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À La Une - Portrait-Présidentielle française

Ambitieux et obstiné, Bayrou tente pour la 3e fois de conquérir le graal

"Il est convaincu qu'il a été touché par le doigt de Dieu pour devenir président".

François Bayrou, l'ancien patron de l'UDF, centriste et pro-européen, joue aujourd'hui son va-tout avec sérénité et une pointe de fatalisme. FRANK PERRY/

Pour sa troisième campagne présidentielle, François Bayrou, 60 ans, ambitieux et obstiné, veut croire en ses chances d'apparaître pour les Français comme l'homme du recours face à Nicolas Sarkozy, "l'homme de la division", et François Hollande "l'homme de l'illusion".


Quatrième en 2002 avec 6,84% des voix, troisième en 2007 avec 18,57%, l'ancien patron de l'UDF, centriste et pro-européen, joue aujourd'hui son va-tout avec sérénité et une pointe de fatalisme, ayant fait sienne la devise du fronton du château d'Henri IV, béarnais comme lui : "ce qui doit arriver ne peut manquer".


Et même avec des sondages en baisse qui le placent en cinquième position avec de 10 à 12% d'intentions de vote à quinze jours du 1er tour, il affirme toujours croire en son étoile, preuve pour les uns de son courage et de sa détermination, preuve, pour les autres, de son orgueil et de sa prétention.


"Tout petit déjà, il avait une seule ambition, +être président de la République+", se souviennent en souriant des camarades de jeunesse.
"Il est convaincu qu'il a été touché par le doigt de Dieu pour devenir président", écrit dans ses mémoires Simone Veil, dont il fut le directeur de campagne aux européennes de 1989. Ses détracteurs l'accusent de mettre son parti au service de son ambition personnelle.
C'est "un idéaliste réaliste", estime son bras droit, la députée européenne et directrice de campagne, Marielle de Sarnez, qui le dit "rassembleur, intègre, humain, exigeant".


L'acharnement qu'il met dans ses joutes politiques est du même ordre que celui qui lui a permis dans l'enfance de surmonter son bégaiement. François Mitterrand y voyait "une vraie force d'être".


Fils de paysan et agrégé de lettres classiques, catholique et laïc, l'homme de haute stature a fait ses armes auprès des figures du centrisme, Jean Lecanuet, Raymond Barre ou Valéry Giscard d'Estaing, avant de s'imposer à la tête de sa famille politique, regroupement de démocrates-chrétiens, radicaux, sociaux-démocrates et sociaux-libéraux.


Ardent défenseur de l'indépendance du centre, il a pris peu à peu ses distances avec son ancien allié de droite, dénonçant la gouvernance de Nicolas Sarkozy qu'il a qualifié dans un livre "d'enfant barbare". Un choix qui a provoqué peu à peu l'éclatement de son camp qu'il espérait, lors de cette campagne, pouvoir rassembler derrière sa bannière présidentielle.


Mais, à l'image du général de Gaulle de l'après-guerre, François Bayrou souhaite aller plus loin et conduire face à la crise un gouvernement d'union nationale, avec des modérés de chaque camp et par delà le fossé droite-gauche. Pour lui, seul un gouvernement d'union peut sortir un pays "en état d'urgence" de l'impasse.


A cet effet, l'ancien professeur et ministre de l'Education nationale (1993-1997) a fixé quelques priorités : l'Education bien sûr, mais aussi la lutte contre les déficits dont il a le premier montré le danger, la défense de la production française et la moralisation de la vie publique. Avec, en toile de fond, la construction d'un nouveau modèle de société, celui d'une "France solidaire", son slogan de campagne.


Député de la 2e circonscription des Pyrénées-Atlantiques, conseiller municipal de Pau et président du MoDem, François Bayrou a également exercé dans le passé les fonctions de président de conseil général des Pyrénées-Atlantiques (1992-2001) et de député européen (1999-2002).


Marié, six enfants, il est originaire du petit village de Bordères (Pyrénées-Atlantiques) où il a l'habitude de se ressourcer dans sa maison de famille, baptisée "maison blanche", à proximité de son élevage de chevaux, une autre de ses passions.

Pour sa troisième campagne présidentielle, François Bayrou, 60 ans, ambitieux et obstiné, veut croire en ses chances d'apparaître pour les Français comme l'homme du recours face à Nicolas Sarkozy, "l'homme de la division", et François Hollande "l'homme de l'illusion".
Quatrième en 2002 avec 6,84% des voix, troisième en 2007 avec 18,57%, l'ancien patron de l'UDF, centriste et...

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