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À La Une - Portrait-Présidentielle française

Dupont-Aignan, le souverainiste qui veut sa place entre les droites classique et extrême

Un ancien ministre qui se veut "gaulliste social".

Nicolas Dupont-Aignan, candidat de Debout la république à la présidentielle française.

Candidat pour la première fois à une présidentielle cinq ans après sa rupture avec l'UMP, Nicolas Dupont-Aignan, 50 ans, espère incarner un "patriotisme tranquille" pour séduire ceux qui ne veulent plus de la droite classique, mais pas davantage du Front national.

 

Derrière son visage juvénile et ses airs de garçon sage, se cache un programme de rupture profonde, aux conséquences difficilement calculables : sortie de l'euro, nationalisations dans l'énergie, fin de l'UE pour une Europe redimensionnée à quelques secteurs d'avenir. Une manière de pousser au bout sa logique pour ce tenant du "non" à la Constitution européenne en 2005, qui avait définitivement claqué la porte de l'UMP en janvier 2007.

 

"Le jour où j'ai compris que ce mouvement n'avait en réalité rien de +populaire+", raconte-t-il dans son dernier livre, "Le printemps français". Il dit aussi avoir compris à l'époque auprès de Nicolas Sarkozy que le traité de Lisbonne allait remplacer la Constitution européenne et qu'il n'y aurait, cette fois, pas de référendum. "Un déni de démocratie" pour ce défenseur des consultations du peuple.

 

Jusque-là, ce natif de Paris avait toujours fait figure de trublion souverainiste au sein du RPR -qu'il avait quitté brièvement pour rejoindre Charles Pasqua au RPF-, puis de l'UMP. Il fut notamment deux fois candidat à la tête de l'UMP, lors de sa création en 2002 (moins de 15%), puis en 2004 (moins de 10%).

 

Enarque passé par les cabinets ministériels de l'Education (1993-94) et de l'Environnement (1994-95), marié et père de deux filles, il est maire de la commune d'Yerres, dans l'Essonne, depuis 1995. Il y a obtenu en 2008 une réélection en forme de plébiscite, avec 79,70% des voix, et a aussi été réélu confortablement député de l'Essonne (57% des voix au 1er tour) en 2007.

 

Le candidat se fait volontiers provocateur pour dénoncer l'"UMPS", comme le fait le FN, mais il se veut "gaulliste social" et compte se différencier de Marine Le Pen en se présentant comme "un rassembleur". "C'est mon huitième porte-parole", raille la patronne du FN.

 

"Il y a des millions de gens qui ne supportent plus l'UMP et le PS mais qui ne veulent pas voter FN", répond-il, ne voulant pas céder aux appels de plus en plus appuyés de son ancien partenaire souverainiste, Paul-Marie Coûteaux, passé dans les rangs frontistes.

 

En manque de notoriété, M. Dupont-Aignan a du mal à décoller dans les sondages, mais le seul maire parmi les dix candidats veut croire en sa campagne de terrain très active et ses coups médiatiques contre les péages autoroutiers, le prix de l'essence et les délocalisations. Avec une spontanéité et un optimisme qui lui firent dire à l'AFP, en décembre 2011: "ceux qui vont voter pour nous ne savent pas qu'on existe".

 

Candidat pour la première fois à une présidentielle cinq ans après sa rupture avec l'UMP, Nicolas Dupont-Aignan, 50 ans, espère incarner un "patriotisme tranquille" pour séduire ceux qui ne veulent plus de la droite classique, mais pas davantage du Front national.
 
Derrière son visage juvénile et ses airs de garçon sage, se cache un programme de rupture profonde, aux...

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