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Culture - Musique

« Nakatani Gong Orchestra » : un temple d’harmonies profondes

Solitaire, imposant et solennel est l’écho du gong. Pas pour le percussionniste japonais Tatsuya Nakatani qui en regroupe plusieurs dans une formation orchestrale atypique.

Tatsuya Nakatani dirigeant son orchestre.

Le son, inhabituel, imprédictible et cérémonieux du gong est la grande passion du percussionniste japonais, Tatsuya Nakatani. Il a décuplé le spectre des décibels de cet instrument traditionnel et les a distribués dans une forme orchestrale pour le groupe qu’il a créé. Ce groupe, baptisé «Nakatani Gong Orchestra», vient de se produire au Centre Kennedy à Washington. Sur scène, cinq musiciens jouent sous sa direction des gongs qui diffèrent de par leurs formes et leur résonance. Nakatani a mis au point lui-même ces instruments métalliques suspendus par des cordes et qu’il fait vibrer avec des archets, au lieu de maillets, pour obtenir des effets plus nuancés. Il a aussi remodelé à sa manière des cymbales, des bols tibétains et autres objets à résonance. Il compose une musique d’un genre spécial, métallique et faite d’harmonies profondes, tour à tour expérimentale, improvisation, jazz, free jazz, classiques, «new age». Y affleure, ponctuellement, un sens de l’espace et de la beauté inhérent à la musique traditionnelle japonaise.

Une expérience méditative et technique
Né (en 1970) et élevé à Osaka, Tatsuya Nakatani réside depuis 1995 aux États-Unis où il a acquis une grande renommée qui a rayonné partout ailleurs dans le monde. Outre ses concerts et ses tournées, il a écrit des partitions pour le grand et le petit écran, a collaboré avec plusieurs troupes de danse et anime des «masterclases» dans les universités. Il s’est également produit avec de grand tenants de la musique contemporaine: (notamment Ken Vandermark, Peter Brtoz, et Joe McPhee) et a enregistré durant la dernière décade plus de cinquante CD.
En s’attelant à une expérience méditative de la vaste technique percussionniste, il a établi un impressionnant dialogue avec le son. Évoquant sa modification des gongs (axée sur leurs dimensions, leur concavité et leur positionnement), il argue que presque tous les instruments de musique ont évolué à travers le temps. Il lui avait fallu treize années de travail pour arriver à diversifier la tonalité de ses gongs qu’il peut faire résonner comme des violoncelles, des ondulations électroniques, des mélodies «world», des apothéoses houleuses, ou des rumeurs en douceur.
La versatilité et la sensibilité, généralement insoupçonnées de cet instrument si particulier avait déjà impressionné un homme de lettres, Edmond Concourt, qui avait écrit: «Les musiques du gong tantôt caressent le bronze pour qu’il soit le murmure confus d’une foule, le glas lointain d’un tocsin, le bruit sourd, la nuit, d’une capitale dont les pavés se lèvent... Et tantôt je le flagelle pour qu’il rugisse et tonne.»

 


Le son, inhabituel, imprédictible et cérémonieux du gong est la grande passion du percussionniste japonais, Tatsuya Nakatani. Il a décuplé le spectre des décibels de cet instrument traditionnel et les a distribués dans une forme orchestrale pour le groupe qu’il a créé. Ce groupe, baptisé «Nakatani Gong Orchestra», vient de se produire au Centre Kennedy à Washington. Sur...

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