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Culture - Bipod 2012

Être et paraître, en termes de danse contemporaine

Trois garçons et quatre filles qui n’ont pas froid aux yeux, encore moins au corps ou aux chevilles, réinventent le monde et se posent des questions quant à leur individualité. Autrement dit, entre être et paraître, quête du « moi » profond, en termes de danse contemporaine. C’est la troupe « Mouvoir » de Cologne sous les feux de la rampe au Madina.

À l’écoute de soi et des autres pour mieux se découvrir.

Sous le titre explicite de As if (we would be) (Comme nous voudrions être), la troupe Mouvoir de Cologne, sous la férule de la chorégraphe Stéphanie Thiersch, a présenté un spectacle au Madina, un peu long avec ses 80 minutes où redites, humour et bonnes trouvailles scéniques emplissent, avec une certaine poésie grinçante, l’espace et le temps.
Deux écrans pour projection sur trépied et des barres en aluminium avec ruban rouge pour fragmenter l’aire scénique. Lieux publics ou aérogares où viennent se poser sept danseurs en shorts, tee-shirt, pantalon sport, chemisette, marcel, vêtements très « casual » d’une jeunesse en attente. Pose, attitude, mimétisme de sept personnages, qu’on dirait attendant Godot et, en fait, en quête d’identité, dans le va-et-vient d’une foule indifférente et pressée. Mouvance et célérité du monde contemporain entre l’Allemagne, la Chine et l’Afrique où l’attente permet de se poser des questions sur soi et les autres.
Bain de foule qui force à vouloir se fondre dans la foule, mais aussi volonté et besoin d’être différent, d’avoir sa particularité, son individualité. Et c’est là, après un début un peu lent, sur fond de bruitage et de borborygmes cadencés, que démarre le spectacle et prend toute son allure et son ampleur délurées, disjonctées, parodiques, parfois provocatrices dans leurs outrances, petites digressions et redondances.
Mais avec des moments délicieux notamment cette marche-parade de catwalk à la pointe de l’orteil où hommes et femmes se dandinent et jouent aux mannequins inaccessibles sur podiums infinis... Avec un sens décapant de la dérision tout en n’oubliant pas, dans les mouvements d’ensemble, l’agilité des corps d’une étonnante souplesse, qu’envierait par moments la plus fluide des pâtes à modeler. Bravoure dans la discrétion que ces gestes venus de nulle part quand le spectateur est encore pris dans les feux des attentes et du tohu-bohu des aérogares, à travers les images qui se projettent sur les deux écrans qui accompagnent les danseurs avec leur pellicule habitée de paysages magnifiques et de passants de tous crins qu’on regarde passer comme sur un café-trottoir...
En rondes lutines, en rangs synchronisés, en solo aux grimaces amusantes, en duo qui parle de sentiments et d’émotions, la danse, sur musique syncopée, de synthétiseur ou sur de prenantes mélodies hip-hop, est ici matière à divertissement pour le public mais aussi matière à réflexion. Tout en étant un bon prétexte pour le brio des acteurs qui cassent, allègrement et avec esprit, codes et conventions. Cela cependant n’est certes pas toujours ni évident ni perceptible, d’autant plus que certaines longueurs déparent à l’ensemble qui aurait gagné à être lesté de quelques verbillages. Même, et surtout, la danse a ses limites.
Sous le titre explicite de As if (we would be) (Comme nous voudrions être), la troupe Mouvoir de Cologne, sous la férule de la chorégraphe Stéphanie Thiersch, a présenté un spectacle au Madina, un peu long avec ses 80 minutes où redites, humour et bonnes trouvailles scéniques emplissent, avec une certaine poésie grinçante, l’espace et le temps.Deux écrans pour projection...

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