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À La Une - Exposition

Martha Hraoui sur le chemin de l’art spirituel...

Elle revient régulièrement au pays exposer ses œuvres, Martha Hraoui. Une constance, une fidélité à ses racines, dont l’artiste peintre fait preuve aussi dans son travail qui suit une certaine continuité dans les thèmes, les couleurs et les atmosphères...

L’artiste devant l’une de ses toiles accrochées à la galerie Matossian de la Haigazian University.

Zéna ZALZAL

À la galerie Matossian de la Haigazian University, où elle présente, jusqu’au 31 mai, ses dernières toiles regroupées sous l’intitulé «Sur le chemin...», Martha Hraoui a aussi placardé sur un petit tableau d’affichage une série de photos la montrant en tenue de baroudeuse, chapeau et sac à dos, sur des chemins, des sentiers et au milieu de paysages d’une lumineuse sérénité.
Ces images ne sont pas là pour épater la galerie. À travers elles, l’artiste veut tout simplement montrer les sites et l’atmosphère qui ont été à la genèse d’un travail qu’elle a entamé depuis quelques années déjà. Et sur le thème duquel elle revient, encore et toujours, dans un désir d’exprimer l’inépuisable apport spirituel qu’il a introduit dans sa vie. Un travail qui prend sa source dans un pèlerinage entamé en 2005 sur le chemin de Compostelle et réitéré, à plusieurs reprises, au cours des années suivantes. «Compostelle n’est pas une expérience anodine. Du moins, cela ne l’a pas été pour moi», affirme-t-elle. Poursuivant: «Ce parcours à pied à travers la France et l’Espagne n’est pas une simple balade dans la nature. Il mobilise les ressources physiques et mentales de celui qui l’entreprend et représente un défi qui brise et vide le pèlerin pour mieux le reconstruire de fond en comble. On en sort avec une sérénité nouvelle, un sens développé du partage et un certain détachement envers tout ce qui est purement matériel.»
Une expérience qui ne pouvait donc que marquer une artiste comme Martha Haroui qui, au jeu des modes et des apparences, a toujours privilégié dans son art l’émotion et la sensibilité.
À ses débuts déjà, cette native de la Békaa avait fait de la représentation des maisons et des paysages traditionnels son leitmotiv pictural, avec une sorte d’intuition ou de prémonition du saccage architectural et patrimonial à venir.
Installée à Paris depuis la guerre, elle n’avait de cesse qu’elle ne peigne, dans des couleurs terre, ocre et rosées, ces vieilles pierres et ces champs nimbés de lumière chers à son cœur.
Des références au terroir qui continueront à ponctuer ses paysages – genre qu’elle maîtrise le mieux – devenus, au fil des ans, plus énigmatiques, méditatifs et abstraits. Comme si, inconsciemment, l’appel du chemin se profilait déjà...
Dans la quarantaine d’huiles, de sanguines et de pastels, de formats variés, reproduisant les vues extérieures et les paysages intérieurs qui parsèment ce chemin de Compostelle, on retrouve ce fondu de couleurs et ce rendu d’ambiance et d’atmosphère qui constituent la patte distinctive de Martha Hraoui. Laquelle a choisi, par ailleurs, de travailler la difficile technique du marouflage sur toile et papier, «en référence à l’effort du corps, à sa souffrance parfois, le long du chemin», indique-t-elle dans sa note d’intention. Sans compter que dans cette série exclusivement dédiée à Compostelle, sa palette d’ocre immédiatement identifiable s’est mâtinée de tonalités mauve et violette, couleurs spirituelles par excellence!

* Kantari, rue du Mexique. Horaires d’ouverture : tous les jours de 10h à 19h. Tél.
01-353010/1/2.
Zéna ZALZALÀ la galerie Matossian de la Haigazian University, où elle présente, jusqu’au 31 mai, ses dernières toiles regroupées sous l’intitulé «Sur le chemin...», Martha Hraoui a aussi placardé sur un petit tableau d’affichage une série de photos la montrant en tenue de baroudeuse, chapeau et sac à dos, sur des chemins, des sentiers et au milieu de paysages d’une lumineuse...

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