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CD, DVD - Un peu plus de...

Le fric c’est chic

L’argent ne fait pas le bonheur. Mais il fait les Libanais. Le rapport des Libanais à l’argent est assez éloquent. Pas pour tous les Libanais (quoique), mais dans la société dans laquelle nous gravitons, l’argent est une qualité. Une qualité qui permet d’être plus beau, plus intelligent, plus sympathique, plus fréquentable en somme. Le taux de respectabilité est proportionnel à la taille du portefeuille. Plus il est fourni, plus la personne en face devient adorable. Pourtant, souvent, il y a de quoi se tirer une balle. L’argent ne protège pas de la vulgarité, ni de l’imbécillité. Les propos sont tellement cons qu’on se demande parfois comment le protagoniste de la discussion a fait pour en arriver là. C’est probablement le fruit du hasard ou celui de papa. L’héritage, ça a du bon pour frimer. Mais bon, le plus amusant dans cette affaire, c’est qu’il y a trois clans qui s’affrontent. Ceux qui sont dans l’ostentatoire, ceux qui ne veulent pas que ça se voit, et ceux qui s’en foutent vraiment. Dans les trois cas, ça se sait. N’est pas bobo qui veut. Faut avoir les moyens de sa politique. Devenir une artisane du bijou quand c’est papa qui allonge, être un artiste incompris et torturé quand c’est papa qui allonge, faire l’Inde en purification quand c’est papa qui allonge, c’est facile. Comme s’installer à Furn el-Chebbak rend branchouille, c’est facile. Très facile. On s’intéresse à l’art, on assiste à des spectacles de danse contemporaine, on s’essaie au Torino, on tente le Dictateur. Le principe est attendrissant. Mais ce clan-là n’est pas le plus important, ni le plus méchant. Parce qu’il reste néanmoins assez sympathique. Il cherche un peu plus d’authenticité, se cherche aussi. Préfère végéter au Sporting plutôt que de s’la péter au Riviera. C’est plutôt louable. Surtout qu’il y a des gens qui sont naturellement ainsi. Le troisième clan n’est même pas à relever. Les gens simples, on les aime. Ce qui est bien plus intéressant, c’est l’autre clan. Le troisième. Celui des friqués de vitrine. Ceux qui pensent que l’argent c’est le pouvoir. Et que l’argent et le pouvoir leur permettent l’arrogance et la prétention. Cette arrogance-là qui leur fait croire que tout est permis, que tout leur est dû. Cette arrogance-là qui les fait parler mal. Avec les serveurs, les employées de maison. Cette arrogance-là qui les fait parler fort. Où qu’ils soient. Qu’importe l’entourage, la voix porte. L’argent donne confiance. Comme la coke. D’ailleurs, le binôme est fréquent. Si l’argent ne fait pas forcément le bonheur, il rend souvent con. Il rend con parce qu’il impose la compétition, la surenchère, le superlatif. Faut toujours faire plus. Mieux, même si ce n’est jamais le cas. Faut vraiment être limité pour aller claquer des milliers de dollars pour faire du sport, prendre un PT (personal trainer) à 100 dollars les ¾ d’heure. Il faut être sacrément idiot(e) pour inviter des gens et foutre 500 dollars par tête pour les nourrir et qu’ils s’ennuient. C’est que les riches ne cuisinent pas et ne savent plus s’amuser. Sont blasés et font semblant de s’éclater. C’est incroyable ce qu’on peut voir. On achète, on paye, on débourse, comme ça on existe. On se fait lifter, liposucer (comme tout le monde), on fait des régimes hors de prix, on va en cure (chaque année) et on dépense sur les fringues pour briller en société. Une tenue à 10 000 dollars qu’on ne portera qu’une fois. Deux heures, 3 tout au plus. Du grand art en matière de stupidité. Parce que même les plus intelligents se font prendre au piège. Tout comme les enfants de bonne famille, qui ont une attitude plus nouveau riche que les nouveaux riches eux-mêmes. Allez comprendre ce qui stimule ce(s) comportement(s). Allez comprendre pourquoi une fois quelques dollars en poche, on pète une durite. Allez comprendre pourquoi on pense que posséder 10 sacs Hermès ou 7 Rolex est une preuve d’importance. Désir d’appartenance probablement. Connerie, sûrement. Parce qu’à ce stade-là, ce n’est plus une question de moyens. C’est une question... de rien. Une vraie question de rien où aucune réponse ne serait valable. Et comme au Liban, rien ne se fait dans la mesure, on se retrouve parfois dans d’étranges situations. Le chauffeur d’une femme bien nantie s’en est pris à la vendeuse de glaces, adorable de surcroît. Lui parlant comme du poisson pourri, avec mépris et grossièreté. Même lui. Même elles/eux. Kalb el-mir, mir.
L’argent ne fait pas le bonheur. Mais il fait les Libanais. Le rapport des Libanais à l’argent est assez éloquent. Pas pour tous les Libanais (quoique), mais dans la société dans laquelle nous gravitons, l’argent est une qualité. Une qualité qui permet d’être plus beau, plus intelligent, plus sympathique, plus fréquentable en somme. Le taux de respectabilité est proportionnel à...
commentaires (4)

