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Économie - Crise de la dette

La zone euro semble prête à l’indulgence avec Madrid pour 2012

Le deuxième plan d’aide à la Grèce devrait être signé cette semaine.

Chaleureuse accolade hier à Bruxelles entre le ministre espagnol Luis De Guindos (à gauche) et le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker. Yves Herman/Reuters

La zone euro a demandé hier à l’Espagne de s’expliquer sur ses dérapages budgétaires et l’a exhortée à ramener ses finances dans les clous européens en 2013. Les ministres des Finances de l’Union monétaire se sont réunis en fin d’après-midi à Bruxelles dans un climat plus apaisé que d’ordinaire du fait des nouvelles rassurantes concernant la Grèce, dont le deuxième plan d’aide devrait être finalisé dans la semaine. L’attention est désormais tournée vers l’Espagne, qui a pris ses partenaires par surprise en annonçant début mars un déficit public 2012 bien supérieur à l’objectif initialement annoncé.
Les Européens semblent prêts à se montrer souples sur le déficit espagnol 2012 – qui doit désormais atteindre 5,8 % selon Madrid et non plus 4,4 % – à condition que le pays justifie ce dérapage. « Nous partons du principe que l’Espagne va et veut atteindre son objectif budgétaire pour 2013 », a déclaré le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, laissant en revanche la porte ouverte à des « discussions » concernant 2012. « Nous attendons aujourd’hui la méthode, le calendrier, les objectifs », a expliqué de son côté le ministre français François Baroin, « nous travaillons main dans la main » avec Madrid. Le ministre espagnol Luis De Guindos a, lui, tenté de rassurer. « Nous allons expliquer les chiffres de 2011 » et, « en même temps, nous présenterons l’effort budgétaire et les réformes du gouvernement espagnol pour 2012 et les années à venir », a-t-il déclaré, assurant que « l’engagement de l’Espagne à respecter les règles (de discipline budgétaire) est absolu ».
M. De Guindos a assuré que son pays tiendrait l’objectif d’un retour du déficit public national à 3 % à la fin de l’année prochaine et indiqué que son collègue allemand Wolfgang Schäuble, avec qui il s’est entretenu en aparté, avait « salué l’engagement de l’Espagne pour 2013 ».
L’hypothèse d’un assouplissement de l’objectif espagnol pour 2012 ne fait toutefois pas encore l’unanimité. Certaines capitales craignent que le cas espagnol fasse tache d’huile, au moment même où ils ont mis en place de nouveaux outils de discipline budgétaire. La ministre autrichienne Maria Fekter a refusé d’envisager à ce stade de la mansuétude pour l’Espagne, qui « doit faire des efforts ». Le Luxembourgeois Luc Frieden a rappelé pour sa part que les critères de discipline budgétaire « sont les mêmes pour tous les États ». Quant au Néerlandais Jan Kees de Jager, il a jugé que « ce n’est pas aux pays mais à la Commission de dire ce qui est bon », car les discussions à 17 « risquent d’être influencées par les grands pays ». Les Pays-Bas font pourtant eux aussi partie des pays dont les dérapages inquiètent, puisque leur déficit public devrait dépasser la limite européenne de 3 % l’an prochain.
Pour une fois en tout cas, la situation de la Grèce ne devrait être évoquée qu’à la marge, la finalisation du débouclage du second plan d’aide au pays, comprenant un aide publique de 130 milliards, ne faisant plus de doute. Le FMI doit contribuer à l’effort à hauteur de 18 milliards d’euros en principe. « Le deuxième programme pour la Grèce sera signé dans le courant de la semaine », a assuré M. Schäuble devant la presse. Le ministre grec des Finances, Évangélos Vénizélos, a qualifié à son arrivée de « succès » le programme d’effacement d’une partie de la dette privée de la Grèce, indiquant que le taux de participation des créanciers était désormais de « 96 % ».
La zone euro doit également discuter du renforcement de son pare-feu, le Mécanisme européen de stabilité (MES), qui entrera en vigueur en juillet. Aucune décision n’est attendue avant une réunion de l’Eurogroupe à la fin du mois à Copenhague. L’Allemagne continue à traîner des pieds sur ce dossier et sur l’augmentation de la capacité de prêts du MES à 750 milliards d’euros, jugeant qu’il n’y a plus d’urgence compte tenu de l’accalmie sur les marchés financiers.
Enfin, la zone euro veut discuter d’une désignation au directoire de la Banque centrale européenne (BCE) pour remplacer l’Espagnol José Manuel Gonzalez-Paramo qui partira fin mai. Le gouverneur de la Banque centrale du Luxembourg, Yves Mersch, tient la corde, selon des sources diplomatiques. Cette nomination très sensible entre dans le cadre d’un jeu de chaises musicales incluant trois autres postes importants, dont le futur président de l’Eurogroupe et la présidence de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD).

(Source : AFP)
La zone euro a demandé hier à l’Espagne de s’expliquer sur ses dérapages budgétaires et l’a exhortée à ramener ses finances dans les clous européens en 2013. Les ministres des Finances de l’Union monétaire se sont réunis en fin d’après-midi à Bruxelles dans un climat plus apaisé que d’ordinaire du fait des nouvelles rassurantes concernant la Grèce, dont le...

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