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À La Une - Portrait-Présidentielle française

Hollande, candidat "normal" aspirant à un destin unique

S'il est élu, le député sera le premier président de la Ve à ne jamais avoir été ministre ou Premier ministre.

François Hollande a mené le PS à de "grandes victoires locales", mais aussi à deux échecs présidentiels. THOMAS SAMSON/

Installé depuis des mois en position de favori pour l'Elysée, François Hollande, 57 ans, qui a dirigé le Parti Socialiste pendant onze ans avec des succès et des revers, se présente en candidat "normal" à une fonction exceptionnelle.


Cette stature présidentielle, le député de Corrèze l'a forgée à la force du poignet, lui que Laurent Fabius traitait de "fraise des bois", moqué pour son manque d'expérience gouvernementale : s'il est élu, il sera le premier président de la Ve à ne jamais avoir été ministre ou Premier ministre. Fait inédit, il est aussi le premier à briguer l'Elysée cinq ans après Ségolène Royal, la mère de ses quatre enfants, qui fut sa compagne de près de 30 ans.


En novembre 2008, au congrès de Reims, M. Hollande avait quitté par la petite porte la direction d'un parti balkanisé, "grand cadavre à la renverse". Des mois de traversée du désert, hors radar des instituts de sondage, et voilà que le 16 octobre 2011, il remporte haut la main (56,57%) une primaire ouverte aux sympathisants de gauche, processus inédit en France.


Entretemps, ce député et président du conseil général de la Corrèze, département rural et enclavé, a travaillé, labouré le terrain, lu, réfléchi, et maigri d'une quinzaine de kilos, perdant son sobriquet de "Flanby". Perdant en rondeurs, ce crack -Ena, HEC - a gagné en gravité.


Dans son livre "Changer de destin", il aspire, à l'instar de Montaigne, "homme normal" qui "fit un livre unique", à être "un homme normal de la politique, à une responsabilité unique".
Normal, il l'est par son allure passe-partout : taille moyenne, visage plein, large front, calvitie croissante. Il a les habitudes de M. Tout le monde : marché le dimanche avec sa compagne Valérie Trierweiler dans son XVe arrondissement, aimant le foot, lecteur de L'Equipe, adepte de vélo.


Fidèle en amitié, de bonne humeur, charmant, il est connu pour ses mots d'esprit qui fusent, joyeux convive, attentif aux autres. Il se dit incorrigible optimiste. "Vrai gentil", pour son ami Jean-Pierre Mignard. "Redoutable manœuvrier" pour ses détracteurs.


Au Bourget, le pudique proclame : "J'aime les gens". Sa campagne en témoigne. Il faut le voir serrer d'innombrables mains, se lancer dans la foule, visage radieux, au grand dam de sa sécurité.
Une phrase de Mitterrand l'habite : "Pour être aimé, il faut être aimable".


Que cache cette apparence lisse ? "Insaisissable", résume son fils aîné Thomas. Sa compagne dit : "Ce qu'on voit de lui est vrai. Il n'y a pas de Hollande caché".
Son ami François Rebsamen le qualifie de "1.000% politique". Accro à l'actualité, il consulte frénétiquement dépêches et sites d'info sur son smartphone, même en déjeunant.


Né le 12 août 1954 à Rouen dans une "famille où l'on a toujours parlé politique", il est le fils d'un médecin ORL d'une droite dure, pro-Algérie française, et d'une assistante sociale à "l'âme généreuse".

Il franchit avec aisance les "étapes de la méritocratie française". A l'Ena, il intègre la fameuse "promotion Voltaire" dont il sort en 1980. C'est là qu'il rencontre Ségolène Royal, pour une longue union rompue officiellement en 2007.


Il a vécu de près la première victoire de gauche, travaillant pour l'Elysée de François Mitterrand dès 1981. Son grand mentor est Jacques Delors, dont il partage les convictions socio-démocrates.

Autre figure tutélaire : Lionel Jospin qui lui laisse la tête du parti en entrant à Matignon en 1997.


A coup de synthèse et compromis, il mène le parti à de "grandes victoires locales", mais aussi à deux échecs présidentiels : "tragédie" en 2002 avec Jospin évincé, frustration en 2007 avec la candidature puis la défaite de Royal.
Pour son adversaire Sarkozy, il est "nul". Pour son ami Jean-Pierre Jouyet, c'est "le meilleur de sa génération".

Installé depuis des mois en position de favori pour l'Elysée, François Hollande, 57 ans, qui a dirigé le Parti Socialiste pendant onze ans avec des succès et des revers, se présente en candidat "normal" à une fonction exceptionnelle.
Cette stature présidentielle, le député de Corrèze l'a forgée à la force du poignet, lui que Laurent Fabius traitait de "fraise des bois",...

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