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Culture - Festival al-Bustan

Bouquet fleuri d’harmonies colorées

Deux concertos et un boléro ont fait la joie des festivaliers samedi soir. L’Orchestre national symphonique de Tbilissi, dirigé par Alondra de la Parra, a présenté, tour à tour avec Luis Bacalov au piano, Olivia Gorra (chant) puis Antonio Meneses au violoncelle, de magnifiques performances.

Luis Bacalov au piano et Olivia Gorra au chant accompagnés de l’orchestre national symphonique de Tbilissi. (Photo Farès Jammal)

L’Orchestre symphonique national de Tbilissi était présent dans toute sa splendeur offrant à voir un panachage d’harmonies. Jusqu’à la fin de la soirée, Alondra de la Parra, cette jeune maestro qui a fondé l’Orchestre philharmonique des Amériques en 2004 – désignée comme jeune talent rockstar parmi les chefs d’orchestre et comme un des meilleurs artistes émergents de son temps par le magazine Symphony – aura charmé l’audience par son charisme, son énergie et sa direction à la fois classique et novatrice.
L’orchestre accompagnera, dans un premier temps, le compositeur argentin Luis Bacalov dans un triple concerto. Combinaison de solistes : l’accordéon – d’où Mario Pietrodarchi tirera les sons les plus beaux et les plus doux – de la soprano Olivia Gorra ainsi que du piano de Luis Bacalov, grand compositeur contemporain oscarisé pour le film Il Postino en 1996, ce concerto en quatre mouvements, signé Bacalov lui-même, rassemble d’une part les styles musicaux contemporains avec incursion du tango, d’autre part un poème adressé par Gorra à Carlos Gardel, la plus grande figure de l’art urbain, le tango, le priant de défier encore par son art les murs et la pauvreté des cités. C’est toute l’âme nostalgique, mais néanmoins colorée, de ce Buenos Aires fleuri qui transparaît dans cette composition imagée et vivante. À la demande de la présidente du festival, Bacalov, très applaudi, enchaînera avec le thème principal du film Il Postino pour terminer avec une « Cadanza » bien célèbre du XIXe siècle.

 

Classicisme et innovation
Après l’entracte, c’est au tour d’Antonio Meneses d’interpréter un des plus beaux morceaux de Haydn, un incontournable du répertoire de violoncelle que le grand compositeur avait dédié à son ami le virtuose violoncelliste Joseph Franz Weigl.
Antonio Meneses, dans sa performance « habitée », fluide, saccadée et rapide, aux tons aigus qui s’harmonisent avec les graves dans une habileté extraordinaire, rendait hommage à Haydn dans cette composition baroque intitulée Concert pour violoncelle en C majeur.
La soirée sera couronnée par la suite par la grande finale, Le Boléro de Ravel, la composition la plus interprétée partout dans le monde. S’intitulant à l’origine Fandango, ce morceau, qui deviendra par la suite Boléro (danse espagnole), jouit d’un rythme insistant où il ne se passe rien de nouveau, mais où à chaque instant les instruments introduits, à vent ou à cordes, donnent une dimension autre à la composition. L’orchestre qui s’est agrandi pour la performance a offert une prestation époustouflante. Alondra de la Parra, qui, par le jeu de ses bras, évoquait le ballet interprété et dansé par la troupe de Maurice Béjart, a su reconfigurer cette composition intemporelle tout en tissant des liens indicibles avec tous les interprètes qui se sont succédé à travers le temps.

L’Orchestre symphonique national de Tbilissi était présent dans toute sa splendeur offrant à voir un panachage d’harmonies. Jusqu’à la fin de la soirée, Alondra de la Parra, cette jeune maestro qui a fondé l’Orchestre philharmonique des Amériques en 2004 – désignée comme jeune talent rockstar parmi les chefs d’orchestre et comme un des meilleurs artistes émergents...

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