Dans l’espoir de sortir de la crise politique qui paralyse la Grèce depuis sept jours, le chef de l’État Karolos Papoulias a reçu en fin de matinée les chefs des trois principaux partis représentés au Parlement, qui ont tous échoué à former une coalition. La réunion qui a duré moins de deux heures n’a pas permis au dirigeant du Parti socialiste (Pasok) Evangelos Venizelos, au leader conservateur de Nouvelle Démocratie (ND) Antonis Samaras et au chef de file de la Coalition de la gauche radicale (Syriza) Alexis Tsipras de se mettre d’accord sur les plans de sauvetage internationaux. Le Pasok et ND sont favorables à ces plans tandis que Syriza rejette l’austérité imposée à la Grèce par ses créanciers.
« Même maintenant, malgré l’impasse à laquelle nous sommes parvenus pendant la réunion avec le président, je conserve un optimisme mesuré qu’un gouvernement puisse être formé. Le moment de vérité est arrivé. Soit nous formons un gouvernement, soit nous organisons des élections », a déclaré Evangelos Venizelos à des membres de son parti. De son côté, Antonis Samaras a fait savoir que les consultations allaient se poursuivre et a accusé Syriza d’entraver les efforts déployés par l’ensemble de la classe politique pour trouver un compromis. « Ils ne cherchent pas d’accord avec Syriza, ils nous demandent d’être complices d’un crime et nous ne serons pas leurs complices », a répliqué Alexis Tsiparas, excluant de nouveau toute participation à un gouvernement soutenant le plan de sauvetage du pays et donc l’austérité.
Le président grec devait ensuite recevoir les uns après les autres les chefs des petits partis représentés au Parlement à l’issue des législatives du 6 mai. Arrivé deuxième du scrutin, le parti d’Alexis Tsipras est donné vainqueur d’un nouveau vote par tous les sondages avec un score en hausse de près de 10 %, ce qui lui permettrait d’empocher en outre la « prime » de 50 élus promise au parti qui arrive en tête. Toutefois, l’organisation probable de nouvelles législatives d’ici à un mois exaspère les électeurs dont le quotidien est rythmé par les baisses de salaires et les hausses d’impôts.
Alors que les partenaires européens d’Athènes envisagent désormais publiquement une sortie de la Grèce de la zone euro, rien ne semble devoir infléchir les différents partis. « Le pays est sur une voie dangereuse », estimait en une le quotidien conservateur Kathimerini, ajoutant : « S’il n’y a pas, même maintenant, une reconstitution immédiate du bloc proeuropéen, il sera difficile d’empêcher le pays de partir à l’aventure, voire d’éviter la catastrophe. »
La Constitution ne fixe pas de date limite au président Karolos Papoulias pour tenter d’arracher un accord. Lui-même n’a donné aucune indication sur le temps qu’il prendra avant de demander de nouvelles élections, qui pourraient parachever le naufrage des conservateurs de Nouvelle Démocratie et des socialistes du Pasok, les deux partis qui ont dominé la vie politique grecque depuis des décennies. Et le journal de centre-gauche Ethnos de prévenir qu’avec son économie au bord du gouffre, la Grèce joue aujourd’hui à la « roulette russe ».
(Source : Reuters)
commentaires (14)
Je confirme , Mr Sakr et moi allons nous réunir comme Hollande et Merkel, et nous pourrons discuté du pacte de....stabilité politique.
Jaber Kamel
05 h 01, le 16 mai 2012