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À La Une - TSSL

L'ex-président du Liberia jugé coupable par la justice internationale

Charles Taylor reconnu coupable de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre en Sierra Leone.

Charles Taylor a été reconnu coupable de meurtres, de viols et de traitements inhumains. Peter Dejong/Pool/

L'ancien président du Liberia Charles Taylor, 64 ans, a été reconnu coupable jeudi de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre en Sierra Leone entre 1996 et 2002.

 

"La chambre vous reconnaît coupable d'avoir aidé et encouragé la commission des crimes suivants", a déclaré le juge Richard Lussick en énumérant les onze chefs d'accusation reprochés à Charles Taylor, lors d'une audience à Leidschendam, près de La Haye, devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL).

 

La peine infligée à M. Taylor, 64 ans, coupable notamment de meurtres, de viols et de traitements inhumains, sera prononcée le 30 mai, a précisé le juge. L'ancien président du Liberia (1997-2003) la purgera dans une prison en Grande-Bretagne, a indiqué à l'AFP un porte-parole du Foreign office.

 

Le jugement du TSSL est le premier jugement contre un ancien chef d'Etat rendu par la justice pénale internationale depuis celui prononcé en 1946 par le tribunal militaire international de Nuremberg contre Karl Dönitz, commandant en chef de la marine allemande. Celui-ci, qui avait succédé à Adolf Hitler à la fin de la Seconde guerre mondiale, avait été condamné à dix ans de prison pour crimes de guerre.

 

Charles Taylor a été reconnu coupable d'avoir créé et mis en oeuvre une campagne de terreur visant à obtenir le contrôle de la Sierra Leone, dans le but d'exploiter ses diamants, lors d'une guerre civile ayant fait 120.000 morts entre 1991 et 2001.

Les troupes de M. Taylor avaient combattu aux côtés des rebelles sierra-léonais du Front révolutionnaire uni (RUF), que l'ex-président dirigeait en sous-main en leur fournissant armes et munitions en échange de diamants.

 

"La chambre a estimé que le rôle de l'accusé a été crucial pour approvisionner en armes le RUF et qu'il a été payé en retour en diamants", a déclaré le juge Lussick. "Des gens ont été décapités et leurs têtes exposées à des points de contrôle", a rappelé le magistrat samoan : "des femmes et des filles ont été violées en public".

 

Assis derrière son équipe de défense, l'ancien président, vêtu d'un élégant costume bleu foncé, d'une chemise blanche et d'une cravate rouge, a pris de nombreuses notes sur un carnet durant la lecture du jugement qui a duré plus de deux heures. Il avait plaidé non coupable.

 

Le jugement a été retransmis en direct au siège du TSSL à Freetown, la capitale de Sierra Leone et d'importantes forces de la police libérienne et de l'ONU étaient déployées jeudi dans les rues de Monrovia, la capitale du Liberia, où le gouvernement a appelé la population au calme et "à prier pour la nation et la paix".

 

Dans la salle bondée du Tribunal spécial de Freetown, l'annonce du verdict, retransmis en direct, a été accueilli par une explosion de joie, mêlant cris et éclats de rire. "Je suis si heureux! Justice a été rendue!", se félicitait Alhadji Jusu Jarka, ancien président de l'association des amputés, arrivé l'un des premiers pour suivre la retransmission. "Nous, victimes, espérons que Taylor prendra au moins 100 ans de prison", avait-il souhaité plus tôt. 

 

A Monrovia, dans un bar où étaient rassemblés une quarantaine de partisans de Taylor, un silence total est tombé dans l'établissement à l'annonce du verdict. Puis, l'un d'eux, Alfred Johnson, a estimé que ce n'était "pas juste". "Vous ne pouvez pas punir quelqu'un pour un crime sur lequel il n'avait pas de contrôle direct", a-t-il affirmé.

 

Le procès de M. Taylor avait été délocalisé en 2006 aux Pays-Bas par le Conseil de sécurité des Nations unies pour raisons de sécurité. Il s'était ouvert le 4 juin 2007 et achevé le 11 mars 2011. Le délibéré a duré près d'un an, les juges ayant dû lire plus de 50.000 pages de témoignages et examiner 1.520 éléments de preuve.