Tout ce sale comportement est dû à certains libanais très Spés, essentiellement Nouveaux Riches ! C’est leur Genre ; franchement Triste et Lourd, croyant être un peu mieux lotis suite à leur Pénible Immigration, et qui viennent évidemment imiter les Vrais Riches, ya hassérté. Alors qu’ils sont à peine sortis, et seulement grâce à leurs terres d’accueil à l’étranger (Le Mahjar, mahéék), de leur précarité d’avant ! Ils se croient devenus un peu plus riches avec leurs toutes petites économies de quelques Devises amassées après tant de décennies en tant qu’Immigrés libanais et viennent ainsi frimer la population libanaise restée elle coincée sur place !

Antoine-Serge KARAMAOUN

20 h 26, le 05 mai 2012

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Commentaires (4)

  • Tout ce sale comportement est dû à certains libanais très Spés, essentiellement Nouveaux Riches ! C’est leur Genre ; franchement Triste et Lourd, croyant être un peu mieux lotis suite à leur Pénible Immigration, et qui viennent évidemment imiter les Vrais Riches, ya hassérté. Alors qu’ils sont à peine sortis, et seulement grâce à leurs terres d’accueil à l’étranger (Le Mahjar, mahéék), de leur précarité d’avant ! Ils se croient devenus un peu plus riches avec leurs toutes petites économies de quelques Devises amassées après tant de décennies en tant qu’Immigrés libanais et viennent ainsi frimer la population libanaise restée elle coincée sur place !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    20 h 26, le 05 mai 2012

  • C'est vrai qu'au Liban les riches ont cette croyance de superiorite ,deviennent indifferents a autrui et perdent toutes generosites devant tant de miseres...ils ont oublies malheureusement la recette d'un homme de valeur..

    Houri Ziad

    12 h 05, le 05 mai 2012

  • - - Le fric c'est chic OUI , mais pas au pays d'Alice où les friqués sont tous des nouveaux riches ! Ces " friqués du chaos " ont prospéré pendant la sale guerre civile et ont continué sous la tutelle d'après tAEF durant les années 90 jusqu'en 2005 et même jusqu'à 2009 .. !! Cette tendance et mode de vie riche et vulgaire à l'orientale importée du Golfe et plus particulièrement d'Arabie la Wahhabite , s'est malheureusement installée chez nous , dans notre quotidien , dans nos salons et même au delà suivez mon regard ... Les élections de 2013 mettraient fin à toute cette marchandise importée pourrie et avariée qui est incompatible avec notre culture et traditions , et surtout à ses importateurs voleurs véreux corrompus et corrupteurs qui se verraient dire haut et fort STOP - Game Over .

    JABBOUR André

    05 h 30, le 05 mai 2012

  • J'adore cet article, c'est un défoulement extrème que de le lire et de le relire. Malheureusement c'est vrai et que l'on arrête de dire que le libanais est gentil, bon et généreux. Celui là est rare. "L’argent ne protège pas de la vulgarité, ni de l’imbécillité" et tristement nous sommes entourés de ces gens là. Merci encore de le dire franchement dans votre article.

    Georges Daniele

    01 h 09, le 05 mai 2012

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