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Lifestyle - Festival de Cannes

La chair demande surtout de l’amour au « Paradis » d’Ulrich Seidl

Des femmes quinquagénaires de bon poids viennent trousser la chair fraîche des beach boys africains.

L’équipe du film « Paradies : Liebe » sur le tapis rouge hier à Cannes. Valery Hache/AFP

La chair est triste et le Rubens affligé au Paradis kényan de l’Autrichien Ulrich Seidl, en compétition hier pour la Palme d’or avec des corps à louer qui pleurent leur solitude.
Plutôt qu’une parabole de l’exploitation de l’homme par l’homme, des Noirs par les Blancs et du Sud par le Nord, via le tourisme sexuel sur les plages de Mombasa, ce premier volet d’une trilogie à venir s’intitule justement Amour – car c’est bien de ce manque qu’il s’agit en pointillé derrière le sexe tarifé qui ne dit pas son nom. On ne parle d’ailleurs pas d’argent le premier soir. Chez Seidl, ce sont les femmes quinquagénaires de bon poids qui viennent trousser la chair fraîche des beach boys africains : des « Sugar Mamas » vanille-fraise en bikini sous le soleil brûlant, qui, au prétexte de caresses, cherchent d’abord la douceur et l’affection que leur monde leur refuse à domicile. « Regarde-moi dans les yeux », supplie Teresa face à son jeune amant en lui expliquant comment la toucher : « Ne pince pas. Il faut de la tendresse. »
« J’ai essayé de montrer la réalité la plus honnête possible : des femmes d’un certain âge qui essaient d’échapper à la solitude. Et qui demandent de la tendresse au-delà du rapport sexuel, a justifié Ulrich Seidl en conférence de presse. Alors oui, ici des femmes riches s’offrent un voyage pour aller exploiter de jeunes Africains. Mais la relation homme-femme est toujours problématique dans la vie, qu’elle soit sexuelle ou affective, qui qu’on soit on trouve l’amour et on le perd. »
Le réalisateur viennois, qui les a cherchées pendant plus d’un an, a pu compter sur un volant de comédiennes admirables, castées en maillot de bain et sans fard, déshabillées pour lui face à la caméra.
Margarethe Tiesel, dans le rôle principal de Teresa – chaleureusement applaudie pour sa performance –, a convenu hier que jouer nue, chair blanche contre peau noire devant l’objectif, avait constitué une réelle épreuve. « Ça exige un certain dépassement de soi, de sortir de sa zone de confort », a-t-elle souri.
Pour elle, ces femmes blanches se mettent même en danger en venant chercher chez leurs jeunes amants autre chose que du sexe : « Le risque est fort de repartir déçue. » « Sugar Mama » régulière et enthousiaste dans le film, l’actrice Inge Maux a rencontré « une veuve qui s’est offert un voyage au Kenya pour se consoler » après la mort de son mari, a-t-elle raconté : « J’ai compris que pour elle, ce qui se passait (pendant ces vacances) au Kenya, c’était un cadeau. » Son personnage a offert une moto à son amant régulier. Dans la réalité, assure-t-elle, « certaines offrent une, voire deux maisons à leur beach boy. Elles paient pour l’éducation des enfants... Ensuite, elles repartent et se retrouvent de nouveau seules » chez elles.
Coscénariste du film avec Seidl, Veronika Franz s’est rendue plusieurs fois sur place en Afrique et a entremêlé plusieurs de ces histoires pour construire ses personnages – aux acteurs ensuite d’improviser sur le tournage, sans scénario ni dialogue, selon la « méthode Seidl ».
Seul représentant du casting kényan à Cannes, l’acteur Peter Kazungu – arrivé juste à temps à Cannes, sans avoir vu le film monté – a d’ailleurs jugé que « c’est bien plus dégoûtant quand il s’agit de vieux Blancs qui vont d’une jeune fille kényane à l’autre ».
            (Source : AFP)
La chair est triste et le Rubens affligé au Paradis kényan de l’Autrichien Ulrich Seidl, en compétition hier pour la Palme d’or avec des corps à louer qui pleurent leur solitude.Plutôt qu’une parabole de l’exploitation de l’homme par l’homme, des Noirs par les Blancs et du Sud par le Nord, via le tourisme sexuel sur les plages de Mombasa, ce premier volet d’une...

commentaires (6)

Bizarre ! Vous avez dit Bizarre ? Allez savoir.

Antoine-Serge KARAMAOUN

13 h 45, le 19 mai 2012

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Commentaires (6)

  • Bizarre ! Vous avez dit Bizarre ? Allez savoir.

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    13 h 45, le 19 mai 2012

  • Marvellous André, star parmi les stars, quelle chance que tu as d'y être, allez à ton retour fait signe ,il y a comme une fête à célébrer, une autre ICI à Paris, toi même tu sais mon ami.

    Jaber Kamel

    13 h 34, le 19 mai 2012

  • - - Le festival de Cannes parlons en .. À Cannes ou je me trouve en cette belle journée ensoleillée , j'ai fait une escale au Stand Liban pour rencontrer notre excellent et infatigable ministre de la culture , monsieur Gaby Layoun et son merveilleux adjoint monsieur Habis , tous deux très occupés et très entourés par la presse internationale de toutes les couleurs , donnant interview sur interview vantant les mérites de ce merveilleus peuple et sa culture et ce très beau pays qui est le n^otre avec sa glorieuse histoire et splendide héritage . J'ai eu aussi le très grand plaisir et privilège rencontrer et de m'entretenir avec le magnifique infatigable et dynamique député Simon Abi-Ramia , sur l'inquietante situation du pays et plus particulièrement celle du nord et de sa capitale ..PS : Le drapeau du Liban flottait par magie exceptionnellement fièrement et différemment des autres .. Allez savoir pourquoi !

    JABBOUR André

    13 h 15, le 19 mai 2012

  • On dirait les mariages de "Plaisir !?!" chez certains moyens-orientaux !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    09 h 21, le 19 mai 2012

  • Ce phénomène existe aussi en Afrique de l'ouest, Gambie, Sénégal, des femmes en quête d'amour semblant ou vrai, tombent sur des jeunes désoeuvrés en quête de visa pour l'Europe, tout un folklore avec des mariages à la Coluche et Le Luron, ou ceux d'Eddy Barclay, tout le monde fait semblant pour un intérêt certain, pathétique , pitoyable d'une société européenne à la recherche d'émotion perdue, où les rapports de couple se posent en question d'adopter ou pas, quand il s'agit d'homosexuel(l)es.

    Jaber Kamel

    07 h 57, le 19 mai 2012

  • C'est certainement très triste...mais c'est fait librement...à quand un film à Cannes sur l'exploitation sexuelle des enfants et des jeunes mineurs dans des destinations bien connues....les ballets bleus et les ballets roses?!Sujet autrement plus difficile....et dangereux.

    GEDEON Christian

    05 h 04, le 19 mai 2012

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