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À La Une - Diplomatie

L'Irak s'en prend violemment à Riyad et Doha

Nouri el-Maliki accuse l'Arabie Saoudite et le Qatar d'interférer dans les affaires des pays arabes.

Nouri el-Maliki lors du 23e sommet arabe, le 29 mars, à Bagdad. Saad Shalash/

L'Irak, dirigé par les chiites, a lancé dimanche une violente attaque contre deux bastions du sunnisme, l'Arabie Saoudite et le Qatar, accusés de vouloir faire tomber par la force le régime syrien et de s'ingérer dans les affaires de chaque pays arabe.


Le Premier ministre Nouri el-Maliki s'est montré particulièrement irrité par l'arrivée dimanche à Doha du vice-président sunnite Tarek el-Hachémi, recherché par la justice de son pays.

 

Au Qatar, l'agence officielle a confirmé l'arrivée de M. Hachémi pour une visite officielle de quelques jours. Il a été accueilli à l'aéroport par un ministre d'Etat. Selon le bureau de M. Hachémi, il y rencontrera l'émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani et le Premier ministre cheikh Hamad ben Jassem al-Thani.

M. Maliki a estimé que les pays appartenant à la Ligue arabe ne devraient pas "recevoir une personne recherchée et surtout en l'accueillant en tant que vice-président".


Mais c'est surtout la justification donnée par cheikh Hamad ben Jassem al-Thani pour expliquer le faible niveau de représentation de son pays au sommet arabe de Bagdad de jeudi qui l'a irrité.
Cheikh Hamad avait expliqué que son pays cherchait ainsi "à envoyer un message". "Nous ne sommes pas d'accord avec toute la politique de l'Irak à l'égard d'une partie de la population, dont les sunnites qui sont marginalisés", avait-il dit.
"Nous ne permettrons pas à quiconque de s'ingérer dans nos affaires et le Qatar serait bien avisé de s'occuper des siennes, notamment des droits de l'homme et des réformes démocratiques réclamées par sa population", a répliqué dimanche à l'AFP le vice-président irakien Hussein Chahristani.


Une source gouvernementale irakienne a été encore plus catégorique: en Arabie saoudite, "les chiites sont aussi nombreux que les sunnites en Irak. Mais aucun d'entre ne peut rêver d'obtenir un poste dans les services de sécurité ou une position politique alors que chez nous ils occupent des positions importantes".

 

Le chef du gouvernement irakien considère que Riyad et Doha se mêlent aussi des affaires de la Syrie.

"Parler de l'usage de la force pour faire tomber le régime syrien ne le fera pas tomber (...) Il ne tombera pas, et pourquoi devrait-il tomber ?", a lancé M. Maliki devant la presse.


Le régime de Bachar el-Assad est confronté depuis plus d'un an à une révolte qu'il réprime dans le sang.
La Syrie, est dirigée depuis un demi-siècle par la minorité alaouite, une émanation du chiisme, alors que les sunnites y sont majoritaires. L'Arabie saoudite et le Qatar sont dirigés par des wahhabites, qui prônent une interprétation stricte de la religion musulmane et considèrent les chiites ainsi que les autres branches de l'islam comme des hérétiques.


"Nous rejetons l'envoi d'armes à l'opposition et tout processus menant au renversement du régime car cela aggraverait la crise dans la région", a poursuivi M. Maliki. Selon lui, ni le régime ni l'opposition n'ont l'intention de lâcher prise. "La crise continuera et nous, pays arabes, devons tenter d'éteindre le feu sinon l'incendie s'étendra à l'Irak, au Liban, à la Jordanie, à la Palestine et à toute la région, y compris aux pays qui veulent utiliser le langage de la force".


Jamais M. Maliki n'avait critiqué aussi durement, sans toutefois les nommer, le Qatar et l'Arabie saoudite, principaux partisans d'un armement de la rébellion syrienne. Il a tenu ces propos tandis que se tenait à Istanbul la réunion des "Amis de la Syrie". Ces deux pays et le Conseil national syrien (CNS), qui regroupe la majorité de l'opposition à M. Assad, sont pour l'armement des opposants et le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, également sunnite, a affirmé vouloir la fin du régime de Damas.


"Nous sommes contre l'ingérence de certains pays dans les affaires intérieures de la Syrie et ces pays ont l'intention d'interférer dans les affaires intérieures de tous les pays arabes", a fait valoir M. Maliki.

L'Irak, dirigé par les chiites, a lancé dimanche une violente attaque contre deux bastions du sunnisme, l'Arabie Saoudite et le Qatar, accusés de vouloir faire tomber par la force le régime syrien et de s'ingérer dans les affaires de chaque pays arabe.
Le Premier ministre Nouri el-Maliki s'est montré particulièrement irrité par l'arrivée dimanche à Doha du vice-président...

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