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À La Une - Portrait-Présidentielle française

Marine Le Pen, l'ambitieuse héritière

Son objectif, renouveler l'image du FN sans toucher à ses fondamentaux, lutte contre l'immigration en tête.

Marine Le Pen part régulièrement en croisade contre l'"islamisation de la France". THOMAS SAMSON/

Fille d'un "diable" politique, Marine Le Pen, 43 ans, a repris le flambeau de son père Jean-Marie et, avec son culot, son sourire et son énergie, espère forcer les portes du pouvoir pour y imposer les idées radicales du Front national (extrême-droite).


L'une de ses sœurs, Yann, est restée dans l'ombre, chargée des "grands événements" du FN. L'autre, Marie-Caroline, a suivi les "félons" en 1998 lors de la scission avec Bruno Mégret, ancien de FN. Marine Le Pen dit volontiers avoir voulu résister à la politique, mais c'est à elle qu'il revient aujourd'hui d'incarner, comme le dit son père, le "deuxième étage de la fusée" FN.
"La fille du diable peut être séduisante...", disait récemment, sourire aux lèvres, Jean-Marie Le Pen, dans le documentaire "Le Diable de la République".


"Fille du diable" mais aussi "enfant de la télé", où elle se montre souvent redoutable derrière son sourire carnassier, la candidate à l'Elysée est apparue au grand public le 5 mai 2002, au soir du second tour de la présidentielle opposant son père à Jacques Chirac. Ce soir-là, en affirmant que "la France s'est transformée en camp de rééducation psychologique" sur les quinze dernières années, elle assène la première d'une longue série de formules en forme de contre-attaques qui feront son succès.


Née en 1968 à Neuilly-sur-Seine, la benjamine des "Le Pen" avait porté les couleurs frontistes dès 1993, lors des législatives à Paris, un an après sa prestation de serment d'avocate.

Après un passage au cabinet de Georges Paul-Wagner, ex-député FN, elle avait brièvement tenté l'aventure en solo. Puis, en 1998, allait devenir directrice du service juridique du FN, alors en pleine scission avec les mégrétistes, dont certains ont depuis rejoint son plus proche entourage.


Le FN sera "un refuge, puis un tremplin", comme l'écrit le journaliste Romain Rosso dans "La face cachée de Marine Le Pen" (Flammarion).
A partir de 2002, celle que les vieux barons du FN voient comme une "night clubbeuse" arriviste et sans culture politique, entreprend une ascension continue, jusqu'à la présidence du parti, en janvier 2011, avec le soutien appuyé de son père.  

Aux caciques, cette femme au tempérament volcanique répond par sa popularité, notamment dans son fief d'Hénin-Beaumont, au cœur du Pas-de-Calais désindustrialisé.


Deux fois divorcée, mère de trois enfants, aujourd'hui en couple avec le numéro 2 du parti, Louis Aliot, Marine Le Pen s'emploie à renouveler l'image du FN, cherche à crédibiliser le discours, sans toucher à ses fondamentaux, lutte contre l'immigration en tête.


Jouant volontiers du brouillage de codes, elle cite Jaurès, fait applaudir la République et arbore la laïcité en étendard. Si elle déteste la "discrimination positive", c'est au nom de la "méritocratie républicaine", ce qui ne l'empêche pas de défendre la "priorité" aux Français dans l'emploi, le logement et les aides sociales, seule "discrimination morale" à ses yeux.


Rétive à toutes les provocations qui ont nourri les accusations d'antisémitisme contre son parti, elle part régulièrement en croisade contre l'"islamisation de la France", jusqu'à vouloir faire interdire le voile dans les transports ou à faire un parallèle entre les prières de rue et l'Occupation allemande.


Entre un discours plus consensuel et la radicalité, elle a parfois du mal à choisir. Si Marine Le Pen affirme ne pas vouloir faire d'"amalgame", elle n'hésite pas à demander, en meeting, "combien de Mohamed Merah (un jeune Français d'origine algérienne qui a abattu sept personnes dont trois enfants juifs) sont dans les bateaux, les avions, qui chaque jour arrivent en France remplis d'immigrés ?"


La politique, c'est fait "pour exercer le pouvoir", répète souvent la conseillère régionale du Nord-Pas-de-Calais, également députée européenne. Le 22 avril, les urnes diront si le résultat est à la hauteur de l'ambition.

Fille d'un "diable" politique, Marine Le Pen, 43 ans, a repris le flambeau de son père Jean-Marie et, avec son culot, son sourire et son énergie, espère forcer les portes du pouvoir pour y imposer les idées radicales du Front national (extrême-droite).
L'une de ses sœurs, Yann, est restée dans l'ombre, chargée des "grands événements" du FN. L'autre, Marie-Caroline, a suivi...

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