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À La Une - Informatique

Les pirates du web à l'OLJ : Ceux qui aident à la corruption et à l’injustice au Liban sont des cibles

Après les attaques de mardi dernier contre des sites du gouvernement libanais, les pirates ne veulent pas en rester là.

Le logo de FVE tiré de leur page Facebook.

Le 3 mars dernier, quatre sites du gouvernement libanais ont été piratés par un groupe anonyme, un fait peu commun au pays du Cèdre où le "hacking" n’est pas très fréquent.

 

L’attaque, initialement attribuée au mouvement Anonymous, un groupe d’"hacktivistes" se manifestant par des actions sur internet, a été ensuite revendiquée par "FVE–Faites-vous entendre" ("Raise Your Voice-RYV").

 

Ce mouvement n’a pas tardé à refaire parler de lui.

 

Mardi dernier, le 17 avril, une quinzaine de sites internet liés au gouvernement libanais, dont notamment deux du Conseil des ministres, du ministère des Transports publics, du ministère de la Justice, du ministère des Affaires étrangères et des Forces de sécurité intérieure, ont été la cible d'une nouvelle offensive des pirates du web. En lieu et place de la page d'accueil des sites attaqués, une caricature représentant un homme malingre surmonté de la mention "le peuple", nourrissant un gros bonhomme en costume surmonté de la mention "le gouvernement".

 

Capture d'écran montrant la page d'accueil d'un des sites

du gouvernement libanais piratés le 17 avril 2012.

 

Sous la caricature, un texte : "Nous sommes +FVE+, +Faites-vous entendre+ (RYV, Raise your voice). Nous sommes juste un groupe de personnes qui ne peuvent plus observer en silence les crimes et l’injustice au Liban. Nous ne nous arrêterons pas avant que le peuple libanais ne se mobilise, revendique ses droits et les obtienne"

 

Le mouvement, qui appelle le peuple libanais à se mobiliser contre la corruption et l’injustice, s’est exprimé à plusieurs reprises sur sa page Facebook et son compte Twitter, sans pour autant dévoiler son identité.

 

Afin de mieux comprendre ses intentions L’Orient-Le Jour.com a contacté FVE via sa page Facebook. S'en est suivi un message de personnes se présentant comme membres du groupe, et une invitation à un rendez-vous online pour une interview sur un canal de "tchat" crypté avec consigne de "n'informer personne d’autre" et de "ne donner le lien du canal à personne".

 

Les pirates, dont l'authenticité est invérifiable, étaient au rendez-vous, ainsi qu'un troisième intervenant, se présentant sous le pseudo "nca". Un intervenant introduit par les pirates comme représentant l’Agence nationale d'information. Laura Sleimane, directrice de l'ANI, a toutefois démenti qu'un journaliste de l'agence, dont le site a été piraté mardi, ait participé à cette interview. Alors que les pirates ont laissé entendre que d'autres journalistes étaient attendus au rendez-vous, personne d'autre ne s'est présenté, à l'heure dite, sur le canal.

 

"Nous sommes tous Libanais, mais nous ne pouvons pas vous dire de combien de personnes est formé notre mouvement", déclare FVE en réponse à la première question de l’OLJ, précisant que le mouvement a été créé début mars lors de la première attaque contre les sites du gouvernement libanais.

 

Interrogé par "nca" sur les raisons de la création de ce groupe, les hackers répondent "en avoir assez de l’injustice et de la corruption au Liban. Nous en avons assez des Libanais qui se cachent dans leur maison et derrière leur silence".

 

"Ce n’est que le début", avertit FVE qui n’a pas souhaité préciser à l’OLJ s’il entretenait des liens ou non avec le groupe d'"hacktivistes" Anonymous.

 

Interrogé par "nca" sur l'éventualité que la branche des Forces de l’ordre chargée de lutter contre la cybercriminalité leur mette la main dessus, les pirates se montrent plutôt sereins affirmant qu'"il est peu probable" que les autorités les arrêtent.

 

Après les attaques de mardi dernier, les internautes avaient affiché des opinions partagées sur l'opération de piratage. Alors que certains saluaient les hackers et en redemandaient, d'autres mettaient en question l'efficacité de l'attaque contre des sites "que les Libanais, de toutes les manières, ne visitent pas".

 

"Plus de 15.000 personnes ont visité ces sites depuis (le piratage), les Libanais sont en train de lire notre message et cela les motive", rétorquent les pirates.

 

A ceux qui, également, regrettaient des attaques perpétrées contre des sites financés par le contribuable, les pirates répondent que les sites du gouvernement ne sont pas tous financés par l’argent public, mais par des donations des pays étrangers. "Si vous visitez les sites du gouvernement, vous remarquerez qu’ils ne sont pas actualisés, donc l’argent public n’est pas dépensé pour l’entretien de ces sites mais il va directement dans les poches (des responsables)", affirme FVE.

 

"Notre objectif n’était pas de détruire (ces sites). Nous sommes tristes de voir que le gouvernement n’a toujours pas réussi à rétablir tous les sites, sachant que nous avons respecté l’éthique en sauvegardant les fichiers originaux", assurent les pirates.

 

Ethiques ou non, les pirates ne comptent pas en rester là. "Tous ceux qui aident à la corruption et à l’injustice au Liban seront certainement nos prochaines cibles", avertissent les pirates, qui assurent n'appartenir à "aucun parti politique".

 

"Peut être un jour dévoilerons-nous nos identités", concluent-ils.

 

Lire aussi :
Seize sites Web gouvernementaux piratés au cri de « Faites-vous entendre ! »

 

Liban : quatre sites web du gouvernement piratés, naissance d'un Anonymous Lebanon?

 

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