Au terme d’une semaine marquée par l’intensification de la campagne de Nicolas Sarkozy, encore très agressif à l’égard de son adversaire socialiste samedi à Lyon, le candidat socialiste à l’élection présidentielle a fait montre de résistance. « Je suis infatigable, inépuisable. Ceux qui espèrent un relâchement n’ont aucune chance », a dit le député de Corrèze à son arrivée au Salon du livre, porte de Versailles, à Paris. Au début de sa visite d’environ six heures au salon, le candidat a évoqué Le Mythe de Sisyphe d’Albert Camus, un livre inspiré d’un mythe grec – un homme condamné à pousser sans fin un rocher jusqu’en haut d’une montagne–, où l’on trouve la phrase : « La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d’homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux. » Dans cette campagne entamée pour sa part depuis un an, il « faut continuer à porter son rocher, aller jusqu’au bout », a ainsi souligné François Hollande, talonné par le président sortant dans les sondages pour le premier tour. « Je suis là en train de gravir mon rocher, a poursuivi François Hollande, à 35 jours du premier tour, le 22 avril. Je suis presque en haut, ce sont les derniers mètres qui sont souvent décisifs pour arriver jusqu’à la victoire. »
« La princesse va voter »
En arrivant au Salon du livre, le candidat socialiste s’est vu offrir un badge « Cette année, la princesse va voter » offert par l’Observatoire du livre et de l’écrit (Motif). Une référence à la Princesse de Clèves, devenue un symbole de résistance à Nicolas Sarkozy qui avait ironisé au début de son quinquennat sur cette œuvre-phare de Madame de La Fayette. « C’était mettre en cause le travail de tous ces professeurs qui veulent transmettre les plus beaux livres de notre patrimoine, a dit François Hollande. Quand on est au sommet de l’État, qu’on nie l’existence de (l’)effort, qu’on se moque du travail du professeur, c’est un mépris qui est ressenti très largement. » « La culture a été pendant ces cinq ans abandonnée, oubliée, et elle veut oublier cette période-là », a insisté le candidat.
Mélenchon et la Bastille
De son côté, le candidat du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon, toujours à la hausse dans les sondages, a réussi son pari de remplir la place de la Bastille hier après-midi avec sa grande journée pour la VIe République, façon de montrer la force populaire de son mouvement à cinq semaines du premier tour. Après une longue marche festive, les dizaines de milliers de sympathisants et curieux – plus de 100 000 « selon les organisateurs » – ont convergé vers la Bastille, place symbole de la Révolution française. Acclamé à son arrivée, JLM, actuellement crédité de la meilleure dynamique de campagne (TNS-Sofres), a déploré dans un discours de près de 25 minutes une « France défigurée par les inégalités ».
« Génie de la Bastille qui culmine sur cette place, nous voici de retour, le peuple des révolutions et des rébellions en France. Nous sommes le drapeau rouge ! » a-t-il lancé. Pour l’eurodéputé, hier devait marquer le début de « l’insurrection civique », l’occasion de populariser sa « VIe République sociale, laïque et écologique », lui qui s’imagine en « dernier président de la Ve ». Ne se livrant à aucune attaque frontale envers Nicolas Sarkozy ou François Hollande, l’ex-sénateur PS s’est concentré sur le fond, appelant à la formation d’une « Constituante », qui devra être « strictement paritaire » pour poser les fondations de cette VIe République.
(Source : agences)
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