 

L'accusation avait présenté 94 témoins et la défense 21, dont Charles Taylor lui-même, qui avait qualifié de "mensonges" le fait qu'il aurait mangé de la chair humaine. Il avait toutefois affirmé ne voir aucun problème dans le fait que des crânes humains avaient été exposés à des points de contrôles militaires.

 

Le mannequin britannique Naomi Campbell était venue témoigner en août 2010 à la demande du procureur qui souhaitait l'entendre au sujet de diamants du RUF que Mme Campbell avait reçus de M. Taylor après un dîner en Afrique du Sud organisé en 1997 par Nelson Mandela.

 

Le TSSL a déjà condamné à Freetown huit accusés pour des crimes commis en Sierra Leone à des peines allant de 15 à 52 ans de prison.

 

 

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L'ancien président du Liberia Charles Taylor, 64 ans, a été reconnu coupable jeudi de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre en Sierra Leone entre 1996 et 2002.
 
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commentaires (7)

Rires. Kamel, tu m'as fait penser à un sketch très drôle de Chevallier et Laspalès sur les filiations et les liens de parenté.

Robert Malek

09 h 05, le 27 avril 2012

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Commentaires (7)

  • Rires. Kamel, tu m'as fait penser à un sketch très drôle de Chevallier et Laspalès sur les filiations et les liens de parenté.

    Robert Malek

    09 h 05, le 27 avril 2012

  • Savez vous que Mrs Ellen Johnson-Sirleaf, a un grand pere libanais ? Un emigre qui a vecu en concubinage avec une liberienne, avec qui il a eu une fille qui s'est mariee avec Mr Johnson-Sirleaf couple duquel est nee Ellen, l'actuel presidente.

    Jaber Kamel

    08 h 29, le 27 avril 2012

  • A quand le tour de cet "indigène"-là, à nouveau sous "hanoûn" Protectorat, petit Tirailleur Zouave, Pilleur" du Liban, d'être traduit en Justice ; suite Sa Fuite en plein Milieu du champ et de la Bataille ; au lieu d’avoir joui d'une amnistie et d'un "Exil Doré" tous frais payés par le Budget de ce pauvre Pays ainsi Dévalisé (valises !) et Pillé, pour services rendus à "Sa Sœur Syrie Assadique" !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    12 h 54, le 26 avril 2012

  • Attention à ce que vous appelez si fort de vos voeux. Certains qui se croient intouchables par la grâce d'un certain printemps, seraient les premiers touchés.

    Henoud Wassim

    10 h 25, le 26 avril 2012

  • - - Cher Monsieur Henoud , connaissant votre élégance dans vos analyses qui consistent à ne jamais heurter les sensibilités de certaines personnes si sensiblement sensibles ces temps-ci depuis la perte des affaires , du pouvoir et du gargantuesque grand Sérail , je me permet une fois de plus de revenir sur ce que vous avez justement écrit , non pas pour vous corriger loin de la , mais pour rajouter une dose essentielle à votre riche réaction concernant le " boucher " du Liban et responsable de tous nos malheurs , celui qui se la coule douce à Paris aux frais de .......... Pas une famille Libanaise comme vous avez écrit , mais bien une famille Saoudo-Palestino-libanaise si vous voyez ce que je veux dire !! Et comme les Saoudiens ne peuvent pas avoir une autre nationalité que la Saoudienne et aucune autre allégeance qu'au Roy , je vous laisse le soins de déduire le sens sa ma réaction ... Bien à vous cher monsieur Henoud .

    JABBOUR André

    10 h 11, le 26 avril 2012

  • Vivement le tour de ceux qui protègent les présumés assassins au Liban et le tour de ceux qui assassinent en Syrie. Patience. Les supporters des terroristes et des dictateurs ne réalisent pas que le monde change. Qu'il a changé. Alors laissons les s'égosiller à crier victoire et à faire appel au meurtre de la liberté et de la démocratie. Ils diront plus tard comme ont dit les Allemands : nous ne savions pas.

    Saleh Issal

    09 h 12, le 26 avril 2012

  • A quand le tour de Khaddam, le boucher du Liban , d'être traduit en justice, au lieu de jouir d'une amnésie de circonstance et d'un séjour à Paris tous frais payés par une riche famille libanaise, pour services rendus à leur cause du moment?

    Henoud Wassim

    08 h 51, le 26 avril 2012

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