En plus des 55 millions de citoyens américains d’origine irlandaise, tout le monde se met au vert chaque 17 mars pour fêter le saint patron de l’« île d’émeraude », décédé ce même jour en 461. Et c’est à New York que ce déroule la plus grande parade qui lui est dédiée et qui attire chaque année plus de deux millions de spectateurs. Sans compter que dans cette même ville, la cathédrale portant son nom et construite entre 1853 et 1878 est la plus grande des États-Unis. C’est ici aussi, et plus précisément à San Francisco, qu’on a concocté la célèbre boisson actuellement dégustée, certes à longueur d’année, mais encore plus à la Saint Patrick , l’Irish Coffee. L’histoire dit que tout avait commencé en 1941 avec un groupe d’Américains qui, après un vol transatlantique à bord d’un hydravion, était arrivé transi de froid à Foynes, précurseur du Shannon International Airport de Dublin. Pour les réchauffer, un certain Joe Sheridan, responsable des lieux, avait ajouté du whisky, bien sûr irlandais, dans leur café. Eux avaient alors demandé si « c’était un café brésilien » et lui avait rétorqué : « Non, c’est un “café irlandais !” »
Après en avoir bu, un journaliste du San Francisco Chronicle s’est attelé à le confectionner et à l’améliorer avec l’aide du barman de l’établissement le plus « in » de San Francisco, le Buena Vista café. Les deux compères avaient planché durant des nuits pour arriver à restituer le goût exact. Restait un autre problème : faire flotter la crème sur l’élixir. Après avoir consulté le plus grand producteur de laitage de la région, ils ont appris que la crème, conservée durant 48 heures à une certaine température froide, pouvait flotter « comme un cygne » à la surface de ce nectar. Leur boisson a connu un succès immédiat et sa réputation s’est répandue à travers toute l’Amérique. Aujourd’hui encore, le Buena Vista café sert le même Irish Coffee.
« Irish » aussi, les Kennedy, Grace Kelly et George Clooney
À noter que les Américains d’origine irlandaise constituent la plus grande communauté des États-Unis et c’est elle, riche et prospère, qui assure une grande partie des finances du Vatican. Par ailleurs, il existe plus qu’un million d’ouvrages relatifs à ce groupe du « melting pot ». Et dans les archives de l’Université de New York les concernant, on peut lire : « Vous devez comprendre que l’histoire américaine serait incomplète sans la dimension irlandaise. » De saint Patrick, le pape Jean-Paul II avait dit en 1979 : « Saint Patrick fut le premier primat d’Irlande. Mais il fut surtout celui qui sut mettre dans l’âme irlandaise une tradition religieuse profonde... C’était un Irlandais authentique, c’était un chrétien authentique : le peuple irlandais a su garder intact cet héritage à travers des siècles de défis, de souffrances et de bouleversements sociaux et politiques, devenant ainsi un exemple pour tous ceux qui croient que le message du Christ développe et renforce les aspirations les plus profondes des peuples à la dignité, à l’union fraternelle et à la vérité. »
Aux États-Unis, ceux partageant ces racines ont notamment pour noms Kennedy, Bill Clinton, l’actuel vice-président Joe Biden, Grace Kelly, Bing Crosby, Mariah Carey, George Clooney, Maureen Dowd. Tous gardent vivant ce legs, de même que le symbole de la feuille de trèfle que le saint aurait montrée au peuple pour lui expliquer Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu l’Esprit Saint.