventionné par la Sharja Art Foundation pour son film « My Father is still a communist » qui est projeté actuellement au Métropolis Empire Sofil.

Ahmad Ghossein

Propos recueillis par Carine Khalaf

Q. Parlez-nous de vous, Ahmad Ghossein.
R. J’ai étudié le théâtre à l’Université libanaise. Il m’était demandé de présenter comme projet de diplôme, un court-métrage. Ce premier film a connu beaucoup de succès par la suite. C’est pourquoi j’ai décidé de continuer dans cette voie. J’ai travaillé également dans le théâtre pendant plusieurs années, mais depuis 2006, j’ai dû arrêter pour me consacrer uniquement au cinéma et à l’art visuel.

Pourquoi le choix du titre : « My Father is still a communist » ?
Le film comprend deux titres en un : My Father is still a communist an intimate secret to be published. À la base, le choix du titre était réservé à une autre histoire. Je l’ai gardé tout en changeant l’histoire qui s’adressait à la fois à mon père et à ma mère. Enfant et en l’absence de mon père, j’imaginais tout le temps mon papa comme un héros qui combattait pour son propre parti. D’où le choix du premier titre « My father is a communist ».

En évoquant l’absence de votre père, parlez-vous également de l’histoire du Liban ?
Le film se concentre sur une seule génération qui s’étale des années 70 aux années 90. Une période où les hommes émigraient pour aller travailler ailleurs tandis que les femmes prenaient soin des enfants. Une histoire qui touche presque la moitié des Libanais. Et c’est à travers cette relation qui change en fonction du son que je retrace les changements économiques et politiques du pays. L’emploi de l’enregistreur dans le film est un moyen d’exprimer les changements qui ont eu lieu au Liban durant cette période. Parler du passé est comme un avertissement pour mettre de l’ordre dans notre futur.

Quel est le rôle du son dans votre film ?
Dans le film, le son et l’image travaillent indépendamment l’un de l’autre. Le son est très réel, présent et puissant, alors que l’image vient casser la dramatisation du son. Les images sont très intimistes, mais leur visuel donne une ampleur au film différente de celle du son.

Était-il difficile pour vous de rassembler toutes ces anciennes cassettes audio ?
Ce n’était pas du tout évident de ramener tout le passé familial au présent. Ces cassettes n’ont pas été écoutées par ma mère ni par qui que ce soit depuis plus de 20 ans. Pénétrer leur vie privée et travailler sur ces cassettes ont ramené à eux beaucoup de souvenirs.

En voulez-vous à votre père d’avoir été absent ?
Non pas du tout. Mon but n’était pas de le juger ou de faire un règlement de comptes. Je savais qu’il agissait ainsi pour nous faire vivre. Réaliser ce film était un exutoire pour moi. J’avais besoin d’exprimer l’absence de mon père.

Qu’est-ce que le projet « Crossroads » ? Comment y intervenez-vous ?
L’association Afac qui a financé mon prochain projet Upside Down  organise un workshop qui aura lieu à partir du 4 juin en présence de grands cinéastes libanais et arabes, tels que Ghassan Salhab et Ali Essafi, lesquels feront un suivi permanent pour les projets à venir des jeunes réalisateurs. Un atelier très intéressant qui permettra de conjuguer différents points de vue afin de réaliser un film.
Propos recueillis par Carine Khalaf Q. Parlez-nous de vous, Ahmad Ghossein. R. J’ai étudié le théâtre à l’Université libanaise. Il m’était demandé de présenter comme projet de diplôme, un court-métrage. Ce premier film a connu beaucoup de succès par la suite. C’est pourquoi j’ai décidé de continuer dans cette voie. J’ai travaillé également dans le théâtre pendant...

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