Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde

En quête d’unité, l’opposition syrienne affiche ses dissensions à Istanbul

Les 10 membres du comité exécutif du CNS et les leaders des différentes factions se réunissent aujourd’hui pour poursuivre les débats.

Les participants à un rassemblement de l'opposition syrienne, lundi 26 mars, à Istanbul. Bulent Kilic/AFP

Des centaines d’opposants syriens se sont réunis hier à Istanbul pour élaborer une vision commune du futur de leur pays. Mais ce sont surtout leurs dissensions qu’ils ont affichées. Principale coalition de l’opposition, le Conseil national syrien (CNS) a présenté aux quelque 400 opposants réunis à huis clos dans un hôtel de la banlieue d’Istanbul ses propositions pour bâtir la Syrie du futur.

 

Le texte donne la part belle aux droits de l’homme et au respect des minorités – une notion importante dans un pays dont les divisions en multiples obédiences font redouter une guerre civile – et souligne le caractère « civil » (laïque) de ce nouveau régime, pour conjurer le spectre d’un triomphe de l’islamisme.


L’un des objectifs de la rencontre est bien sûr de montrer un front aussi uni que possible avant la tenue dimanche à Istanbul de la seconde conférence internationale des Amis de la Syrie, qui rassemblera la plupart des pays occidentaux et des pays arabes. « Nous organisons cette réunion comme une préparation à la prochaine conférence », a ainsi affirmé Halit Hoca, du CNS.


Mais même sur des thèmes plutôt rassembleurs, cette unité est difficile à trouver. Il y a eu d’abord quelques absents à Istanbul : le Comité de coordination national pour le changement national et démocratique (CCNCD) qui regroupe des partis nationalistes arabes, kurdes et socialistes, et un petit groupe constitué autour de l’intellectuel Michel Kilo.

 

Dès le début de la réunion, des dissensions ont en outre éclaté, avec le retrait des débats du militant pour les droits de l’homme Haitham al-Maleh, reprochant au CNS de ne pas respecter les autres composantes de l’opposition en imposant sans effort de communication son ordre du jour et ses propres procédures.

 

« Je pense que la plupart (des membres du CNS) ne veulent pas coopérer avec les autres », a déclaré M. al-Maleh à un petit groupe de journalistes, ajoutant que « je veux les voir pratiquer la démocratie, mais jusqu’à présent ils agissent comme le parti baas » du président Bachar el-Assad. Figure historique de la lutte pour la démocratie en Syrie, M. al-Maleh a démissionné du CNS, où il était membre du comité exécutif, le 14 mars en compagnie de deux autres personnalités, Kamal al-Labwani et Catherine al-Telli.


Ce sont ensuite les Kurdes du Conseil national kurde (CNK), la principale formation de cette minorité d’environ quatre millions de personnes, qui ont claqué la porte. « Nous avons besoin d’une solution politique pour la question kurde dans cette déclaration (...) mais ils (le CNS) ont dit qu’on allait en parler plus tard », a affirmé Talal Ibrahim Pach al-Milli. Ammar Qurabi, le leader du Mouvement national pour le changement (MNC, libéral), a pour sa part annoncé qu’il ne signerait pas une déclaration sur l’avenir de la Syrie trop « générale », et a déploré l’attitude selon lui peu conciliante du CNS. « Nous faisons la révolution contre le régime parce qu’il ne nous permettait pas de parler librement, mais maintenant dans cette conférence de l’opposition je ne peux pas parler librement non plus », s’est-il emporté.


Bassma Qodmani, membre du comité exécutif du CNS, a appelé les différentes factions à ne pas sacrifier un « objectif absolument crucial » pour des considérations organisationnelles « secondaires ». « La vision commune nous l’avons, tout le monde est d’accord, ce qui pose problème c’est l’organisation et cela va être discuté demain », a-t-elle estimé.
Les 10 membres du comité exécutif du CNS et les leaders des différentes factions hors CNS doivent se réunir aujourd’hui pour poursuivre leurs débats sur la réorganisation de l’opposition, a indiqué Ahmad Kamel, du bureau médias du CNS.

Des centaines d’opposants syriens se sont réunis hier à Istanbul pour élaborer une vision commune du futur de leur pays. Mais ce sont surtout leurs dissensions qu’ils ont affichées. Principale coalition de l’opposition, le Conseil national syrien (CNS) a présenté aux quelque 400 opposants réunis à huis clos dans un hôtel de la banlieue d’Istanbul ses propositions pour...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut