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À La Une - Révolte

Syrie : l'armée tue des civils à Homs malgré la présence d'observateurs

Huit militants, dont la blogueuse Razan Ghazzawi, inculpés et traduits devant la justice militaire.

Sur cette photo publiée par l'oppostion syrienne, un responsable de l'ASL accompagne un observateur onusien dans sa tournée à Rastan, à Homs.

L'armée syrienne a tué dimanche six civils dans la province de Homs malgré la présence d'observateurs de l'ONU désormais basés dans cette région symbole. Au total, 17 personnes ont péri dimanche dans des violences, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).


L'OSDH a rapporté que "trois civils ont été tués par des tirs dans les quartiers de Khaldiyé, al-Ghouta et al-Moukhayam à Homs", ajoutant que trois autres civils avaient péri à Talbissé, dans la même province du centre du pays où les observateurs ont mené dimanche une tournée.


Selon le colonel Saadeddine Kassem, porte-parole de l'ASL qui les a accompagnés dans les rues de Rastane des tirs d'intimidation ont eu lieu depuis un barrage militaire au loin, pour disperser les habitants entourant l'équipe.
Les observateurs se sont ensuite rendus à Hama, capitale de la province voisine du même nom, selon Abou Ghazi Hamoui, militant sur place. Selon l'agence officielle Sana, ils y ont rencontré le gouverneur.
Un militant sur place, Hadi Abdallah, avait affirmé dans la matinée à l'AFP que des observateurs devait également visiter Talbissé et Qousseir.


Trois civils ont également été tués par les forces gouvernementales dans la province d'Idleb (nord-ouest) et trois autres dans celle de Damas, dont deux dans un violent assaut sur Douma, dans la banlieue de la capitale, une zone près de laquelle quatre soldats sont morts dans l'explosion d'une bombe. Un membre des forces de sécurité est mort dans la ville côtière de Banias.


Des vidéos tournées samedi par des militants montrent une réunion entre des observateurs et des habitants et rebelles de Homs leur demandant de rester pour empêcher de nouvelles attaques.
"S'il vous plaît, restez avec nous (...). Lorsque vous êtes là, le pilonnage s'arrête", lance en anglais un habitant au colonel Ahmed Himmiche, chef de la mission, expliquant que samedi avait été le premier jour sans "bombardement" ni "tuerie" à Homs "depuis le 5 février".


Une autre vidéo de la même réunion montre un officier de l'Armée syrienne libre (ASL, déserteurs), Abdel Razzak Tlass, affirmant aux observateurs qu'ils "sont sous la protection de l'ASL" à Homs.

 

Face aux violations quotidiennes de la trêve, qui ont fait plus de 200 morts depuis son entrée en vigueur le 12 avril, l'émissaire international Kofi Annan a une nouvelle fois appelé Damas à arrêter "une fois pour toutes" d'utiliser des armes lourdes et à "les retirer des centres de population".


Par ailleurs, huit jeunes militants arrêtés en février à Damas, dont la blogueuse Razan Ghazzawi, l'un des symboles de la contestation, ont été inculpés et traduits samedi devant la justice militaire, a affirmé l'avocat des droits de l'homme Anouar Bouni. Ils encourent selon lui jusqu'à 5 ans de prison.


Samedi à New York, le Conseil de sécurité de l'ONU a voté à l'unanimité une deuxième résolution sur la Syrie, autorisant l'envoi d'une mission élargie de 300 Casques bleus non armés, après 13 mois de violences qui ont fait plus de 11.100 morts selon l'OSDH.


L'opposition syrienne et l'ASL ont aussitôt salué cette décision, mettant toutefois en garde contre les tactiques du régime pour gagner du temps et ne pas se conformer au plan Annan, qui prévoit le retrait des troupes des villes, la libération des détenus et l'accès des humanitaires et de la presse.
La résolution répond "aux revendications du peuple syrien", a jugé George Sabra, porte-parole du Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition, tout en appelant à élargir à nouveau cette mission pour la rendre "plus efficace".
Le colonel Kassem Saadeddine, porte-parole de l'ASL, a dit espérer que l'envoi d'observateurs mettra fin "aux tueries", accusant les forces gouvernementales de ne pas respecter le cessez-le-feu contrairement, selon lui, aux rebelles.


Les 300 observateurs doivent être déployés "rapidement" et "pour une période initiale de 90 jours", selon la résolution, mais le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, devra auparavant déterminer si "la consolidation" du cessez-le-feu le permet.


Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a pour sa part menacé Damas de "toutes les options envisageables" s'il ne respectait pas ses engagements, tandis que son homologue allemand Guido Westerwelle a jugé que "le temps des ruses et des petits jeux tactiques était terminé".
"Notre patience est à bout", a insisté de son côté l'ambassadrice américaine à l'ONU, Susan Rice. Washington et Paris ont précisé que le renouvellement de la mission après 90 jours ne serait pas automatique.


Le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a enfin fait savoir dimanche que la Jordanie voisine avait besoin d'aide pour accueillir les dizaines de milliers de réfugiés syriens.

L'armée syrienne a tué dimanche six civils dans la province de Homs malgré la présence d'observateurs de l'ONU désormais basés dans cette région symbole. Au total, 17 personnes ont péri dimanche dans des violences, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
L'OSDH a rapporté que "trois civils ont été tués par des tirs dans les quartiers de Khaldiyé,...

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