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Culture - Installation

Les miroirs voilés d’Anwar Azzi

Après Paris et Berlin, l’artiste Anwar Azzi retourne au Liban pour présenter son travail photographique et visuel à la Smo Gallery*, baptisé « Clouded Mirrors ». Un parcours initiatique qu’il partage avec le regard des autres.

L’homme dans sa quête labyrinthique intérieure.

Sans aucune retouche ni mise en scène et avec les hasards de la photo argentique, Anwar Azzi entreprend une démarche photographique incitant à une réflexion sur le monde extérieur, ainsi que sur notre monde intérieur souvent brouillé.
Conçu en 2009, le premier volet de cette trilogie a été exposé à la galerie Couteron en octobre 2010, et à la galerie Ben Simon pour laquelle Azzi a préparé le prochain travail « Trans ». Une partie de l’exposition actuellement à Beyrouth a été également présentée à Berlin et à Milan.
Établi à Paris depuis quelques années, Anwar Azzi fait ses premiers pas dans le journalisme (à L’Orient-Le Jour, plus précisément) avant d’abandonner le verbe pour l’image et le son. Photographie, arts visuels et sonores seront à son programme pour mieux se consacrer à la photo et réaliser cette installation.

Chute et élévation
Un travail semblable à des fenêtres s’ouvrant sur un monde réel et onirique. Les instantanés, tirés uniquement en cinq exemplaires, sont pris sous différents angles. Les clichés clairs sur du papier brillant, et les sombres sur papier satinés, sont tous contrecollés sur alu avec un plexiglas antireflet. Ils s’emboîtent dans un cadre métallique en suspension. Comme en lévitation. « Je recherche les matières premières comme le bois et le métal. Et si les photos sont surélevées, c’est pour que le regard se fixe vers le haut, dit Azzi. J’ai voulu, par ce travail de composition, traduire la dualité de l’homme : entre légèreté et pesanteur, terrestre et spirituel, sombre et lumineux. »
Aucun repère de lieu ou de temps dans cet espace créé à l’instant même par le photographe. Les personnages captés sont des silhouettes fantomatiques, comme si le présent se mêlait au passé et l’être au néant. Labyrinthe de l’esprit reproduit par le seul effet de ces photos, auquel vient s’ajouter une scénographie subtile. En entrant dans la galerie, le regard doit suivre un chemin de piste qui l’aidera à effectuer la même démarche que l’artiste.
Flous et brouillés aux couleurs « aqueuses », ces clichés, portant en eux des méandres brumeux, semblent s’animer. Ils évoquent les principales étapes de la vie de l’homme : regard sur soi, quête, mise en abîme et élévation.
Cette recherche picturale et spirituelle que l’artiste qualifie de moins contemporaine et plus authentique, comme proche des débuts de la photographie, témoigne de la personnalité de l’artiste. Rêveur et contemplatif, il n’aime pas se conformer à certains codes ni être contraint par une mode ou un mouvement. « Je pose un regard intérieur sur l’être en créant un univers imaginaire et poétique », conclut-il.

* Smo Gallery (Dagher b ldg,77 rue du Sénégal, la Quarantaine), jusqu’au 9 juin. Du lundi au vendredi de 10h à 18h et les samedis de 14h à 18h. Tél : 01-572202.
Sans aucune retouche ni mise en scène et avec les hasards de la photo argentique, Anwar Azzi entreprend une démarche photographique incitant à une réflexion sur le monde extérieur, ainsi que sur notre monde intérieur souvent brouillé. Conçu en 2009, le premier volet de cette trilogie a été exposé à la galerie Couteron en octobre 2010, et à la galerie Ben Simon pour...

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